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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

      LUNDI 26  FÉVRIER 2001

LA FRANCE DOIT ABOLIR SA PROPAGANDE D'ÉTAT

La France est un beau pays. Nous l'aimons. Or, cet attachement ne nous dispense pas au contraire il nous oblige à plus de vigilance, plus de lucidité, plus de vérité. La France officielle cultive un chauvinisme incroyable tout en faisant mine de condamner hautement la préférence nationale. La France officielle ce n'est d'ailleurs pas spécifiquement le gouvernement ou aujourd'hui la gauche. Ce sont plus généralement les hommes de l'État et les gens des médiats. Cette classe dirigeante et parlante s'emploie à intoxiquer les Français de misérables vanités.

Toutes les glorioles ne sont pas nécessairement pertinentes. Il n'est pas sûr qu'il faille nécessairement applaudir à ce modèle français rayonnant de Vientiane à Ouagadougou. Il n'est pas certain qu'il faille se féliciter de l'attrait qu'exerce notre modèle social sur les populations du Kurdistan irakien.

Il serait par ailleurs naïf et abusif d'imputer à la seule gauche dite plurielle, au seul gouvernement socialo-communiste la responsabilité de ces vains cocoricos d'État. D'autres lui font concurrence, même dans l'opposition, pour développer cette propagande, qui se veut rassurante pour la France. Le Figaro par exemple peut difficilement être tenu pour un journal de gauche, il n'est qu'inconsciemment socialiste et très peu communiste. Or, Le Figaro (24 février) ose titrer en première page un cahier économique "La France reste la locomotive de l'Europe". Et, pour que tout le monde comprenne bien, il était précisé en page suivante que "l'Allemagne (serait) reléguée au second rang". L'indicateur sur lequel se base ce grotesque cocorico serait que le taux de croissance allemand serait évalué à 3,1 % pour l'an 2000, contre 3,2 % en en France.

Évidemment, soutenir que la France, de plus en plus isolée dans les affaires communautaires, serait la locomotive du continent, au seul motif que l'Allemagne a payé un très lourd tribut à sa réunification de 1991 à 1999, est strictement insensé. Plusieurs autres pays se portent infiniment mieux que la France, y compris dans l'Europe des Quinze.

Mais les médiats pratiquent un jeu très particulier de comparaison entre la conjoncture favorable à la France de l'an 2000, et la conjoncture présumée défavorable à l'Angleterre et à l'Allemagne pour l'année 2001. Voici 3 dépêches AFP :

Et le ministère des finances "communique" sur ces annonces avec fausse modestie. Dans ce contexte de propagande de l'État français on mesure d'autant mieux la distance séparant la communication de l'information que le sénateur Descours a dévoilé (Les Échos 22 février) le sens du rapport qu'il va déposer en avril. Il ne s'agit pas seulement du "financement des 35 heures". Rapporteur général du Budget de la sécurité sociale, défenseur et, partiellement, inspirateur du funeste plan Juppé de 1995-1996, le sénateur RPR de l'Isère raisonne d'abord du point de vue des comptes sociaux. Pour lui, et surtout pour ses lecteurs, les 35 heures "coûtent" ce qu'elles coûtent à la sécurité sociale. Du point de vue de l'économie nationale cela est bien restrictif car la réduction réglementaire du temps de travail en France entraînera de nombreux autres effets déplorables. Le plus marquant, dans la démarche opérée par M. Descours, c'est sa découverte d'une dissimulation volontaire, portant sur un compte estimé autour de 30 milliards.

Pour allumer sans doute un contre-feu à cet énorme pavé dans la mare, le quotidien économique concurrent (Tribune 23 février) a prétendu mettre en parallèle à cette découverte, par un rapporteur parlementaire, de faits, qui sont véridiques, les critiques d'un cénacle de gauche, qui demeurent virtuelles. Cela devient "Tirs croisés sur les financements sociaux". Personne ne s'y trompe. La France officielle s'enferme dans la propagande d'État. Il faut sortir de ces mensonges.

JG Malliarakis

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