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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 20 SEPTEMBRE 1994

AVANTAGES FISCAUX OU LIBERTÉ ?

Nous ne luttons pas pour des avantages fiscaux.

Nous nous battons pour des Libertés.

À entendre tous les matins, sur les ondes des radios de l’État, ou des micro-États dits périphériques, des publicités lancinantes pour les "avantages fiscaux de la Loi Madelin", on finit vraiment par se demander si les communicateurs, les communicants et les radioteurs ont la moindre idée, de ce dont ils parlent et de ceux auxquels ils s’adressent.

Entendez, savourez, à petite dose mais longuement, comme s’il s’agissait un vieil armagnac, la manière dont ils prononcent cette expression : "les Avantages fiscaux".

Quelques mois auparavant, nous avions entendu, un beau matin, à 8 h 20 sur France Inter, Alain Madelin présenter cette idée, qui ne figurait pas encore dans le texte de son projet de Loi, de déduction des assurances volontaires. Il ne s’agissait point d’un avantage dont les banquiers monopolistes et les assureurs d’État tireraient leur miel. Il s’agissait d’un principe d’Égalité, puisque jusqu’à ce jour les travailleurs indépendants sont moins bien assurés que leurs machines. Il s’agissait d’abord de cet air plus salubre, et probablement marin, porté par les vents de la Liberté.

Nous ne pouvions qu’applaudir, et nous continuons de le faire.

Mais d’où vient que les principes les plus beaux, lorsqu’ils sont affirmés par des hommes à l’esprit clair, soient impunément trahis, par des technocrates à l’esprit embrumé, dès lors qu’il s’agit de les appliquer ?

Nous avons dit, techniquement, quelles critiques fondamentales appelait le décret du 5 septembre portant application de la loi Initiative et Entreprise individuelle ("Trois critiques pour une bonne loi"). Nous disons "non" à la sortie obligatoire en Rente. Précisons par exemple que cette Rente obligatoire sera libellée et calculée en Francs français… Nous disons "non" à l’exclusion de tout mécanisme personnel, car nous ne voyons pas pourquoi on sera contraint de s’adresser à GMF Conseil plutôt qu’à son notaire. Car en dépit de sa déroute financière, la Garantie Mutuelle des Fonctionnaires donne encore des "conseils", ou plutôt elle en vend, et certains en achètent, en toute impunité et respectabilité. Et le Crédit Lyonnais aussi. Nous disons enfin "non", et c’est l’évidence — du reste le marché dira "zut", — à la clause imposée, faisant référence et révérence au fait d’être "à jour" des régimes dits obligatoires au bord de la faillite…

À présenter comme un "avantage fiscal" ce qui est l’exercice légitime d’une liberté naturelle, on corrompt le sens des libertés.

Il était donc prévisible, et nous l’avions prévu "Victoires juridiques et lutte des militants de la Liberté sociale", que le réseau des Caisses monopolistes chercherait à annuler les conséquences du Jugement très important obtenu devant le Tribunal de Montauban le 7 juin. Contre toute tradition, avant même que se soit prononcée la Cour de Luxembourg on ira en appel le 8 décembre à Toulouse.

Eh bien, nous aussi, nous irons à Toulouse, non pour des "avantages fiscaux" mais pour la Liberté.

Les militants de la Liberté sociale ont même décidé de transférer dans cette ville début décembre, la mobilisation nationale que, par respect pour les institutions de ce pays, nous avions prévu de faire à Paris fin octobre. Peu nous importe, en effet, ce qui se trame dans les cabinets ministériels à la veille d’une élection présidentielle où chaque voix comptera, et où il ne faudra pas que les gens qui nous ont menti et qui ont cherché à nous tromper imaginent que notre suffrage leur est acquis.

Nous laisserons aux Parisiens leurs gouverneurs, leurs gauleiters et leur Banque de France. Nous irons ce jour-là dans la capitale du rugby, et il y aura du sport puisque c’est là, qu’en décembre, se posera crûment la question de savoir si oui ou non le droit français se met à l’heure des institutions européennes dont les conséquences nous sont imposées, par la concurrence, mais dont les libertés nous sont refusées, par les monopoles.

Qu’on ne s’y trompe pas. À Paris, la partie n’est que remise. Et c’est la Liberté qui l’emportera en finale.

JG Malliarakis

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