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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

jeudi 24 SEPTEMBRE 1992

DE L’ABROGATION D’UN MONOPOLE…

Le Monopole pétrolier a fait beaucoup de mal depuis 1928

mais les Monopoles sociaux en ont fait encore plus

Le projet d’une abrogation par la France de sa Loi pétrolière de 1928, est une nouvelle assez extraordinaire pour qu’évidemment la grande presse se garde bien d’en parler.

Cette loi fut en effet à l’origine de la constitution d’un formidable pouvoir peu connu du public et au cœur duquel s’exerça cet homme Protée nommé Pierre Guillaumat, qui occupa sans doute la plus extraordinaire collection de fonctions très importantes dans l’État français, depuis la Direction des Carburants, jusqu’à la restructuration des services spéciaux Français, au lendemain de la Libération et sur le modèle (approximatif…) de l’Intelligence Service britannique, en passant par les Pétroles d’Aquitaine d’où il créera Elf-Erap.

Pierre Guillaumat fut également ministre des Armées pendant le virage de 1960 et "patron" de l’École Polytechnique dont son père, avant lui, le Général Guillaumat, avait été le gouverneur.

Nous serions bien incapables, pauvres travailleurs indépendants, cochons de payants que nous sommes de discerner si cet homme avait agi pour le bien, ou pour le malheur de la France.

Nous mesurons seulement, avec objectivité, le pouvoir attaché à cette Direction des Carburants, pouvoir juridiquement articulé sur la Loi de 1928.

Nous allions oublier un détail : c’est le même Pierre Guillaumat auquel, en toute objectivité, le gouvernement de M. Raymond Barre avait demandé un Rapport sur les Transports Terrestres, chargé d’arbitrer entre le Rail et la Route. (Et en faveur de qui ce rapport, très objectif, avait-il conclu ? Voyons mais c’est bien sûr…)

Est-ce sans importance ? Est-ce sans relation avec la crise routière, et la révolte de camionneurs au mois de juillet dernier et les problèmes de tous les professionnels de la Route contraints de circuler sur des voies de plus en plus encombrées, de plus en plus dangereuses ?

Il est vrai que l’option fondamentale en défaveur du Rail avait été prise par les V et VI Plan, eux aussi très objectifs : la Commission de l’Énergie avait été présidée par le patron de la Société " Française " des Pétroles BP (1). Aujourd’hui, il est vrai, on n’arrête pas le Progrès c’est le Patronat français tout entier, du fait de la présidence actuelle du CNPF, qui est représenté par un porte parole, pour ne pas dire un porte serviette des Compagnies Multinationales (2)…

Bref l’abrogation heureuse de la Loi pétrolière de 1928 est un énorme pavé de libération dans la mare de l’étatisme et des monopoles. Or, remarquons-le, il existe une (très relative) concurrence entre les titulaires du " Monopole délégué " que sont les grandes compagnies de raffinage et de distribution du carburant. Leur entente de fait, dénoncée de temps en temps par quelques indépendants du Pétrole, et par quelques revendeurs est niée. D’autre part reconnaissons que les raisons nationales et les impératifs techniques imposés aux grandes compagnies en matière de sécurité de l’approvisionnement, pour générateurs d’abus qu’ils aient été, ne peuvent pas être considérés comme négligeables.

Eh bien, cependant, c’est d’un cœur léger, ou quasiment, que leur monopole sera supprimé.

Et il le sera tout simplement en application de l’ACTE UNIQUE EUROPÉEN qui entre en vigueur le 1er janvier, et en conformité avec lequel l’on veut tenter de mettre la loi française dans ce domaine…

Et, à propos de monopole, que penser de la Sécurité Sociale en tant que monopole, beaucoup moins justifié en comparaison ?…

Ne pensez-vous pas, comme nous le pensons nous-même, que si l’on supprime le monopole pétrolier, on devrait être inéluctablement conduit à supprimer ceux de l’assurance maladie et de l’assurance vieillesse ?

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) BP, rappelons-le = British Petroleum. C’est une de ces sociétés qui servent traditionnellement de "paravent" à l’Intelligence Service, et dont le modèle avait tant fasciné les "restructurateurs" des services français à la Libération… voir plus haut…

(2) Soulignons en effet que M. Périgot, si estimable soit-il à titre personnel, n’a jamais été responsable de la plus petite entreprise. Il est un cadre supéreiur du groupe Unilever.

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