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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
MERCREDI 27 FÉVRIER 2002
L'AFRIQUE ET LE TIERS MONDE SONT TOUJOURS LES VICTIMES DES VIEUX PROCÉDÉS STALINIENS
Mugabé au Zimbabwe, Ratsiraka à Madagascar, Dos Santos en Angola
3 dictateurs marxistes ménagés par les Occidentaux
En recevant à Washington le dictateur marxiste angolais Eduardo Dos Santos, le gouvernement américain relance un débat qu'on croyait oublié : celui de la complaisance de l'occident pour les crimes communistes.
En parlant globalement de "l'occident" nous cherchons à éviter ici toute fausse polémique Europe/États-Unis : lorsqu'Édouard Herriot prétendit ne rien voir du génocide ukrainien (4 à 5 millions de morts au moins entre 1929 et 1933) ou lorsque Giscard d'Estaing alla fleurir le tombeau de Lénine à Moscou, ils représentaient, paraît-il le peuple le plus intelligent de la Terre.
Lorsqu'au contraire le président Reagan osa désigner, pour la première fois depuis 1947, l'empire communiste pour "l'empire du Mal", c'est bien lui qui, rompant avec le détestable "système de Yalta" donna le signal, aux côtés de l'Européen Jean-Paul II et du Russe Soljénistsyne d'une lutte qui fut libératrice pour l'Europe captive de l'est.
Or, aujourd'hui c'est bien encore le stalinisme, et pas autre chose, qui pille, qui affame et qui massacre l'Afrique et de nombreux pays du Tiers-monde.
Oui c'est bien le stalinisme, et pas autre chose, avec son "modèle socialiste de développement", avec son héritage du parti unique, avec sa nomenklatura politico-militaire toute puissante, avec son monopole du commerce extérieur, avec son frein à toute création d'entreprise qui enfonce les peuples dans le sang et la misère.
S'agissant de l'Angola, indépendant depuis 1975, l'adversaire des staliniens avait toujours été le vieux chef de l'Unita Jonas Sawimbi. Le régime de Luanda vient de tuer l'homme qui, déjà avant l'indépendance, représentait l'espoir de Liberté et contre lequel le gouvernement de Dos Santos, en place depuis 1979, a reçu successivement l'appui des Soviétiques, des Cubains des Allemands de l'est et des Français (cf. affaire Falcone).
L'Angola représente certes le 2e gisement pétrolier d'Afrique : on y extrait 800 000 barils par jour pour un pays de 10 millions d'habitants contre 2 millions de barils au Nigeria 126 millions d'habitants.
L'extraction des hydrocarbures assure ainsi 60 % du produit intérieur brut du pays. Les compagnies pétrolières occidentales Texaco (USA), Elf (France), Agip (Italie), Exxon (USA) et BP (Angleterre) assurent par le versement de leurs redevances 90 % du budget de cet État communiste oppresseur de son propre peuple, dans la plus pure tradition.
Nous ne prétendons pas introduire ici plus de morale que le grand capitalisme n'en est capable. Nous connaissons l'adage selon lequel on peut tout acheter aux cannibales excepté de la viande. Nous nous demandons quand même parfois si nos dirigeants ne leur achètent pas AUSSI de la viande. Et surtout nous aimerions que l'on cesse de dissimuler la réalité aux citoyens de nos pays.
Deux autres pays africains attirent aussi l'attention du moment : le Zimbabwe et Madagascar.
Au Zimbabwe c'est le vieux dictateur Mugabé, président depuis 1987, qui se trouve actuellement sur la sellette, en butte à une campagne bien légitime lancée d'abord par les Britanniques au sein du Commonwealth, et reprise par l'Union Européenne, au nom des droits de l'Homme et des libertés démocratiques bafouées.
Le vieux truc stalinien a consisté pour lui à se poser comme l'ancien "héros de la lutte pour l'indépendance", à lancer des campagnes pour la "redistribution des terres" c'est-à-dire pour chasser les méchants fermiers blancs (lesquels empêchaient le pays de mourir de faim), en violant les accords passés avec l'ancien gouvernement sud rhodésien de Ian Smith, et en violant tout simplement le Droit, en "redistribuant" les dites fermes à quelques "martyrs de la lutte pour l'indépendance" c'est à dire à ses partisans.
Autre vieux truc stalinien : Mugabé accuse ses adversaires du Mouvement pour le changement démocratique de tentative d'assassinat contre sa personne et il les inculpe de trahison.
Le même Mugabé avait réprimé la révolte du Matabéléland avec l'aide des Nord Coréens.
Mugabé comme Dos Santos est en effet un vieux compagnon de lutte de l'idéologie communiste ; lors de la dernière saleté tiers-mondiste de La Havane on l'avait vu se congratuler avec leur répugnant camarade barbudo Fidel Castro.
Idem à Madagascar où, depuis des semaines, on présente, particulièrement dans la presse française, Marc Ravalomanana, vainqueur démocratique des élections comme un factieux, la "légitimité" appartenant sans doute de droit divin au président sortant archibattu Ratsiraka qui s'accroche cependant au pouvoir. Or 40 ans de régime marxiste continués par Ratsiraka, malgré un court intermède démocratique en 1992, ont notoirement ruiné la grande île de Madagascar qui était un des territoires les plus prospères de l'Empire français.
N'importe, Le Monde (21 février) n'hésite pas à faire écho à ses délires :
Derrière les chants et les cantiques de ses opposants, sur la place du 13-Mai, il croit deviner des bruits de bottes : "Je fais le parallèle entre l'Allemagne nazie de 1933 et le fascisme qui pointe à nos portes", affirme-t-il.
"C'est une sonnette d'alarme que je tire à l'intention de la haute bourgeoisie merina d'Antananarivo : il faut tenir compte des leçons de l'histoire. Ne permettez pas à un autre Hitler éventuel de vous entraîner vers l'irrémédiable." Le président malgache place la question ethnique au centre de la crise, sans craindre de réveiller de vieux démons : M. Ravalomanana est merina, tout comme la majorité des habitants des hauts plateaux autour d'Antananarivo. D'origine malaise, cette ethnie a dominé Madagascar jadis grâce à sa dynastie de reines. Les Merinas se considèrent comme une élite mais, depuis l'indépendance, ils n'ont jamais pu installer durablement l'un des leurs à la présidence. En prêtant au maire d'Antananarivo une ambition à connotation raciale, M. Ratsiraka compte mobiliser autour de lui les dix-huit autres karazabe (groupes ethniques), identifiés comme les "côtiers". Il déclare s'être présenté à l'élection présidentielle "pour éviter un conflit ethnique. Aujourd'hui, il y a une mèche lente allumée un peu partout dans le pays : il faut l'éteindre". (1)
Les plus vieux trucs staliniens continuent donc en Afrique et dans le Tiers-monde, en bégayant et en grimaçant leurs crimes et leurs mensonges sordides et grossiers. Et ils sont relayés à Paris par les mêmes instruments de désinformation qu'il y a 50 ans.
JG Malliarakis
© L'Insolent
(1) propos cités par Le Monde du 21 février
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