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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 11 DÉCEMBRE 2001

UNE GRÈVE ÉCHEC POUR LA FSU

L'important pour les marxistes de la Fsu ce n'est pas

l'avenir de l'École c'est l'agitation sytématique

Ce 10 décembre la FSU, syndicat communiste supposé majoritaire du secteur, alliée à la CGT, avait lancé un mot d'ordre de grève de l'Enseignement d'État. Or, le taux de grévistes était évalué par le ministère de l'Éducation nationale à 22 % dans le primaire, 23 % dans les collèges, 19 % dans les lycées généraux, 11 % dans les lycées d'enseignement professionnel et 2 % à l'université.

C'est à l'évidence un échec. Cet échec remet en question sa représentativité. Majoritaire aux élections syndicales la FSU ne l'est pas dans la réalité de l'opinion du corps enseignant. Sa grève "abstraite" du 10 décembre n'a convaincu personne.

Qu'importe : elle sera à "l'euromanif" deBruxelles le 13 décembre! L'important c'est l'agitation !

Le mot d'ordre était : "nous ne voulons pas tout, tout de suite, mais tout de suite quelque chose". Il était proféré par la camarade Nicole Geneix, secrétaire générale du SNUipp-FSU, qui se veut la principale organisation de professeurs des écoles du primaire : "Dans un premier temps, nous aimerions obtenir une première tranche d'application du principe plus de maîtres que de classes".

Selon ce syndicat, la participation a ce mouvement était plus de 70 % dans les Alpes-Maritimes, Hautes-Alpes, Cotes d'Armor, et surtout en Seine-St-Denis. Mais à l'inverse, de l'aveu même du syndicat, l'échec était total dans la Nièvre (15 %), l'Indre (10 %), l'Orne (13 %), la Somme (15 %).

Le camarade Gérard Aschiéri, secrétaire général de la FSU récupérait sans remords, pour cette manif préparée de longue date, tous les désordres que connaît la France dans le cadre de l'application de la Loi sur les 35 heures : "Il ne s'agit pas, affirmait-il cependant, d'une action pour la réduction du temps de travail et de son application mécanique à notre secteur, cela va plus loin et bien au-delà. Nous réclamons du temps mais non pas du temps pour plus de loisirs, du temps pour travailler mieux et autrement".

Un tel contexte revendicatif était d'autant plus creux si on le compare aux choses très concrètes obtenues 48 heures plus tôt le 8 décembre par les gendarmes : 1 000 francs net supplémentaires par mois à partir de février 2002, la création de 4 500 postes de sous-officiers supplémentaires, 50 000 gilets pare-balles, 1 ordinateur pour 2 gendarmes avant fin 2002, des voitures neuves pour remplacer celles de plus de 8 ans ou plus de 150 000 km. Certes on remarquera que de telles mesures seraient difficilement transposables. Elles sont donc presque impossibles à "copier".

Il donc est intéressant de noter qu'un mouvement proche de la CGT, proche du parti communiste et de son idéologie n'est plus capable que de radoter sur des positions d'un autre âge.

Ainsi le SNES, branche de la FSU dans le secondaire, dénonce le métier d'enseignant lui-même. Enseigner aujourd'hui est, affirme-t-on "de plus en plus difficile, voire anxiogène". Le SNES réclame également, à tout hasard "des moyens pour travailler autrement, de façon plus interdisciplinaire et pour se former." Le SNES revendique aussi "le droit à la formation continue."

Le secrétaire général du SNES Denis Paget s'enferme par ailleurs dans une abstraction tout idéologique et dans cette rhétorique : "On nous demande de former nos élèves, de leur inculquer une culture, des qualifications de plus en plus élevées, et parallèlement de former des citoyens devant vivre ensemble. Pendant ce temps, nous vivons et nos élèves aussi dans une société de ségrégation, d'individualisme, de négation des règles et des lois, de chômage allant de pair avec le refus des valeurs du travail, de mépris de l'écrit par rapport à la toute présence de l'image, de violence généralisée",

Reste le monde des personnels non enseignants (personnels administratifs, de service, de santé).

Sous l'influence de la "CGT-Educ'action", leurs revendications ressemblaient à de véritables revendications sociales. Elles tournaient surtout autour de la réduction du temps de travail comme dans le reste du pays mais la CGT-Educ'action précise sans rire que "sans créations d'emplois, cela signifie une réduction du service rendu aux usagers et nous le refusons".

À en croire L'Humanité "les mouvements sociaux" toucheraient "l'ensemble des salariés du public." En réalité, la CGT tente ici vainement d'occulter la spécificté de l'action des policiers et des gendarmes. Cependant, ni elle ni la FSU ne sauraient dissimuler le recul de leur propre popularité…

• JGM •

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