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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 3 AVRIL 2000

PRISE D’OTAGES À TOULOUSE

Depuis le 9 mars, 8 millions de lettres et colis confiés au monopole postal vieux de plus de 300 ans sont en souffrance à Toulouse. Combien de lettres d’amour, combien de lettres d’embauche, combien de convocations, combien de contrats, combien de fromages de roquefort adressés pour l’anniversaire d’une admiratrice de José Bové, combien de démissions de la CGT, combien de faire part de décès ? Les statistiques ne nous le disent pas et ne nous diront jamais.

Les faits sont accablants, et on ajoutera qu’ils ne sont pas uniquement cantonnés à la Haute-Garonne. Dans plusieurs villes de France, la Poste a été condamnée pour des faits similaires.

L’origine du conflit ne tient ni à une situation d’urgence, ni à une injustice criarde. Elle réside uniquement dans les difficultés d’application, au prétendu "service public" de la Loi des 35 heures. Les groupes activistes de SUD-PTT, de la CGT et de la CFDT en tirent prétexte pour une agitation systématique, et dommageable au public pris en otage.

Ce matin encore, une assemblée générale des personnels en grève se tiendra devant la direction départementale de La Poste puis les différentes parties se retrouveront à 10 heures au tribunal de grande instance de Toulouse. Participeront à cette nouvelle réunion avec les syndicats, la directrice départementale de La Poste, Mme Marie Llobères, accompagnée du directeur délégué à la région Midi Aquitaine (17 départements), Guy Rameau, le médiateur Gérard Vernis et le président du tribunal, Marcel Foulon.

La direction de La Poste de la Haute-Garonne et les organisations syndicales CGT, CFDT, SUD-PTT ont campé hier dimanche sur leurs positions avant une nouvelle médiation prévue lundi au tribunal de grande instance de Toulouse pour tenter de trouver une issue à la grève des agents sur les 35 heures qui en est à son 25e jour.

La directrice départementale de La Poste a estimé dans un entretien téléphonique accordé à l’AFP (dimanche 2 avril à 19 heures 14) que "tout ce qui était à la base du cahier revendicatif initial est traité". "Les organisations syndicales vont être amenées à se prononcer sur un procès-verbal de conciliation", a-t-elle précisé.

Dans le cadre de l’Aménagement et de la réduction du temps de travail (ARTT) et l’amélioration de la distribution du samedi notamment, Mme Llobères a rappelé "la création de 170 emplois dans le département pour cette année contre aucun en 1999" tenant également compte de l’évolution démographique du département.

Elle a en outre précisé que "75 % des agents affectés à la distribution qui bénéficiait d’un samedi de repos sur deux les conserveront" soulignant que "des améliorations des conditions de tri et des cadences de travail" sont prévues. "Tout le reste n’est pas dans le champ de la négociation", a-t-elle estimé.

Pour les syndicats, ces propositions sont inacceptables. Un délégué CFDT, Bruno Lafage, a indiqué que l’intersyndicale exige "la garantie collective de pouvoir négocier l’organisation du travail un samedi sur deux pour tous les agents" et il réclame "la création de 500 emplois".

Du côté de la direction, on évoque des négociations par bureau alors que les syndicats veulent négocier sur un cadrage départemental pour.

Le délégué CFDT affirme que la création de 170 emplois était "notoirement insuffisante" pour pouvoir répondre à la réduction du temps de travail et à l’amélioration du service de

La Poste, qui prévoit une distribution du courrier le samedi identique à celle des autres jours.

Les syndicats se réfèrent à "l’exception de la Haute-Garonne" qui ne serait "pas prise en compte par la direction". Le département compte 120 000 habitants supplémentaires par rapport à 1990.

Actuellement, La Poste en Haute-Garonne emploie 3 800 agents équivalents temps plein. Cet effectif se décompose de la façon suivante : 1 500 à la distribution, 1 200 aux guichets, 800 au tri et 300 dans les services administratifs et commerciaux.

JG Malliarakis
©L'Insolent

 

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