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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
LUNDI 27 AOÛT 2001
CETTE RENTRÉE SERA PÉNIBLE POUR LES HOMMES DE L'ÉTAT ET POUR LEURS VICTIMES
Nos médiats nous abreuvent encore volontiers de rivalités opposant les hommes de l'État. La presse britannique gagne beaucoup d'argent en évoquant les tribulations de la famille royale. De l'argent, les quotidiens français en perdent tous les jours,, en nous relatant celle de notre classe politique républicaine. Sans doute, faudrait-il que nos journalistes s'interrogent, en terme de coûts et d'avantages, quant à la rentabilité comparée des "royals" anglais sur les énarques français.
Mais telle n'est pas la question du jour.
Nous croyons trop souvent, en effet, que la rentrée difficile, sur le calendrier politico médiatique, cela concerne surtout les gens du gouvernement. Il est vrai que la dite rentrée aura, cette année, été un peu tumultueuse. D'abord un conseil des ministres s'est tenu, pour la forme, avec le président le 23 août. Puis, lors d'une autre réunion de ministres, la vraie, sans le président, le 24, les membres de la fameuse majorité plurielle ont réglé leurs comptes entre eux. On n'oubliera pas qu'entre les Savoisiens concernés, les défenseurs de l'environnement institutionnels, d'une part et M. Gayssot, d'autre part, le "débat" sur la réouverture aux camions du tunnel du Mont-Blanc s'est tranché en 48 heures, et une fois de plus, en faveur des alliés politiques du premier ministre.
Mais au delà même de l'exaspérante omniprésence de M. Gayssot n'est-ce pas l'étatisme, n'est-ce pas la rente concédée aux hommes de l'État et aux énarques, qui a encore triomphé ?
Les grands dossiers français de cette rentrée n'interpellent pas seulement le gouvernement, car ce sont des dossiers d'État. Et c'est mentir aux Français que leur dire qu'il leur suffirait de changer de gouvernement pour que les choses aillent mieux. Ce dont ils ont besoin ce n'est pas d'un gouvernement différent, c'est d'un État moins arrogant.
Et cette rentrée est peut-être un plus dure que les autres pour les hommes de l'État parce que, de plus en plus, "ça se voit". Les belles vitrines du gigantisme monopolistique étatique se lézardent de plus en plus vite. On parle déjà de fermer l'hôpital Georges Pompidou
Dans un tel contexte on ne s'étonnera pas de voir le redoublement de l'intox étatique. Même le quotidien économique réputé sérieux, La Tribune (27 août) ose titrer en première page "Coups de pouce au pouvoir d'achat des Français", ceci à propos des "baisses d'impôts et prime pour l'emploi" (qui) représenteraient "un gain de 1 500 F en moyenne par foyer fiscal." Simple question : comment l'État qui va encore proposer un budget 2002 et une loi de financement sur la sécurité sociale pour 2002 en augmentation l'un comme l'autre, peut-il prétendre qu'il donne un "coup de pouce au pouvoir d'achat des Français ?" À qui La Tribune imagine-t-elle de faire croire que la redistribution est financée par quelqu'un d'autre que les Français productifs ?
Cette incroyable publicité faite au prétendu cadeau fiscal de Fabius a ainsi de quoi faire réfléchir. Si nous prenons un par un le cas de chacun de ces contribuables les plus modestes auxquels le Ministère des finances adresse un chèque de 1 000 F, on découvrira que le seul monopole de l'assurance maladie leur coûte chaque année plus de 10 000 F gaspillés par la gestion étatique du système et que le système de retraite par répartition leur en coûte le double ! Les jeunes Français sont-ils dupes ? Les politiciens le croient tous, comme ils croient nécessaire de mentir aux familles sur les frais de scolarité et sur l'allocation de rentrée scolaire. Le problème est que les familles savent mieux qu'eux combien ces allocations sont trompeuses pour les classes moyennes auxquelles elles coûtent deux ou trois fois les montants si "généreusement" reversés ; n'importe, on pourra encore lire sous la plume des faiseurs de programmes électoraux et des rédacteurs de rapports destinés à fabriquer de nouveaux règlements que les Français sont "attachés" à leurs systèmes de protection sociale, de monopole d'État, de transports ferroviaires. Pour faire plaisir aux défenseurs du ferroviaire on va leur faire miroiter le fameux "ferroutage" sans expliquer combien cela coûtera en subventions à la SNCF, combien cela rapportera aux fournisseurs de ce charmant monopole et combien cela transportera vraiment de marchandises : pour sûr une part de marché supérieure à celle du transport à dos d'âne