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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MARDI 19 MARS 2002

DEVRONS-NOUS SUBVENTIONNER L'ALGÉRIE SOCIALISTE QUARANTE ANS APRÈS ?

L'énarque socialiste Védrine embrassant le dictateur socialiste Bouteflika…

Il y a quarante ans, le 19 mars 1962, les accords d'Évian entraient en vigueur de manière unilatérale.

On donne beaucoup d'éclat officiel à cet anniversaire.

Nous nous en voudrions de nous situer sur le terrain politique des nostalgies coloniales (1).

ON VEUT FINANCER À NOUVEAU LE GOUVERNEMENT ALGÉRIEN

Car cet éclat est occasionné notamment par la volonté de financer à nouveau le gouvernement algérien. Cela se fera précisément à l'occasion de la prochaine "année de l'Algérie" qui, ayant vocation à coûter très cher à la France, interpelle légitimement le contribuable et sollicite, par conséquent, le chroniqueur défenseur des Libertés.

Il est, en effet, un peu surprenant que l'on s'obstine encore dans les médiats, malgré la reculade du gouvernement, à présenter l'événement "19 mars" comme représentatif de la fin des combats. Car, en quelques semaines (2) il y eut plus de victimes que pendant les huit années de guerre.

Sur le terrain, le cessez-le-feu n'était en effet pas observé par les maquis du FLN. Jamais l'Algérie indépendante n'appliqua les accords signés à la hâte par le gouvernement de M. Debré qui, devant le déshonneur, allait démissionner quelques jours plus tard, le 14 avril 1962. (3)

Le gouvernement français décidait ainsi d'en finir avec une guerre non-déclarée, durant depuis de 8 ans et de 132 ans de présence civilisatrice française en Afrique du nord.

Dans les faits, les massacres vont se prolonger jusqu'à la proclamation de l'indépendance, le 3 juillet 1962. Un million d'Européens, qui constituaient 10 % de la population, fuient l'arrivée du FLN dans les villes et les enlèvements systématiques. (4) Mais les principales victimes de l'évacuation hâtive de l'Algérie furent les supplétifs musulmans, connus sous l'appellation de harkis. Avec leur famille, ils représentaient eux aussi, un effectif d'au moins un million de personnes. Le ministre des Affaires algériennes, Louis Joxe (5), interdit leur embarquement sur les navires à destination de la métropole. Seuls 21 000 de ces combattants musulmans français d'Algérie, y compris femmes, enfants et famille proche, furent repliés en Métropole par l'Armée entre juin et octobre 1962, d'autres (environ 70 000) durent néanmoins leur survie à des officiers qui eurent le courage de transgresser les ordres reçus. Au moins 50 000 harkis furent égorgés dans les semaines suivant le prétendu "cessez-le-feu".

Ces conditions, atroces et déshonorantes au plan moral, révolutionnaires au plan politique, permirent l'édification d'un système d'inspiration marxiste, foulant au pied les propriétés, les libertés et les contrats.

UN RÉGIME DE SOCIALISME D'ÉTAT

L'Algérie indépendante ainsi connaît depuis pratiquement 40 ans un régime de socialisme d'État d'inspiration soviétique, après un court intermède de tentative d'autogestion de type yougoslave. Aujourd'hui, ce pays semble avoir définitivement, et peut-être irrémédiablement, sombré dans la misère, le chaos et la barbarie.

C'est cette misère, ce chaos et cette barbarie qui rejettent vers l'ancienne Métropole, par milliers chaque année, aujourd'hui encore, des immigrants illégaux.

Très coûteuse au plan social et économique, cette situation impose que, pour en faire accepter le poids financier aux populations françaises, on développe de démoralisantes et absurdes campagnes de dénigrement de l'œuvre coloniale de la France et de l'action de son armée, déformant systématiquement les faits pour "mettre en accusation" le "cochon de payant".

LA VÉRITÉ DOIT ÊTRE RAPPELÉE

De 1954 à 1962, la guerre non déclarée d'Algérie a engagé 1,5 million de soldats du contingent (6) dont 11 754 tués au combat ou par attentat, 917 prisonniers assassinés par le FLN et 6 240 morts accidentelles.

