COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
JEUDI 29 NOVEMBRE 2001
JG Malliarakis
ALORS "LE CAPITALISME ÇA MARCHE" ?N'ayez pas peur
Souleyman-Abou-Gaïth ne sera pas là !
Beaucoup d'excellents Français seront tentés, comme je le suis moi-même (et comme disait Oscar Wilde, ou je ne sais quel autre "je résiste à tout sauf à la tentation"), par sympathie, par provocation ou par conviction d'aller "marcher pour le Capitalisme", ce dimanche 2 décembre à 14 heures place de la Bastille vers "Bercy", la citadelle arrogante et coupée du peuple, d'où partent les oukases du fiscalisme expropriateur.
D'éminents intellectuels m'objecteront, à coup sûr, que la sympathie, la provocation et la conviction, ce ne sont précisément pas des références "capitalistes". Le Pape "combien de divisions" demandait Staline, la sympathie, la provocation et la conviction "combien de millions de dollars" est-on amené à questionner, en termes strictement capitalistes.
À ces éminents intellectuels, historiens, sociologues, philologues, politologues, nologues, podologues, graphologues, coupeurs de cheveux en quatre, aux dentellières du passage Choiseul, à tous les marmousets, à tous les muscadins, à tous les crocheteurs du Port au Foin, on a envie de répondre qu'à force de ne rien faire, parce qu'il y a toujours un bon argument pour ne rien faire on laisse les ânes d'Attac et les cochons de la CGT tenir le haut du pavé.
"Vous direz à mes médecins que M. Tristan Bernard est mort guéri"
La France d'aujourd'hui n'est pas guérie du tout. Elle s'enfonce et crève dans l'étatisme, les subventions, le fiscalisme, la dépense publique, le politiquement correct, le conformisme, la pensée unique, et pour une fois qu'une toute petite initiative à trois francs six sous est prise pour enrayer la morosité ambiante il ne faut surtout pas la trouver décapante, surtout pas la soutenir, surtout pas en dire du bien. Ne pas dire du mal non plus : il ne faut pas en parler.
"Jeune homme, disait ainsi Ernest Renan à Paul Déroulède, la France se meurt, ne troublez pas son agonie." Eh bien, à un siècle de distance, l'agonie de l'initiative des Français, l'atonie du "pip" paysage intellectuel parisien et même du "pif" français, sous le règne de la "pug" pensée unique de gauche, sans parler de l'aboulie d'une "opposition" terrorisée à l'idée que ses électeurs puissent émettre une opinion, cela mérite que l'on salue d'abord la poignée de gens, tout à fait désintéressés, qui s'enorgueillissent de persister à "troubler l'agonie", déranger l'atonie et contrarier l'aboulie.
Contrairement à Paul Déroulède, d'ailleurs, ils n'ont pas la prétention de le faire au nom de l'exception française, de l'exceptionnelle autosatisfaction française, mais précisément pour sortir du marasme solitaire français, ils sont contents de "marcher pour le capitalisme" comme le font les ressortissants de 74 autres villes grandes et petites du monde, des 5 continents, de Melbourne à Saint-Pétersbourg, et même me dit-on à Petaouchnok en Poldévie.
Vous avez peur d'y aller ? Peur qu'on vous double votre ISF ? Peur de paraître ridicule ?
Vous avez besoin qu'on vous indique le nom du métro où descendre pour rejoindre le dimanche 2 décembre à 14 heures, voir même 13 heures 55 la place de la Bastille ? Peur d'avoir oublié votre vieux porte voix ? Peur qu'une tache de sang bolchevik impur vienne jurer sur la carrosserie de votre nouvelle Ferrari Testarossa ? Peur d'être perdu dans la foule devant l'opéra Bastille ? Téléphonez donc de ma part à l'organisateur en chef, le coordonnateur libertarien, le provocateur bien connu Xavier Collet au 06 03 46 43 58, et si vous appelez de Kandahar faites le 00 336 03 46 43 58. Il vous rassurera. Vous n'avez rien à craindre. N'ayez pas peur
Vous craignez de mourir de faim avant cette (longue) marche de Bastille à Bercy, autant dire de la Bastille d'hier à la Bastille d'aujourd'hui, les jeunes cyclistes et les anciens Romains de Conscience Politique ont même prévu, les opportunistes ! de réunir les affamés autour d'une choucroute. Contactez-les sur le lien internet (top secret) http://www.conscience-politique.org/evenements.htm.
Rassurez-vous : il y aura dans cette armée d'un jour plus de colonels que de caporaux. Les places seront chères. Vous serez donc en très bonne compagnie. Peut-être rencontrerez-vous l'âme sur.
Alors comme ça "le capitalisme ça marche" ?
En tout cas, la morosité stalinienne "ça ne marche plus".
JGM
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