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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
JEUDI 8 FÉVRIER 2001
LA DÉSINFORMATION
DU JOURNAL LE MONDE
AU SERVICE DE LA TACTIQUE CÉGÉTISTE SUR LES RETRAITES
Jour après jour, avant la confrontation entre patronat et syndicats sur la réforme du financement des retraites à 60 ans on a pu lire, en chronique, un soutien permanent du journal Le Monde aux positions tactiques de la CGT.
Le but de la CGT est simple. Au-delà des mobilisations de masse du 25 janvier, au-delà du chantage très clair au mouvement social des services publics du 30 janvier, on a voulu saper toute possibilité d'écoute de la position du MEDEF, et tétaniser les élites intellectuelles, et administratives, souvent autoproclamées, que sont les lecteurs du Monde.
La gradation de cette chronique est révélatrice
1° Première affirmation
brutale du Monde (2 février): "Face au MEDEF, le front syndical sur
les retraites se maintient".
Voilà de quoi démoraliser ceux qui souhaitent en finir avec le
tabou de la retraite par répartition. On leur explique : vous êtes
en présence d'une bombe et vous n'avez aucune chance de dissocier, sur
ce point, syndicats réformistes et syndicats marxistes...
On apprend ainsi que les syndicats se sont réunis le 1er février. Ils ont l'appui de Mme Guigou. "Rien avant 2003" a proclamé sentencieusement le ministre "de l'Emploi et de la Solidarité". Peu importent les urgences de la démographie professionnelle. Peu importent les faits économiques. Peu importe ce que pensent nos voisins européens. Peu importent même les Directives européennes. La Majorité plurielle est une coalition au sein de laquelle la CGT et les syndicats de fonctionnaires disposent d'une importance considérable. La Majorité plurielle se base sur son propre calendrier. La réforme des retraites attendra. Les intérêts des cotisants et des retraités pour lesquels le rapport Rocard publié en 1991 avait sonné l'alarme patienteront bien encore. Ils ont déjà patienté 10 ans aux "urgences"...
Le Monde ne s'embarrasse pas des divergences manifestes entre CGT et CFDT vis-à-vis de la Refondation sociale. Les petites phrases de M. Blondel laissant entendre, occasionnellement, qu'après tout les cotisations "appartiennent" aux salariés ne le préoccupent guère non plus. Le Monde prévient clairement que "les centrales affichent une unité sans faille. Et d'ailleurs le gouvernement "pour ne pas donner prise aux accusations d'immobilisme" (sic) va déposer au printemps "un projet de loi spécifique au fond de réserve des retraites".
2° Deuxième partie, deuxième intox (7 février) : "La plupart des entreprises versent leurs cotisations de retraites complémentaires".
Si les syndicats sont présentés formant un bloc sans faille, il n'en va pas de même des entrepreneurs. Au point que Le Monde suggère une non représentativité du MEDEF.
La grande question était celle des cotisations ASF de 2 % sur les salaires, destinées à financer les retraites complémentaires entre 60 et 65 ans. Au 31 décembre, la convention qui fait fonctionner l'ASF depuis 1983 était caduque. Le patronat n'acceptait de la proroger que sous certaines conditions, et finalement, faute d'accord, mi-janvier le MEDEF a considéré qu'il n'existait pas de contrainte à l'encontre des entrepreneurs non-cotisants.
Dérision juridique ! pense la rédaction du Monde. M. Denis Gautier-Sauvagnac, président MEDEF de l'Unedic, - chargée de l'encaissement des cotisations ASF, - avait décidé le 19 janvier de s'aligner sur cette position juridiquement rigoureuse, et de ne pas contraindre les entrepreneurs. Le 5 février, Le Monde estime que "80 % du tiers" (soit 25 %) d'entre eux ayant versé leurs cotisations, la cause était entendue...
3°
Troisième intox (8 février) "L'avenir de la Refondation sociale
est suspendu au dossier des retraites".
Depuis un an, 29 réunions plénières entre les centrales
syndicales et patronales ont été consacrées aux 8 chantiers
de cette refondation sociale proposée par le MEDEF. Le Monde écrit,
bien sûr, "refondation sociale" avec des guillemets. Seuls les slogans
de gauche méritent d'être considérés comme des faits
objectifs.
Le Monde estime que l'opération va s'effondrer parce qu'il existe un désaccord sur le 8ème chantier. Bigre, pensera le lecteur, il est urgent que le MEDEF cède au nom de ses propres intérêts stratégiques.
La rédaction du Monde est donc composée de soigneurs tout à fait désintéressés de la cause patronale... C'est ce que l'on appelait autrefois la "bourgeoisie intelligente".
JG Malliarakis
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