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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MARDI 6 FÉVRIER 2001
SCANDALEUX ! BUSH TIENDRAIT SES ENGAGEMENTS...
Une chose frappe les commentateurs un peu attentifs, en Europe, s'agissant de l'évolution politique américaine. Le gouvernement Bush, confirmé par le Sénat, commence à mettre à mettre en place la politique promise par le candidat Bush pendant la campagne électorale. La chose paraît insolite, particulièrement aux journalistes parisiens. Ceux-ci semblent comme définitivement marqués par la blague fameuse des deux voyageurs du train soviétique, où l'un dit à son voisin de compartiment : "Vous me dites que vous allez à Grodno pour que je pense que vous allez à Wilno ; mais en fait vous allez à Grodno. Alors, pourquoi mentez-vous ?"
Dans le cas de George Walker Bush, l'effet de surprise vient de ce qu'il entreprend ce qu'il avait annoncé. Il avait annoncé un redéploiement de la politique extérieure des États Unis. Cette redéfinition a déjà commencé. Elle s'accentuera quand les programmes d'équipements seront mis en place. Cela se traduira par un moindre engagement direct en Europe. Cela amènera l'Europe à se prendre en charge. On ne peut que s'en féliciter.
Le candidat George Walker Bush avait défini une sorte de doctrine sociale baptisée, pendant la campagne, de "compassionnelle". Il a donné le 29 janvier une très forte impulsion à la concrétisation de son idée. Il a réuni les représentants des uvres caritatives des principales religions existant aux États Unis. J'insiste bien ce point : il y avait une religieuse catholique, un révérend méthodiste noir, un pasteur presbytérien, un rabbin et un imam. Ce programme est cependant attaqué par la gauche sous prétexte qu'il favoriserait une seule religion, le christianisme. Ce serait contraire, dit-on au 1er amendement de la Constitution américaine. Celui-ci pose en principe la neutralité religieuse et l'incompétence de l'État en matière confessionnelle. C'est une chose très différente du laïcisme persécuteur instauré en France par la Loi de séparation de 1905, et qui semble avoir les faveurs de la gauche américaine.
La grande argumentation du New York Times (30 janvier) est de constater qu'en Amérique les organismes caritatifs chrétiens sont effectivement chrétiens. Ils distribuent des Bibles aux étudiants. Ils suggèrent aux gens en recherche d'emploi, et qu'ils aident, d'adopter, aussi, une approche chrétienne afin de se mettre ne situation de proposer utilement leur offre de travail.
À regarder les chiffres du chômage aux États Unis, cela ne semble pas si nuisible globalement au marché de l'emploi. En effet, on nous signale comme catastrophique un taux de chômage actuellement de 4,2 % en Amérique, alors que la France fait des faits d'artifice parce que ses propres statistiques font apparaître un taux de plus de 9 %.
La doctrine sociale de Bush peut se résumer de la sorte : si les organismes sociaux et caritatifs catholiques, protestants, ou autres, se révèlent plus efficaces que la solidarité publique administrative, pourquoi ne pas rendre totalement déductibles les dons effectués par les particuliers et les entreprises à ces organismes ? Pourquoi ne pas abaisser les barrières de toutes sortes qui entravent le développement de la charité privée, plus efficace et moins coûteuse pour l'État que l'assistance administrative ?
Un Bureau présidentiel des uvres religieuses et communautaires a été créé et on l'a confié à l'ancien maire de d'Indianapolis M. Stephen Goldsmith et à un professeur de l'université de Pennsylvanie M. John Di Iulio. On comprend assez mal la fureur de ceux qui portent plainte pour sectarisme religieux. Cependant un procès est déjà en cours à Austin...
Ce qui lui sera encore moins pardonné c'est de se proposer d'appliquer son programme de baisse d'impôts. La tranche maximale va se trouver ramenée à 33 % c'est-à-dire 23 points de moins que celle de la France. Voilà pour nos politiciens une concurrence bien déloyale. Mais si ces mêmes politiciens regardaient un peu sérieusement ce qui se passe dans le monde ils observeraient que le chancelier socialiste Schroeder fait la même chose en Allemagne et que la réforme votée par la Douma russe sous l'impulsion de Vladimir Poutine institue un impôt uniforme sur le revenu, - c'est la fameuse taxe plate proposée par la droite américaine, - au niveau de 13 %.
L'Amérique va diminuer
de 700 milliards de dollars la fiscalité personnelle dans les 5 prochaines
années.
On comprend que le pouvoir fiscaliste
français enrage.
On comprend moins bien que l'opposition
n'y prenne pas matière à réflexion.
Ceci va évidemment encourager à la fois l'initiative privée,
la consommation des ménages et l'investissement.
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