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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MERCREDI 5 JANVIER 2000
LYON NE DOIT PAS ÊTRE LA CAPITALE DE LA PERSÉCUTION !

Dans la région de Lyon, ces temps-ci, un certain nombre d'affaires nous semblent hélas bien significatives du déclin de l'État de Droit et des Libertés. Ceci se passe dans un pays dont les dirigeants se gargarisent, pourtant, de l'État de droit et des Libertés. Ceci se passe dans un pays qui prétend même donner des leçons aux autres.

Le 3 janvier, par exemple un viticulteur du Rhône apprenait qu'il était convoqué à la gendarmerie, comme un malfaiteur, comme un suspect, à la requête du procureur de la république, pour un litige civil de 54 000 F qui l'oppose à la Mutualité sociale agricole. Cet organisme, comme d'ailleurs les Urssaf, est en infraction avec les règles statutaires qui devraient légalement le régir. Par ailleurs, les organismes gestionnaires des prétendus "régimes alignés" (régimes des professions indépendantes) sont régis par le Code la Mutualité. Comme tels ils devraient remplir des obligations légales. Ces prescriptions du Code français de la Mutualité, ils ne les remplissent même pas. De plus, comme tels, puisqu'ils se prévalent du Code de la mutualité, depuis l'arrêt du 16 décembre 1999, rendu par la Cour de Justice des communautés européennes, dans l'affaire C-239-98, ils se trouvent en infraction avec le Droit européen (cf. notre Courrier des 20 et 21 décembre 1999). Pire encore, la république française se trouve, du fait de cette situation, en infraction avec le Droit européen. Et la république française sera inéluctablement condamnée.

Eh bien, ce ne sont pourtant pas les dirigeants de ces organismes litigieux que l'on convoque pour se justifier, ce sont les contestataires, en l'occurrence un viticulteur dont le crime est d'être militants lyonnais de la Liberté sociale, même si on ne lui reproche aucun délit.

Le 10 janvier, 4 autres militants lyonnais de la Liberté sociale, et la secrétaire administrative de leur bureau lyonnais sont supposés passer devant la 12e Chambre du Tribunal Correctionnel de Lyon pour des faits allégués qui auraient été commis en 1998 contre l'étude d'un huissier de justice, chargé  du recouvrement de ces cotisations contestées. Ces faits "commis en réunion" auraient, prétendument, entraîné une incapacité de travail d'une secrétaire de cet huissier pendant 8 jours. C'est terrible une incapacité de travail de 8 jours. Ce sera bientôt 35 heures de travail en moins. Pour sa part, le malheureux huissier ferait état, dit la rumeur, d'un grave traumatisme psychologique, etc. Il rêverait la nuit de commerçants en colère et d'artisans vengeurs.

Si on lisait cela dans un mauvais roman, on ne le croirait pas.

Les travailleurs indépendants de Lyon ont donc résolus de protester le 10 janvier à 13 heures 30 devant le Palais de Justice de cette ville, capitale de la Résistance, capitale des Gaules, capitale des persécutions du IIIsiècle.

Dix-huit siècles plus tard, Lyon ne doit pas redevenir capitale des persécutions !

Contrairement à sainte Blandine, les travailleurs indépendants de Lyon ne semblent pas décidés à se laisser dévorer par les lions.

Tout d'abord parce que les gens des caisses ne sont pas des lions. Ils appartiennent plutôt à l'espèce dont Voltaire disait "j'aime mieux être dévoré par un beau lion que par deux cents rats de mon espèce". Mais Voltaire lui-même, s'il revenait, en voisin, serait sans doute bien fâché d'apprendre qu'il pourrait être comparé à l'espèce des gens du contentieux des Caisses monopolistes. Non, les rats non plus ne méritent pas cela. Leur fromage est plus honnêtement acquis que celui rongé par les organismes sociaux monopolistes.

Les énarques et les politiciens ne sont pas non plus des lions.

Ils savent bien qu'ils n'ont aucune légitimité contre la volonté du peuple.

Aujourd'hui les travailleurs indépendants, artisans ou agriculteurs, professionnels libéraux ou commerçants, les entrepreneurs individuels de tous statuts, entendent bien montrer que Lyon est la capitale naturelle des luttes pour la Liberté.

Ils le démontreront, en manifestant dans le calme et la dignité, TOUS UNIS À LYON LE 10 JANVIER.

JG Malliarakis

© L'Insolent

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