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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MARDI 29 JUILLET 1997

COMPÉTITIVITÉ FRANÇAISE…

M. Noël Goutard n'est pas n'importe quel entrepreneur français. Président du grand équipementier automobile Valéo, il affiche des résultats brillants dans un secteur sinistré.

Ce n'est d'ailleurs pas une parenthèse. La sinistrose de l'automobile frappe singulièrement la France, où le marché recule d'environ 30 % depuis le début de l'année, après 4 ans de soutien auto-satisfait par les gouvernements de MM. Balladur et Juppé. La firme d'État Renault, 2ème producteur mondial et concurrent de Ford dans les années 1920 est passée cette année au-dessous de la barre de 10 % de part du marché en Europe.

Si, au contraire, l'équipementier Valéo tourne, c'est en fonction d'un marché international, seule perspective sérieuse offerte aux entrepreneurs français, aux ingénieurs, aux bureaux d'études, aux commerciaux, aux sous-traitants, etc...

La voix de M. Noèl Goutard nous paraît donc au moins aussi autorisée que celle de M. Blondel ou de M. Viannet, y compris pour la défense des intérêts bien compris des salariés français du secteur productif.

Or, M. Goutard le déplore dans Le Figaro du 16 juillet, la France est "l'État le moins compétitif de la terre" avec des "gouvernements successifs (qui) n'ont pas su empêcher les déficits publics de filer". De la sorte, "les critères à remplir pour parvenir à l'Euro ont imposé aux Français des sacrifices considérables, alourdis encore par une fiscalité écrasante".

M. Bill Gates, patron de Microsoft, principal fournisseur mondial de logiciels, 154 milliards de dollars de capitalisation boursière, cherchait récemment un site européen pour développer la recherche de son groupe, les États-Unis étant traditionnellement "importateurs de matière grise". Il a choisi l'université de Cambridge et ceci absolument en dehors de toute préférence linguistique. La presse française ne s'y est pas intéressée : c'est tellement moins intéressant que le Tour de France, qui, lui, va rarement plus loin que Luxembourg ou Andorre. La presse française — "L'Humanité" bien sûr — décrit certes M. Gates comme l'homme simplement "le plus riche du monde" d'après le classement de Forbes. Mais au fait, que possédait M. Gates, il y a 20 ans ?

Bien entendu, les travailleurs indépendants de France ont beaucoup de mal à se reconnaître dans M. Gates.

Les travailleurs indépendants de France n'ont en général guère eu le temps d'examiner, non plus, la très sérieuse communication de M. Henri Malosse, représentant le Groupe des Employeurs, et France, au sein du Comité économique et social européen sur le thème "Évaluer la compétitivité ? C'est possible, grâce au benchmarking…" Il paraît même que, réuni en session plénière le 9 juillet, le Comité économique et social européen, institution européenne fort discrète, a adopté son Avis sur la communication de la Commission concernant "l'étalonnage des performances compétitives"

Mais les travailleurs indépendants de France, sans avoir l'honneur de participer aux hautes instances du système technocratique, ont l'intelligence de tenir pour valables les recettes qui ont réussi et de tenir pour mauvaises les recettes qui ont toujours échoué.

Le système technocratique a confié un audit des finances publiques à deux magistrats de la Cour des Comptes. Au lieu d'examiner les taux de chômage — soit 5 % aux États-Unis, 6 % en Grande-Bretagne, mais 11 % en Allemagne, 13 % en France, — au lieu de se préoccuper sérieusement de l'excès des prélèvements fiscaux et sociaux générateurs de chômage, au lieu de se préoccuper de la dépense publique, on continue de compter seulement en taux de déficits.

Alors…

Très "logiquement", pour combler les déficits, l'État envisage d'augmenter ses recettes en augmentant les taux d'imposition.

Plus "logiquement", encore, il frappera d'abord ceux qui produisent de la richesse, afin de les faire contribuer encore plus à la survie de ceux qui ne produisent rien.

Quand sortira-t-on de cette "logique" ?

Est-ce insulter à l'héritage de Descartes que de souhaiter une logique française plus proche des réalités ?

Est-ce faillir au sentiment national que de vouloir une France plus compétitive ?

JG Malliarakis
©L'Insolent
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