Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ...

COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 5 DÉCEMBRE 1995

SUR L'ORIGINE DU MONOPOLE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

ET DE L'IDÉE D'UN RÉGIME DIT UNIVERSEL DE L'ASSURANCE MALADIE

C'est en 1991, M. Jean-Louis Bianco étant ministre des Affaires sociales, que l'on commence à parler, véritablement, d'une Maîtrise des dépenses de Santé. Cette idée est assortie d'une proposition que nous avions découverte, à la même époque, en nous frottant les yeux, tant elle nous paraissait risible : l'idée d'un Taux directeur des dépenses de Santé qui serait voté par le Parlement, taux qui se voulait et qui se veut encore "volontariste" et dont le premier défenseur s'appelle Jean-Michel Belorgey, sympathique énarque de gauche...

Telles sont aujourd'hui les idées-forces du "plan Juppé"...

Ne perdons pas de vue que ces idées auraient précisément pour effet de rendre évidemment de plus en plus chères les dépenses de Santé, lesquelles, à coup sûr évolueraient d'année en année au gré de la générosité nationale, puisque "la Santé c'est sacré"... Les gens sérieux savent en effet que la médecine d'apparence publique, et de fait monopoliste, est par nature inflationniste.

Divers travaux en confirment la folie. Nous conseillons la lecture du Rapport Béraud, qui fit scandale pour des raisons compréhensibles  : puisqu'il soulignait que plus de la moitié des actes médicaux sont certainement inutiles.

L'avenir de l'Assurance maladie, en effet n'est pas de choisir entre le "plan Juppé" et le conservatisme démagogique du bloc CGT-Force ouvrière, mais entre :

A titre indicatif, signalons que l'on parle, dans ce cas, de la piste de 100 milliards d'économies rapidement possibles dans les dépenses maladie. Soit une baisse rapide de 20 % des coûts en même temps qu'une hausse de la qualité des soins, à l'inverse de ce qu'impliquerait le Taux directeur...

Inutile de souligner que la voie du monopole est celle que nous combattons.

Elle fonctionne, si l'on peut dire, d'ailleurs, dans plusieurs pays ou dans certains secteurs. Aux Etats Unis, elle avait transformé, avant 1994, avant les projets fous de Hillary et Bill Clinton, en gouffres financiers les système publics Medicare et Medicaid, institués généreusement au profit des pauvres et des vieux... Les "exclus de la protection sociale" aux USA sont loin d'être des "pauvres". Ce sont des gens heureux qui travaillent dans les PMI américaines, lesquelles font de ce pays la première puissance économique du monde. Puissance qui se paye le luxe d'offrir par ailleurs, dans certains secteurs la médecine monopoliste la plus chère du monde... la France n'est, sur ce point, que sa "brillante" seconde... hélas beaucoup moins riche... Faute d'entrepreneurs...

L'idée de l'acheteur unique d'Etat a revu le jour, théorisant l'évolution naturelle de la Sécu monopoliste française, sous le gouvernement de M. Bérégovoy, cependant que M. Teulade, jusque-là président de la Fédération nationale de la Mutualité française, était ministre des Affaires sociales.

Elle a été, à partir de cette date, reprise en main par le groupe de pression des Mutuelles, pour des raisons qui nous semblent paradoxales.

On doit comprendre, qu'en fait elle remonte ni plus ni moins à la Loi Ambroise Croizat du 22 mai 1946, loi communiste, jamais vraiment appliquée, généralisant la sécurité sociale instituée par le Décret du 4 octobre 1945, signé non du communiste Ambroise Croizat mais d'Alexandre Parodi.

Ceux qui souhaiteraient pérenniser la sécurité sociale, à partir de son anniversaire 1945-1995, seraient donc fort avisés, de ce point de vue, s'ils veulent cesser d'être ridicules, d'en supprimer le monopole...

Oui la sécurité sociale telle qu'elle avait été instituée en 1945 remonte, en partie, au général De Gaulle.

C'est l'idée de sa généralisation, c'est l'idée du régime dit universel, c'est l'idée du monopole qui appartient aux communistes, — et à M. Juppé...

JG Malliarakis

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent ...

(1) Et nous recommandons surtout celle des deux livres fort éclairants de Petr Skrabanek "Idées folles et idées fausses en médecine" (1992), en collaboration avec James Mc Cormick et "La Fin de la Médecine à visage humain" (1995) édités chez Odile Jacob.

Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis • en souscrivant un abonnement

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ...