COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
LUNDI 15 OCTOBRE 2001
JG Malliarakis
COMME TOUJOURS LES PROFESSIONS MÉDICALES S'AGITENT EN ORDRE DISPERSÉSurtout ne pas s'unir aux combats pour la Liberté
Alors que la médecine est menacée dans son essence même, par le système du monopole assuranciel étatique, par les effets du plan Juppé, et par les dernières jurisprudences, il est frappant, ces derniers jours, de voir les syndicats médicaux se mobiliser de manière totalement sectorielle.
Ce 15 octobre, à la veille de la grève des employés des chemins de la SNCF, des transports urbains, et autres candidats à la retraite à 55 ans, les sages-femmes appellent à une semaine d'action. La Coordination nationale des sages-femmes a en effet décidé ce 13 octobre, une semaine de manifestations dans plusieurs villes, pour exiger la "reconnaissance d'une profession médicale autonome", des "moyens" et ce qui "n'a pas été obtenu après le mouvement social du printemps. La prochaine fois que les sages-femmes feront parler d'elles, ce sera pour annoncer la fermeture des maternités", menace cette Coordination. Malgré les grèves et les manifestations du printemps, " le ministère nous a accordé beaucoup de paroles mais rien de concret", affirme une responsable régionale. "Nous sommes toujours considérées comme du personnel paramédical et bloquées sur des grilles salariales d'infirmières spécialisées. La promesse d'une indemnité de risque médico-légal n'est plus à l'ordre du jour". Cette Coordination revendique "plus de 3 000 sages-femmes du public, du privé et du libéral".
La Coordination a décidé de manifester en raison du déroulement les 17 et 19 octobre de réunions sur la "refonte de la professio " entre notamment le ministère, des directeurs d'écoles de sages-femmes, des doyens de faculté et des syndicats. Mais sans les intéressées !
Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, a sur LCI (14 octobre) qu'il "proposerait beaucoup" aux médecins hospitaliers qui reprennent lundi leurs négociations sur les 35 heures, tout en réaffirmant sa proposition de création de "1 500 postes sur deux ans".
M. Kouchner a affirmé que ces négociations sont "très difficiles car les médecins hospitaliers sont dans un changement de culture", passant du "dévouement envers le malade à penser à eux-mêmes et à leurs familles".
Évoquant la pénurie d'infirmières à l'hôpital, M. Kouchner a affirmé que "la gauche" avait "formé cette année 26 000 infirmières, ce qui est infiniment plus que ce qui a été fait jusque-là". "En attendant, il y a une pénurie qui n'a rien à voir avec les 35 heures et l'on ne va pas se trouver à court d'infirmières à l'hôpital le 1er janvier 2002. Au contraire, on va en recevoir 8 000 supplémentaires, j'espère cette année", a-t-il déclaré.
Face aux gynécologues Kouchner a aussi des promesses pour eux "Je répète que les gynécologues médicaux seront formés en 4 ans et les obstétriciens en 5 ans. Il y a un accès direct à la spécialité, et la gynécologie médicale, qui n'existe nulle part ailleurs qu'en France, est maintenue". Le 13 septembre en effet quelque 10 000 personnes ont manifesté pour réclamer la "restauration d'un diplôme de gynécologie médicale autonome" et un "accès direct et remboursé au gynéco de son choix". "Le gynéco médical, c'est vital !", "Libre accès = moins de cancers" proclamaient les banderoles des manifestants et de leur comité de défense.
Le 12 octobre, les médecins hospitaliers, eux, se sont mobilisés pour leur journée nationale de "grève des soins non urgents", organisée par 4 syndicats de médecins (CMH, CHG, INPH et SNAM-HP) qui ont déposé un nouveau préavis de grève pour le 19 octobre. Leur but est d'obtenir " 20 jours de RTT ", "le maintien de l'indemnité de travail de nuit et de jours fériés", une "revalorisation de 50 % des astreintes" et la "création de 3 000 postes par un plan pluriannuel de 4 ans". Le système étatique produit ainsi ses conséquences ordinaires
JGM
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