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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 3 MAI 2002

UN UNANIMISME ARTIFICIEL ET CRÉTINISANT

"Le peuple fran„ais s'est livré à de gigantesques manifestations dirigées contre lui-mėme, frôlant ainsi la schizophrénie" La Presse de Montréal 2 mai 2002

"La démocratie est une chance offerte dont nul ne doit ėtre exclu." Mgr Jean-Pierre Ricard Président de la Conférence des évêques de France

Dès le lendemain du scrutin régional de 1998, en première page du Figaro Alain Peyrefitte président du comité éditorial de ce journal préconisait une alliance à établir entre ce qu’on appelle la Droite républicaine et celle qui se désigne sous le nom de Droite nationale.

Si l'on se préoccupe de la vie politique en fonction de ce qu’elle laisse de possibilités à l’élévation spirituelle et culturelle des hommes et à la prospérité des nations fondée sur l’initiative et le travail des individus, on ne peut que souhaiter cette alliance et regretter tout ce qui tend à exclure une partie des citoyens de la vie civique de leur pays.

Elle permettrait en effet de libérer les deux groupes, dont les doctrines fondamentales sont beaucoup moins éloignées qu’on veut bien le dire — beaucoup moins opposées, en tout cas, que ne le sont celles du socialisme démocratique, de l’écologisme et du communisme. Cette alliance fonctionne presque parfaitement en Italie, pour le plus grand bien des libertés économiques, et sans que les libertés politiques soient le moins du monde entamées.

Tout particulièrement, cette alliance délivrerait les deux appareils politiques rivaux du RPR et du FN, de la tentation constante et pernicieuse de rechercher des alliés ailleurs que dans le camp de la Liberté, ce que font les uns et les autres non sans un certain acharnement dans l’erreur.

On a vu, ainsi, le président sortant appeler à lui "tous les républicains", ce bloc comprenant aussi les partisans du communisme totalitaire et tout particulièrement la CGT. Quant à son adversaire, implacablement, il en est logiquement amené à suggérer aux électeurs de Mme Laguillier, trotskiste, à voter pour lui.

On sait, ou plutôt on doit rappeler, comment, constamment, le président sortant et son entourage ont traité le problème de l’alliance. Leur refus, leur sectarisme, leurs agressions verbales à l’encontre de 5 millions d’électeurs et contribuables n’ont jamais cessé.

C’est en effet une agression verbale permanente que de traiter d’extrémistes et de racistes des gens qui se défendent d’être "extrémistes" ou "racistes" (Maurice Thorez, lui, se proclamait ouvertement "le premier stalinien de France". Or, aucune avenue Maurice Thorez n’a été débaptisée par aucune municipalité de gauche en France.)

Dans une démocratie représentative, cette agression atteint les citoyens, électeurs et contribuables, peut-être sans que ceux qui la développent s’en rendent compte, dès lors qu’elle vise les gens que démocratiquement ces électeurs se donnent comme représentants. Avec son langage vulgaire mais direct Bernard Tapie l’avait résumé clairement : "si on dit que Le Pen est un salaud, alors il faut dire que ses électeurs sont des salauds". Vérité à double tranchant…

Si MM. Juppé et consorts veulent continuer leurs exclusives et leurs imprécations prétendument "pédagogiques", la seule conséquence logique et honorable serait de dispenser ces électeurs et leurs élus, dont ils ne veulent pas, de payer leurs impôts. MM. Juppé et consorts doivent en effet se rendre compte que, vivant eux-mêmes, et assez confortablement, de la dépense publique, ils acceptent les contributions fiscales et sociales de ces mauvais Français.

En 1998, tout ceci a conduit à livrer pieds et poings liés à l’alliance socialo-stalinienne des régions comme l’Île de France, Midi-Pyrénées ou Provence-Côte-d’Azur, puis à perdre Paris et Lyon en 2001, contre le vœu majoritaire du suffrage universel.

Cette situation contre nature aboutit, dans des procès en sorcellerie, à une surenchère permanente qui ruine la France et empêche les réformes.

On ne peut corriger cette situation qu’en refusant et en sanctionnant les discours d’intimidation et les pratiques de verrouillage qui fondent ce système ruineux et inquiétant.

Discours d’intimidation

Ce discours est en effet associé à des démonstrations de rue, des pétitions unanimistes forcées, des attitudes tendant à nier et à brouiller les résultats pourtant assez clairs du scrutin démocratique. Les grands vaincus du 21 avril parlent et agissent comme si le peuple leur donnait majoritairement raison. Ceci n’a été possible que parce le président sortant et son brillant État-Major ont ouvert les portes à leurs pires ennemis après leur avoir permis en 1997 de conquérir le pouvoir d’État, et de l’exercer pendant 5 longues et ruineuses années.

Pratiques de verrouillages

C’est l’étouffement de tout débat : la droite est contrainte de s’aligner, le petit doigt sur la couture du pantalon et en rangs par deux, derrière le Premier consul Juppé, flanqué de MM. Douste-Blazy et Raffarin. Ceci n’est pas une caricature c’est la médiocre réalité du "Parti Unique" baptisé Union de la Majorité Présidentielle.

Les courants libéraux et européens, c’est-à-dire tous ceux qui, au sein de la droite, expriment des idées et souhaitent redonner à la France une chance de se retrouver au niveau de l’Europe, se voient menacés de marginalisation et voués à une domestication subventionnée aux ordres de nos glorieux énarques.

Voilà hélas les perspectives objectives que promettent à la fois la gauche ex plurielle et la droite officielle, entre lesquelles les différences sont de moins en moins perceptibles.

Ce 3 mai, l’institut IPSOS récidive pour le compte du Figaro qui a l’audace de publier un dernier sondage légal. Il accorde à cette combinaison le même pourcentage qu’aux sorties des urnes du 21 avril : 78 % d’enthousiastes avec comme seule nouveauté une marge d’erreur de ± 3 %. À en croire ce calcul on pourrait certes ne compter que 75 %, mais pas moins, et on pourrait même atteindre les 82 %.

Il serait dommage pour l’avenir de la démocratie en France d'élire, avec un tel score :

Les défenseurs de la Liberté ne sauraient y souscrire de gaîté de cœur, ni encore moins mêler leurs voix à celles des survivants, réconciliés et requinqués, du stalinisme et du trotskisme.

JG Malliarakis
© L'Insolent

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