Mais au moins 270 000 musulmans sont aussi morts du fait de la guerre, dont seulement 143 000 au titre des pertes rebelles (7). Les autres victimes musulmanes, avant même le 19 mars et la liquidation des harkis et de leurs familles, ont été tuées par le FLN.

Ces chiffres soulignent à quel point, de bout en bout, cette guerre fut avant tout une guerre civile algéro-algérienne.

La guerre terroriste a été déclenchée par les rebelles de ce qui devint le FLN et qui s'appelait en novembre 1954 le CRUA, comité révolutionnaire d'unité et d'action. Il est vrai que l'armée française était parvenue à vaincre cette insurrection terroriste sanglante, non seulement lors de la bataille d'Alger en 1957, mais aussi dans le bled par l'action magnifique des officiers SAS. Les effectifs rebelles sont ainsi passés de 25 000 en 1958, à 18 000 en 1959, 11 000 en 1960, 7 000 en 1961, 4 000 en 1962. (8)

Toute campagne de presse visant, après tant d'années, à salir l'œuvre civile et militaire française en Afrique est destinée à habituer les jeunes générations à l'idée que nous devons continuer à subventionner des États socialistes et d'abord l'État socialiste algérien, responsable de la ruine de ce pays dont il a détruit tous les éléments de prospérité, dégradé la bouleversante beauté et dilapidé la rente pétrolière, — comme d'ailleurs hélas l'étatisme socialisant français est en train de détruire la France.

JG Malliarakis

©L'Insolent

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(1) Montherlant avait inventé le mot de "nostalgérie". Ce n'est pas notre sujet. Pour ceux qui souhaitent découvrir ces événements de façon objective française, nous recommandons, parmi les centaines de livres parus : L'ouvrage collectif "Livre Blanc de l'armée française en Algérie" (Éditions Contretemps 7 rue de Galilée 75116 Paris) et les indispensables "Archives inédites de la guerre d'Algérie 1958-1962" (Harmattan) publiées avec le concours de quelques experts par le général Maurice Faivre vice-président de la Commission française d'Histoire militaire.

(2) Du 19 mars 1962 à la proclamation de l'indépendance, le 3 juillet 1962, l'autorité n'est pas exercée, en théorie, par le FLN, mais par un "Exécutif provisoire". Les conditions dramatiques des dernières semaines sont à mettre au débit de la manière dont les autorités françaises de l'époque ont accepté la fiction de la représentation du peuple algérien par le FLN.

(3) Le gouvernement Pompidou, qui lui succéda le 15 avril sera le seul gouvernement renversé par l'Assemblée nationale de l'Histoire de la V république. Il s'en suivit une crise qui se dénoua par la réforme de l'article 7 de la Constitution et le rétablissement au profit du général De Gaulle du mode d'élection au suffrage universel direct, de type sud-américain dont les démocrates ne voulaient plus en France depuis un siècle car il avait permis l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte et la fondation du second empire.

(4) En date du 30 avril 1963 une note de l'Ambassade de France en Algérie adressée au 2 Bureau (référence 1H-1785/3) établit comme suit le nombre des enlèvements d'Européens réalisés par le FLN après le 19 mars 1962 : 3 093 personnes enlevées (441 enlèvements eurent lieu après octobre 1962) dont 969 retrouvées vivantes, 306 tuées et 1 818 "manquantes" jamais retrouvées. Ce sont ces enlèvements délibérés qui ont déterminé plusieurs centaines de milliers d'Européens à fuir l'Algérie indépendante. Toute version contraire est mensongère.

(5) Père du très honorable socialiste M. Pierre Joxe.

(6) Mobilisés à partir de 1956 par le gouvernement socialiste. La pointe maximale fut de 405 000 hommes, en 1959.

(7) État militaire français référence 1H-1937/2.

(8) Cette évaluation référencée IM-2050/DEF/CAB n'a été déclassée qu'en 1999.

Comme tous les chiffres cités, on retrouve ceux-ci dans le livre de référence de Maurice Faivre "Archives inédites de la guerre d'Algérie 1958-1962" (L'Harmattan 5-7, rue de l'École Polytechnique 75005 Paris).

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