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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 10 AOÛT 1999

ALORS, CONTENTS DES SOLDES ?

L'une des tactiques fondamentales du gouvernement actuel consiste à miser sur le "moral". Moral des ménages, moral des entrepreneurs, tout est supposé "positif". Cela s'appelle la méthode Coué. Cette façon de procéder n'est pas totalement ridicule. Elle se révèle même, parfois, partiellement, efficace. Nous devons cependant comprendre qu'elle n'est pas suffisante.

Dans le contexte actuel de l'Europe le gouvernement français bénéficie de quelques résultats présentables. Léger recul des statistiques officielles du chômage, au-dessous de 3 millions. Montant du taux d'utilisation des équipements dans l'industrie, aux alentours de 84 %. Diminution du rythme mensuel des défaillances d'entreprises. Rentrées fiscales supérieures aux prévisions. Alors, la France se porterait-elle bien ?

Hélas, la réponse est non !

Et les petits bonheurs conjoncturels actuels risquent d'entraîner une conséquence perverse, celle de différer les réformes de structures qui seront jugées moins nécessaires par nos irremplaçables décideurs.

Pour nous convaincre que tout va bien dans le commerce, dans la consommation, dans les perspectives d'avenir des petites entreprises, on a ainsi énormément médiatisé le succès des soldes de cet été, particulièrement celles des grands magasins parisiens. Et, certes, financièrement, dans des entreprises où les stocks de marchandises représentent une part essentielle des actifs, une campagne de soldes réussie ne constitue pas un succès négligeable.

Reste cependant à s'interroger sur les raisons d'un tel succès. Certaines peuvent même, parfois, être d'ordre purement climatiques. Chacun s'accorde aujourd'hui à analyser les choses différemment.

La réussite des soldes de cet été constitue un des signes de changement de mentalité en profondeur chez les consommateurs.

Ce changement inéluctable des mentalités se traduira, notamment, par une recherche de plus en plus effrénée du prix le moins élevé.

En réalité nos entreprises et nos métiers vont donc être de plus en plus conduits à se préparer à une baisse des prix, à une baisse des marges, et donc à une baisse des prix de revient. Les grandes entreprises ont, en partie, les moyens de s'y préparer par la délocalisation grandissante de certaines activités de production. On remarquera que les entreprises de taille artisanale ont raremnt les moyens de procéder de la sorte, et que, lorsqu'elles procèdent à des délocalisations statutaires, les pouvoirs publics, la CGT, les médiats les désignent du doigt, sans d'ailleurs pouvoir juridiquement s'y opposer. La pression psychologique ainsi exercée intimide la grande masse de ceux qui pourraient mettre en concurrence les structures étatiques des divers pays de l'Union européenne.

Les petites entreprises auront besoin, dans les années à venir, de pouvoir jouer sur un maximum de souplesse. Or, les Chambres corporatives et les Caisses sociales constitueront l'obstacle majeur, ayant la prétention de continuer à prélever 42 % du bénéfice d'exploitation des entrepreneurs indépendants, sans jamais accepter de se remettre en cause, de subir la concurrence que les les "assujettis" doivent subir de plein fouet…

Il existe donc de nombreuses autres nuisances auxquelles sont et seront confrontés les entrepreneurs individuels, citons par exemple :

Mais aucune de ces nuisances ne coûte aussi cher que les monopoles sociaux. Le paradoxe est que cette nuisance-là soit gérée par des gens que les pouvoirs publics considèrent comme nos représentants, alors qu'ils sont aujourd'hui nos principaux adversaires, nos premiers ennemis.

JG Malliarakis

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