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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 6 FÉVRIER 1998

Les exÉcutifs rÉgionaux se moquent du monde

Le 15 mars prochain les Français voteront pour désigner des Conseils Régionaux.

Le découpage territorial de la France, avec 4 niveaux de collectivités locales (Municipalités/Départements/"Régions"/État central) fait de la "région" un lieu de pouvoir encore dérisoire, disposant d'un budget marginal.

Rappelons en effet, que la dépense publique en France se décompose structurellement, de la manière suivante :

Sécurité sociale

1 700 milliards de francs

État central

1 600 milliards de francs

Communes

450 milliards de francs

Départements

250 milliards de francs

Régions

75 milliards de francs

Mettre vraiment en cause le budget de la Sécurité sociale, contester cette loi de financement inventée dans le cadre du Plan Juppé et la réforme constitutionnelle de 1996, c'est donc à s'attaquer ainsi, légitimement, à la principale source du gaspillage, de la gabegie – et de la corruption.

Ceux qui luttent pour les libertés sociales forment donc la force sociale et syndicale qui s'occupe du principal problème… On comprend donc pourquoi les militants des libertés sociales sont vilipendés, diabolisés, maintenus dans l'isolement.

Mais on ne doit pas perdre de vue que la toute petite collectivité territoriale appelée, abusivement et prématurément, "région" se comporte, elle aussi, comme une nuisance.

Au lieu de dénoncer clairement l'ambivalence Département/"région", pratiquement unique dans l'Union européenne, les exécutifs régionaux ont, tous, entrepris depuis 10 ans un rattrapage fiscal de leur nanisme politique, comme si un nain obèse cessait d'être un nain.

Dans les années 1990, pourtant marquées, dans le monde entier, par la fin de l'inflation, par d'innombrables plans de maîtrise des dépenses publiques, l'ensemble des Budgets régionaux ont augmenté en France de 46 %. Le record est détenu par la région Rhône-Alpes, prétendument libérale, la région de M. Millon, avec 82 %. La dette globale des régions françaises a plus que doublé. Celle de l'Ile de France gouvernée par le RPR s'est multipliée par 5… Bien entendu, les impôts locaux ont grimpé en conséquence : + 57 % et tout cela n'est perdu que pour le contribuable régional puisque les fonctionnaires régionaux ont vu leur coût augmenter de 80 %.

Le Ministère de l'Intérieur a ainsi officiellement publié l'évolution de la fiscalité régionale d'ensemble.

Son évolution globale est très significative
+ 25 % en 1989,
+ 16 % en 1990,
+ 10 % en 1991,
+ 7 % en 1992
— puis à nouveau
+ 21% en 1993,
+ 15 % en 1994,
+ 5 % en 1995,
+ 5 % en 1996,
+ 1,5 % en 1997.

Cette courbe est dite "en francs constants", à législation constante.

Dans la pratique, elle veut dire qu'en 92 et 97, à la veille du renouvellement des Conseils, l'augmentation de la fiscalité régionale freine pour repartir l'année suivante…

Cette simple courbe statistique, mathématique, impartiale, nous démontre que les exécutifs régionaux sortants se moquent, globalement, du monde.

Par conséquent, ils méritent bel et bien d'être sanctionnés globalement, sans aucune considération politicienne sectaire ou partisane.

JG Malliarakis
©L'Insolent
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