Les mésaventures de M. Fabius dans le Pas de Calais montrent que l'exaspération paysanne est en France à son comble attisée aussi bien par le recul du Budget de l'Agriculture que par les importations en provenance des pays, affamés, de l'Est !
La grande manifestation du 29 septembre à Paris, qui regroupera les agriculteurs à l'appel de la FNSEA, et de son président M. Lacombe, tous ceux qui sont attachés à la sauvegarde du Monde rural. Elle constitue une première avancée sur la ligne que préconisent les défenseurs des Libertés sociales, c'est-à-dire une ligne de défense interprofessionnelle, de tous ceux qui sont attachés au développement du Travail indépendant et, plus généralement, à la Libre Entreprise.
Nous avons été conviés à manifester aux côtés de la FNSEA par son président : nous y serons par conséquent en délégation.
C'est un fait que nous affirmons la solidarité interprofessionnelle de tous les travailleurs indépendants, et plus largement de toutes les entreprises françaises contre le poids des charges sociales, et des prélèvements obligatoires.
L'agriculture se trouve dans une situation particulière, qui ne tient pas seulement au caractère particulièrement acyclique de ses revenus, mais aussi au fait que l'État, et les divers Ministres de l'Agriculture, de Chirac jusqu'à Rocard , l'ont pratiquement amenée à s'endetter pour s'équiper, et à s'équiper pour produire ce que l'État lui conseillait fortement de produire. Aujourd'hui cette production est en crise, abandonnée par l'État. Aujourd'hui la charge de la Dette rurale française est tellement élevée que la Terre française est la veille d'être expropriée, ou rachetée à vil prix, par des organismes financiers ou étrangers. Cette situation très grave entre dans le champ des préoccupations fondamentales des défenseurs des Libertés sociales qui consistent à rendre tous les Indépendants propriétaires de leurs moyens de production, et d'abord de leur immobilier commercial ou professionnel.
En postulant la nécessité de garder la Terre aux Paysans, nous élargissons le combat que nous menons contre les Charges dites sociales, dont le rôle est expropriateur.
Les agriculteurs partisans des Libertés sociales diffuseront dimanche 29 septembre à Paris un manifeste : "LA TERRE EST A NOUS", consacré aux revendications spécifiques du Monde Rural.
Mais ils sont aussi conscients que c'est une politique économique et sociale d'ensemble qu'ils combattent, y compris le Plan Cresson d'aide aux "petites grosses", plan singulièrement arriéré qui méconnaît deux réalités qui sont apparues ultérieurement sans doute aux études de Mme Cresson à HECJF et à la rédaction des dossiers économiques poussiéreux dont elle se sert.
- D'une part, parce qu'en 30 ans ce ne sont plus les charges fiscales, mais les charges dites sociales qui ruinent les entreprises françaises
- D'autre part, parce que les entreprises de + de 100 salariés ont détruit 1 100 000 emplois pendant les dix dernières années alors que les entreprises de moins de 10 salariés (exclues par le Plan Cresson de l'aide aux "petites grosses") en créaient 200 000
Lancé il y a seulement une semaine le Plan Cresson est à vrai dire presque entièrement oublié, tant la gravité de la situation et l'addition des mécontentements rassemblent une masse grandissante de Français
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