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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

LUNDI 26 MARS 2001

VOTRE ORDINATEUR EST-IL EN DANGER ?

Il ne se passe jamais ce que l'on craint le plus. Les exemples stratégiques abondent. Pour se prémunir des horreurs de la première guerre mondiale, la France des années 1930 a inutilement mis en place la ligne Maginot et les masques à gaz. À partir des années 1960, les dirigeants français ont imaginé, à grands frais, de protéger notre pays par une force nucléaire de dissuasion. Celle-ci ne dissuade guère le terrorisme international et n'est d'aucun effet sur la sécurité intérieure, etc.

Or, l'État, qui a pour missions essentielles de défendre les frontières, d'assurer l'ordre public et d'administrer la justice, tout en négligeant sérieusement ces missions véritables, s'invente aussi des fonctions imaginaires, que d'ailleurs il exécute assez médiocrement.

Et ces missions se veulent toujours protectrices.

Des campagnes de faire peur nous alertent, peut-être à juste raison sur les grandes oreilles planétaires dont une poignée d'États étrangers, ignorants des subtilités de la langue française, organiseraient le maillage. Nous ne disposons pas de lumières plus sérieuses sur ce fameux système Échelon que l'intéressant petit livre de Duncan Campbell Celui-ci est traduit en français sous le titre "Surveillance électronique planétaire" (éditions Allia). Nous nous bornerons cependant à constater ici que l'État français n'a rien fait d'autre que de coopérer à ce maillage international. À ce jour, aucun Français, pas même M. Bové, ne semble avoir vraiment eu à en souffrir.

En revanche, tous les jours l'État jacobin français fiche les citoyens, et notamment leurs actes médicaux, reflet de leur intimité. Le record de la carte Vitale est atteint par la ville d'Épinal où l'on comptait 86 % de médecins transmetteurs en l'an 2000 contre 4 % en région parisienne. Ceci semble la seule explication sérieuse à la fuite à Paris du maire de cette préfecture vosgienne. L'État français fiche aussi les automobiles, les propriétés ou les comptes en banques. Il développe son intervention discriminatoire à l'encontre des honnêtes gens et aussi au profit des crapules, au profit des loups et à l'encontre des agneaux...

Pour réintroduire l'ours dans les Pyrénées ou le loup en haute Provence il a suffi à l'État jacobin français de constater que le prédateur humain avait gagné sa bataille ancestrale contre le bon sauvage animal. Il était de bonne justice de redonner sa chance à l'ours comme au loup.

Pour détruire des milliers d'agneaux il lui suffit d'une épizootie de fièvre aphteuse (inoffensive pour l'homme) et du motif d'un prétendu principe de protection. La vaccination n'étant pas remboursée par al sécurité sociale on en interdit la pratique aux éleveurs.

Tout cela devrait aiguillonner notre vigilance devant le danger qui pèse sur nos ordinateurs.

Il ne faut surtout pas, en effet, que les hommes de l'État découvrent le danger des virus informatique. Ce danger est infiniment plus cher qu'une vaccination contre la fièvre aphteuse. Il a été estimé par diverses sources à 1 500 milliards de dollars pour l'an 2000, soit à peu près le PIB de la France ! Rien qu'aux États-Unis, les piratages et les virus informatiques devraient coûter 266 milliards de dollars aux 50 000 entreprises de plus de 1 000 employés ! La revue Information Week Research, tire la sonnette d'alarme, estimant même les dégâts sous-estimés. Les sources sont plus nombreuses sérieuses et alarmantes que les études de l'Agence française de sécurité alimentaire sur la vache folle : aux États Unis ce sont des organismes comme le Federal Computer Incident Response Center. En mai 2000, les consultants américains de Computer Economics affirmaient que le seul virus " I love you " et ses dérivés avaient causé pour 6,7 milliards de dommages en 5 jours, dans le monde entier. D'autres organismes étudient le danger aussi bien en Australie qu'à Hong Kong. En France c'est le rôle de la mission interministérielle MTIC et de la DCSSI du ministère de la défense.

La chose est donc sérieuse... Elle est bien plus grave que la fièvre aphteuse. Si on applique le principe de précaution à l'informatique, il faut immédiatement détruire tous les ordinateurs, en commençant par ceux des particuliers, car ce sont en général des individus tapis dans l'ombre de leurs ordinateurs personnels qui programment et envoient des virus. Aucune administration ne ferait une chose pareille, et les loisirs informatiques d'un fonctionnaire sont habituellement consacrés à des logiciels de jeux aussi sophistiqués que Airborne, Mospong, Artillery etc.

Il y a donc un grand danger de voir l'État s'en prendre aux ordinateurs des particuliers.

• JG Malliarakis
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