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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
LUNDI 26 SEPTEMBRE 1994
MAUVAISES NOTES POUR LA FRANCE
Les grands pays du Monde ne sont pas seulement en compétition sur le terrain industriel et commercial. Ils sont tributaires du Marché financier international sans lequel ils sont aujourdhui incapables de financer leur Budget dÉtat. La presse sest ainsi fait lécho, timide à vrai dire, des reventes par les opérateurs étrangers de quelque 150 milliards de titres obligataires de lÉtat français -- autant que le marché financier va devoir absorber au détriment du financement des investissements industriel et de lEmploi.
On ne peut donc plus se dispenser de comparer le jugement comparatif que les marchés sont amenés à faire sur la signature de lÉtat français et sur la santé de léconomie française.
Pour comprendre la situation nous publions ci-dessous les éléments comparatifs entre les économies comparables et concurrentes de la France : les États Unis, lAllemagne, le Japon et al Grande Bretagne, ainsi que la moyenne des pays de lOCDE, sur les critères suivants, et leur évolution depuis 10 ans :
- Dette publique nette en % du Produit intérieur brut
- Dépenses des Administrations publiques en % du Produit intérieur brut
- Et, enfin, leffet de levier soit, pour les États, la différence entre le taux dévolution des recettes du Budget et le taux dintérêt de la dette ; ce dernier critère, couramment utilisé par les entreprises, permet, ici au niveau des États, de mesurer leur capacité de désendettement, en dehors dun "solde primaire". On doit en effet considérer que les États ne sont nullement propriétaires du Produit intérieur brut Tout au plus le sont-ils de leurs recettes. Les deux premiers chiffres proviennent de lOCDE.
De tous les pays comparables, la France est celui qui, depuis 10 ans, en dehors de la parenthèse 1986-1988, mais aussi bien sous les gouvernements dits "socialistes" (Mauroy, Fabius, Rocard, Cresson, Bérégovoy) que sous lactuel gouvernement Balladur, dapparence "conservatrice" a connu la plus mauvaise évolution et semble senfoncer dannée en année.
|
Dette en % |
publique du PIB |
Dépenses en % |
publiques du PIB |
Effet de |
levier |
|
1984 |
1994 |
1984 |
1994 |
1993 |
1994 |
États Unis |
25,1 |
39,6 |
32,6 |
33,8 |
+ 1,7 |
+1,3 |
Japon |
27,1 |
7,1 |
32,3 |
35,5 |
- 4,7 |
0 |
Allemagne |
21,3 |
36,9 |
47,4 |
50,1 |
- 6,2 |
- 1,3 |
Gde Bretagne |
47,1 |
45,2 |
45,1 |
42,7 |
- 3,2 |
+ 3,5 |
Moyenne OCDE |
30,8 |
42,0 |
39,5 |
41,2 |
|
|
France |
21,1 |
40,4 |
51,9 |
55,3 |
- 8,1 |
- 5,5 |
La leçon globale de ces chiffres, quaucun aspect ne dément, cest la très mauvaise performance de la France, y compris par rapport à la moyenne de lOCDE, dans laquelle figurent des pays aux finances très fragiles comme la Belgique, la Suède, la Grèce, lEspagne, la Turquie ou la Yougoslavie Lévolution catastrophique est celle de lendettement (qui "gagne" 400 milliards par an, essentiellement en raison des déficits sociaux).
Nul doute, évidemment, que les premiers protestataires militants de la Liberté sociale navaient pas initialement en vue la question des finances publiques, mais la question, plus modeste, de leurs propres finances, leur propre épargne, leurs vieux jours menacés par les Caisses, qui prétendent les protéger.
Cette approche reste encore fondamentalement la nôtre. Et nous soutenons quelle est loin dêtre la plus mauvaise pour aborder celle des finances de lÉtat. Ce nest pas très loin de lesprit qui animait Margaret Thatcher en Grande Bretagne. Une Dame certes moins conviviale que nos chers politiciens, mais moins dépensière, et qui, elle, a redressé son pays.
Il se trouve aujourdhui que la situation mondiale, et la situation de la France dans le monde actuel, font désormais que ceux qui ont en vue la prospérité générale du pays, ceux qui se préoccupent des libertés économiques, et de la Liberté tout court, devraient avoir toujours présent à lesprit que la cause de la Liberté sociale est la seule force sociale en France qui, véritablement, vaillament et résolument, va dans leur sens.
JG Malliarakis