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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MARDI 11 AVRIL 2000

NOUS SOMMES TOUS DES BOULANGERS DE BÉZIERS

Tous les Français normaux ont sans doute poussé un soupir de soulagement en apprenant, le 9 avril, la remise en liberté, après 27 heures de garde à vue de Didier Cazes, ouvrier boulanger de 35 ans, veuf élevant seul ses 2 enfants Jean-Marc (13 ans) et Chloé (10 ans).

À l’heure critique où la France qui travaille dur commence sa journée, et où la racaille termine sa nuit, ce brave garçon a commis l’erreur de blesser légèrement, d'un coup de fusil qui se voulait dissuasif, 2 voyous d'une bande de 15 qui partaient après avoir pillé sans vergogne son étal. Cela pourrait se passer n’importe quand et n’importe où en France.

Cela se passe le samedi 8 avril à 5 heures du matin dans un quartier agréable du centre de Béziers. C’est une ville assez charmante, et le ministre Gayssot y a jeté le dévolu de son ambition municipale pour 2001. Mais les difficultés économiques existent bel et bien, aggravées d’ailleurs par l’agressivité locale de la CGT. C’est aussi une ville où les petites entreprises travaillent dur et luttent pour survivre.

Un autre paramètre local nous semble devoir être rappelé à ceux qui nous lisent. Béziers est une des 10 villes de France où le CDCA est le plus implanté. Arbitre de bien des scrutins, capable de mobiliser en quelques heures plusieurs centaines de militants, dirigé par une équipe de responsables décidés et compétents, sous la conduite du secrétaire national du syndicat Alain Coste, le CDCA de Béziers "pèse" dans les balances des pouvoirs publics.

C’est un fait, cependant, que l’entreprise de M. Mendoza, employeur de Didier Cazes, était depuis des mois sous la pression et la menace de bandes de voyous venant des cités voisines ; "La Dépêche" de Toulouse (10 avril) cite la Devèze, l’Iranget, Pinat, de belles réussites périurbaines financées par la Caisse des dépôts, et gérées par les offices publics de HLM. L’établissement ouvre à 3 h 30, quand les 3 premiers ouvriers prennent leur travail. Il est donc particulièrement vulnérable pour les habitués du vol à l’étalage et de la grivèlerie.

Faut-il à ce sujet prononcer le mot, à la mode, d’incivilité ?

S'agissant d’un délit, qui vole un œuf vole un bœuf, constate la sagesse des nations. Pierre Dac ajoutait, sans peut-être mesurer la profondeur involontaire de sa propre plaisanterie : "Qui vole un œuf ferait beaucoup mieux de voler un bœuf." Car la petite délinquance sordide des voyous est singulièrement insupportable à notre peuple.

La réaction du maire (Démocratie Libérale) de Béziers, M. Raymond Couderc, s’exprimant dans Le Midi Libre de Montpellier (10 avril) nous semble donc significative et substantielle :

1. « Pendant de très longs mois, la faiblesse des effectifs de la police nationale sur Béziers a permis aux délinquants d’en prendre à leur aise. Ces faits confirment mon choix de refuser de signer le contrat local de sécurité avec l’État tant que des renforts de police ne seraient pas effectivement arrivés à Béziers. Ils devaient arriver début avril. J’attends confirmation. »

2. « Les efforts de préventions considérables (et coûteux) ensuite réalisés par la ville de Béziers avec tous ses partenaires institutionnels et associatifs sont peu efficaces si, par ailleurs, l’État n’assure pas sa mission première qui est celle de protéger les personnes et les biens. À défaut c’est la loi de la jungle et l’autodéfense qui prévalent au détriment de la sécurité des gens honnêtes qui gagnent leur vie en travaillant dur. »

3. « Nous avions raison en nous engageant dans une politique de zéro tolérance, pour le refus des aides d’urgence aux personnes n’ayant pas une attitude citoyenne de respect des autres ; le laxisme de certains nous a fait condamner. Nous espérons que le recours devant le tribunal d’appel de Marseille nous donner rapidement raison. »

Sans attendre, 300 personnes signaient dans la seule journée de dimanche et dans la boulangerie de M. Mendoza une pétition en faveur de Didier Cazes et demandaient une manifestation contre l’insécurité officiellement organisée par la Chambre de commerce.

Et en attendant, chacun ne peut que se réjouir de savoir que ce veuf de 35 ans a pu les retrouver ses 2 enfants, mais l’on regrettera seulement qu’il demeure "mis en examen, mis à la disposition de la justice". Nous ne serons en effet vraiment satisfaits que le jour où ce seront à la justice et à la police, ces services financés par nos impôts, d’être mis complètement à la disposition de l’application de la loi, et de la sécurité des personnes et des biens, et où l’on permettra aux policiers de faire effectivement et efficacement leur métier, afin de pouvoir faire le nôtre, et payer nos impôts…

JG Malliarakis
©L'Insolent

 

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