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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

JEUDI 3 FÉVRIER 2000

UN DOUBLE ÉCHEC POUR LA CGT

En 48 heures, deux offensives essentielles de la CGT tendant à polluer le climat social de la France ont échoué. Et leur échec s'est d'abord manifesté là où elles étaient conçues pour être spectaculaires. Dans les transports publics urbains, comme sur les axes routiers, la CGT souhaitait manifestement, en effet, entraîner un effet thrombose…

Dans les transports publics urbains, et principalement dans le métro parisien le pourcentage de grévistes s'est révélé beaucoup plus faible qu'il avait été prévu, ou plus exactement qu'il avait été annoncé à l'avance.

Il y a là un phénomène à observer de plus près. Les grèves de services publics, notamment celles des autobus et des métros sont toujours, aussi, des tests permettant de connaître l'influence respective des syndicats qui les lancent. Ce n'est pas toujours la CGT. Des syndicats comme SUD, certains secteurs de la CFDT ou de FO, mais aussi les syndicats autonomes font souvent de la surenchère. Systématiquement en revanche les salles de rédaction font circuler à leur manière les mots d'ordre : " il va y avoir grève ", sans considération du taux éventuellement prévisible des grévistes. Dans le contexte alors, on hésite à poster une lettre par crainte de la grève des postes. On hésite à prendre un train, un avion. Les fonctionnaires prétextent eux aussi de la grève du métro pour être absents à leur poste, les cancres, assurés de l'impunité, en profitent pour ne pas aller à l'école.

L'étude de l'impact effectif de la grève dans le métro parisien est édifiante : Ligne 1 : trafic normal ; Ligne 2 : 45 % ; Ligne 3 : 40 % et 3 bis : normal ; Ligne 4 : 95 % ; Ligne 5 : 55 % ; Ligne 6 : 10 % ; Ligne 7 : 70 % et 7 bis : normal ; Ligne 8 : trafic quasi nul ; Ligne 9 : 40 % Ligne 10 : 40 % ; Ligne 11 : 80 % ; Ligne 12 : 35 % ; Ligne 13 : 50 % ; Ligne 14 : trafic normal. Autrement dit, sur 14 lignes, 2 seulement, les lignes 6 (Nation/Étoile par Denfert) et 8 (Balard/Créteil) sont vraiment touchées, le trafic y étant quasiment nul. Tout Parisien sait qu'à ce compte tous les déplacements sont possibles.

Pour la majorité des Parisiens, – cela était moins vrai pour le trafic banlieue ! – il aurait été parfaitement possible de faire comme la grève n'avait pas eu lieu, si les médiats avaient fait leur travail. Et, de toute manière, les voitures bondées, les quais surchargés, les encombrements automobiles, n'ont été qu'une gêne momentanée. Le test a échoué.

Il serait donc temps de débusquer la complaisance par laquelle on intoxique les auditeurs des radios et des télévisions d'État, aux frais de la redevance, elle aussi supposée financer un service public audiovisuel. Il y a bien des chances que l'on retrouve les camarades syndiqués des organisateurs de grève.

Quant à la route, la débandade de cette grève scandaleuse, illégale et contraire aux règles européennes, s'est révélée plus nette encore. De 70 le lundi matin, les gros barrages supposés paralyser le continent, et faire trembler le gouvernement, n'étaient plus que 5 le mercredi matin, pathétiquement et inutilement éparpillés entre La Rochelle, Hauconcourt, près de Metz, Brive-la-Gaillarde, et Martigues "Venise provençale".

Nous avons souligné par le passé que les grandes gueules parlant au nom des routiers, en tant que responsables des fédérations CGT, CFDT ou FO des transports, comme MM. Le Coq ou Poletti, n'ont jamais conduit un camion. Ce sont qui d'anciens conducteurs du transports public urbain, qui d'anciens agents administratifs. Cette situation n'est pas ignorée de la base, dans un milieu et un métier où l'on sait parfaitement n'avoir rien de commun avec les fonctionnaires et les sédentaires, et rien à attendre de la loi des 35 heures.

Ah ! Force Ouvrière peut bien crier à " la trahison de la CGT et de la CFDT. " Et M. Blondel sait, ici, ce que parler veut dire. Ah ! Mme Brigitte Jeanperrin peut bien, sur France Inter (le 2 février) en rajouter une couche sur la représentativité de centrales syndicales exsangues. Tant que l'on n'aura pas mis les comparses de la CGT en face de leurs responsabilités, ce genre de grèves seront des actions destructrices dont on peut saluer l'échec comme autant de bonnes nouvelles.

JG Malliarakis

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