COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
LUNDI 12 NOVEMBRE 2001
PEUT MIEUX FAIRE
Notre pays est-il le cancre de l'Europe ?
Peut mieux faire : ce n'est pas vraiment le carnet de note du cancre indécrottable. C'est cependant une des pires mentions. Elle comporte une part d'ironie, de déception, et peut-être aussi d'espoir.
Peut mieux faire : c'est hélas ce qui cette année encore s'applique à la France et à son économie administrée et accaparée par quelques monopoles écrasants et ruineux.
L'étude annuelle de la Heritage Foundation américaine, étude bien connue sous le nom "Index de la liberté économique" vient en effet d'être publiée pour l'année 2002. La première publication de cette étude annuelle remonte à 1994.
L'économie la plus libérale du monde demeure Hong Kong, et ceci pour la huitième année consécutive, constante la Heritage foundation.
L'étude souligne que le Territoire de Hong Kong conserve sa position de tête, malgré sa satellisation purement politique par la Chine politiquement communiste. Hong Kong est suivi au deuxième rang par Singapour, l'un des pays politiquement les plus stables du monde, pays lui aussi très majoritairement chinois.
Qui a dit que le capitalisme était la chose exclusive des Anglo-Saxons, des protestants calvinistes, des juifs ashkénazes, ou plus généralement des occidentaux ?
La Nouvelle Zélande se situe en 3e place. Elle est suivie par le Luxembourg, les Pays Bas, les États-Unis et l'Estonie ex-aequo au 4e rang.
Pour la première fois un pays d'Amérique Latine, le Chili se hisse dans les dix économies les plus libérales du monde à la 9e place a égalité avec l'Australie et la Grande Bretagne.
Le Danemark et la Suisse occupent la 12e place devant la Finlande, Barhein et le Canada (15e).
Belgique, Autriche et Allemagne figurent à la 20e place, le Portugal et l'Espagne à la 26e, l'Italie à la 29e .
Quant à la France, elle figure à la 45e place : à égalité avec l'Arménie, Belize (l'ex Honduras britannique), la Bolivie, la Jordanie, Malte, Panama et la Pologne.
Il y a certes pire.
Les plus réprimées parmi les économies étudiées sont celles du Laos, de Birmanie, du Vietnam, du Turkménistan, de l'Ouzbékistan et de la Corée du nord. On ne dispose pas assez d'information sur l'Afghanistan, la Somalie et quelques autres petits paradis.
"Une fois de plus, nous voyons apparaître que liberté économique et prospérité marchent main dans la main", estime le directeur de la Heritage Foundation Gerald O'Driscoll.
Le classement de "l'Index de la liberté économique" n'est absolument pas arbitraire. Il est effectué, par des économistes très sérieux et compétents, en fonction d'une cinquantaine de variables économiques pondérées. Celles-ci sont regroupées en 10 rubriques différentes : la qualité des secteurs bancaire et financier s'y combine avec la liberté des mouvements de capitaux et des investissements étrangers, la politique monétaire est prise en compte à égalité avec le niveau des prélèvements obligatoires, la politique commerciale, le degré de réglementation des salaires et des prix, l'intervention étatique globale dans l'économie, le respect des droits de propriété, la quantité de réglementation ou le niveau de l'économie souterraine.
Bien, entendu, si nous devions prendre à la lettre l'apophtegme de Gerald O'Driscoll sur le lien entre liberté économique et prospérité ce n'est pas en tant que lien statique mais en tant que corrélation dynamique.
Si la France persiste à demeurer économiquement l'un des pays les moins libres d'Europe et les plus accablés d'impôt, elle continuera de descendre dans l'échelle des nations.
La France peut-elle mieux faire ?
Oui. Et cela veut dire qu'elle doit mieux faire !
JG Malliarakis
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