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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
VENDREDI 21 JANVIER 2000

CHRONIQUE DES DYSFONCTIONNEMENTS COURANTS DE LA SÉCU MONOPOLISTE

Il ne faut pas dire que tout marche mal à la sécurité sociale.

Ainsi, l'évaluation du nombre des dossiers en souffrance dans les caisses d'assurance maladie est effectuée avec beaucoup de compétence et de précision. Région par région, au 20 janvier on sait que 200 000 dossiers étaient en souffrance dans les Caisses d'Alsace, 280 000 en Aquitaine, 151 000 en Auvergne, non compris le Cantal et la Haute-Loire, 83 000 en Bourgogne, 360 000 en Bretagne, 625 000 en région Centre, 165 000 en Champagne-Ardenne, 450 000 en Lorraine, 500 000 dans le Nord-Pas-de-Calais, 400 000 en Pays-de-Loire, 90 000 en Picardie, 320 000 dans le Poitou-Charentes et 350 000 en Rhône-Alpes. 2 régions fonctionneraient, le Languedoc-Roussillon et la Basse-Normandie.

Dans les départements d'Ile-de-France, l'engorgement atteint des proportions inouïes. Le quotidien régional Le Parisien (20 janvier) donne ainsi les chiffres par départements. Ils sont du même ordre que ceux constatés au niveau des régions : 600 000 dans l'Essonne comme dans le Val-de-Marne, 550 000 en Seine-Saint-Denis, 300 000 en Hauts-de-Seine, et 100 000 encore dans les départements semi-ruraux du Val-d'Oise et de Seine-et-Marne. À telle enseigne que, le 19 janvier, tous les centres payeurs de Seine-Saint-Denis fermaient pour s'efforcer d'éponger un retard qui, suivant les endroits, va de 3 à 37 jours ouvrables.

Plus inquiétant : l'accroissement du retard. Début septembre, l'assurance maladie monopoliste avait à rattraper environ 23 millions de dossiers. L'affaire de quelques semaines disait-on alors. M. Spaeth était confiant. Le poids des critiques semblait alors se concentrer sur la branche famille, accablée par la multitude de ses prestations, par l'évolution des populations, etc. (Avec peut-être alors, en arrière plan, la volonté cégétiste de peser sur le Congrès de la CFTC gestionnaire des caisses famille...) Quant à la branche maladie son président CFDT annonçait que fin septembre tout irait mieux...

Dans le courant de l'été, il est vrai, la CNAM avait évalué à 3 000 personnes l'effectif supplémentaire nécessaire au traitement de la Couverture maladie universelle entrant en vigueur au 1er janvier. Chichement l'État, c'est-à-dire le Ministère de l'Économie et des Finances n'en a laissé recruter que 1500. Et on estime évidemment que les 6 millions de bénéficiaires de la CMU vont être un facteur aggravant de la pagaille sociale. Naturellement ces nouveaux bénéficiaires sont, par définition, des populations plus fragiles. Une bonne partie d'entre elles est une clientèle très familiarisée avec les pratiques d'assistanat. Elles savent très bien se débrouiller avec les guichets, les démarches bureaucratiques, les tickets et les numéros d'ordre. Mais une autre partie se sent totalement marginalisée.

L'accumulation de plus de 3,5 millions de dossiers en rade met en difficulté de très nombreuses familles, sur toute la France. Et ce sont les plus fragiles qui souffrent. Les personnels administratifs sont submergés. Ainsi des interdictions bancaires auront été dues à un virement qui n'est pas arrivé en remboursement d'une dépense lourde, etc.

Une campagne assez ignoble est actuellement développée par la CGT surtout par la présidence CFDT de l'assurance maladie désignant les médecins comme responsables de la situation. ? Ils n'ont pas eu le bon goût de se rallier assez vite à la carte Vitale, pour de nombreuses raisons de sécurité et de confidentialité. Mais depuis 1996, la sécurité sociale a développé ses systèmes sur une hypothèse d'informatisation liée à la carte Vitale. Dans de nombreux centres on a diminué les effectifs, en les regroupant technocratiquement dans d'autres centres de traitement. De ce fait, l'échec, ou le retard de la carte Vitale devient donc un terrible facteur d'engorgement, mais qui en est responsable ?

On est surtout tenté de dire que, de cette machinerie monopoliste, rien ne pourra sortir de bon et qu'elle ne cessera d'empirer. Toujours pire ! Avec la Sécu, c'est possible...

JG Malliarakis

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