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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 7 JANVIER 2000

LE MENSONGE SUR LES PRÉLÈVEMENTS

...demeurera bien le métier inchangé de Mlle Parly

Avec ou sans Mlle Parly, qu'elle soit conseillère de Jospin chargée du Budget, ou secrétaire d'État au Budget, son métier demeurera le même : augmenter les prélèvements en le dissimulant aux Français, et peut-être même en cherchant à l'ignorer.

Rien ne change dans les structures étatiques de la France. On peut même dire que l'étatisation se renforce par l'effet combiné de deux mécaniques.

Première mécanique : les prélèvements augmentent, non pas du fait de l'alourdissement des taux, mais de l'évolution de la matière imposable. Certains veulent y voir le résultat d'une conjoncture mondiale heureuse. Et d'autres s'ingénient à présenter le phénomène comme résultat d'une gestion saine de la France. L'impôt sur les sociétés engrange sa part des bénéfices des entreprises. Mais cette présentation est trompeuse.

Tous les entrepreneurs savent que le bénéfice comptable ou fiscal ne représente que partiellement la marche de l'entreprise. La sous comptabilisation des amortissements, la survalorisation des stocks, l'absurdité de la comptabilité immobilière, et bien d'autres archaïsmes des règles fiscales françaises permettent à l'État de prélever une part très optimiste des résultats de l'Économie nationale.

Tous les contribuables savent aussi que les impôts s'emparent plus que proportionnellement des augmentations de salaire.

Toutes les familles savent enfin que l'aide de l'État diminue et que les prélèvements de l'État augmentent dans la tranche d'âge où l'effort éducatif est le plus lourd non seulement pour les familles les plus modestes, mais aussi pour les familles françaises moyennes.

Tout ceci induit une évolution lente de la fiscalité française en l'absence même de réglementations nouvelles. Il suffit de ne pas changer les tranches d'imposition pour que l'impôt s'alourdisse.

Deuxième mécanisme, celui des coups de pouce sociaux. Toujours présentés comme de bienfaisantes mesures en faveur des plus démunis, en faveur des quartiers les plus défavorisés, en faveur des zones les plus déshéritées, ces mesures ne sauraient être contestées que par des cœurs secs, des esprits louis-philippards et, bien entendu, des ultra libéraux. Inutile d'objecter que les mesures précédentes prises par l'État en vertu des mêmes principes, loin de faire reculer la misère, semblent l'avoir au contraire renforcée. La question ne sera même pas posée.

À l'arrivée, l'État français engrangera, 1 par 1, les petits 0,1 %, qui, additionnés font les 1 % supplémentaires, presque chaque année, pourcentages représentatifs des prélèvements obligatoires dans le PIB.

Cela n'est pas immédiatement perceptible pour 3 raisons

1° raison : ces % ne sont effectivement calculés que 2 ou 3 ans plus tard, lors de la publication des lois de finances définitives soldant les exercices budgétaires passés.

2° raison : ces % ne tiennent pas compte des parafiscalités alimentant par exemple la sécurité sociale, et toute une famille de comptes annexés qui échappent en grande partie aux agrégats des organismes internationaux.

3° raison, enfin, on ne tient pas compte des émissions d'emprunts. L'endettement de l'État comme celui des autres administrations publiques, ce sont en fait les impôts de demain, mais ils ne sont pas comptabilisés avec les prélèvements d'aujourd'hui…

Or, ces prélèvements sont bel et bien effectués au détriment de la capacité du pays d'investir dans son avenir. Le Trésor Public détourne de la sorte des sommes considérables, et les engloutit dans les gaspillages appelés services publics d'État.

Ah ! Le beau métier que celui de Mlle Parly ! Et combien plus intéressant que le commerce ou l'artisanat, ou ce qu'elle appelle avec mépris "vendre des savonnettes"!

JG Malliarakis
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