COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
VENDREDI 10 MAI 2002
BALAYER LES SALETÉS DU GOUVERNEMENT DÉCHU
Noublions surtout pas que 7 Français sur 8 se sont désolidarisés des erreurs commises par le gouvernement Jospin
On doit doublement se féliciter de la remise en cause, ce 9 mai, par M. de Robien, ministre des Transports, du principe même dun 3e aéroport international à proximité de Paris.
La première raison est que ce projet, typiquement technocratique, était inacceptable à cet endroit, dans le département de la Somme, où on avait prévu de le baser à Chaulnes. En son temps nous avions dénoncé cette aberration, elle-même soutenue par les élus les plus irresponsables dIle-de-France.
Dans nos archives 5.12 La Nouvelle bataille de la Somme
Certes, une petite polémique mesquine monte en épingle le fait que Gilles de Robien soit député-maire dAmiens. Mais, précisément toute la région de Picardie était unanime contre le projet qui naurait nullement résolu, faut-il le souligner, le problème des nuisances déplorées par les riverains de Roissy ou dOrly. On aurait simplement rendu les usagers de lavion un peu plus dépendant du Train à grande vitesse et de la SNCF.
La seconde raison va naturellement bien au-delà. Le prédécesseur de Gilles de Robien jusquau 6 mai nétait autre que le camarade Gayssot. Il est clair que, par définition, aucune de ses décisions abusives, pas plus que celles de la secrétaire nationale du parti communiste Mme Marie-Georges Buffet ne devrait, par principe être maintenue. Tout ce que font les communistes, et tout ce quils inspirent, doit en toutes circonstances être considéré comme suspect. Lexpérience la prouvé. Et elle le prouvera encore tant quils seront ramenés non pas à 3,4 % mais à 0,34 %, seuil dune survie pédagogiquement nécessaire, un peu comme celle dun grand singe édenté quon nourrit et quon exhibe dans un zoo.
Allons au-delà de telles évidences.
Un piège est aujourdhui tendu au nouveau gouvernement par les commentateurs agréés. Il nous est affirmé doctement, et il est gentiment proposé au nouveau gouvernement constitué autour de Jean-Pierre Raffarin, de prendre durgence dans les 5 semaines à venir, sans aucune base législative, les décisions que les socialistes ont laissé moisir pendant 5 ans depuis 1997.
Lagence monopoliste France Presse (dépêche du 6 mai "Les Dossiers urgents du nouveau gouvernement sur le plan social") énumère ainsi les urgences : sauver les retraites par répartition, moderniser lassurance maladie, libérer le dialogue social, élargir la couverture maladie universelle, assouplir les 35 heures, augmenter le pouvoir dachat, créer un compte formation personnelle, réformer lÉtat...
Vraiment nous navions pas encore conscience davoir un premier ministre aussi herculéen.
Or, on nous suggère quil réalise ses 12 travaux sur la base prométhéenne des promesses du candidat Chirac. Telle est probablement lintention du plus grand stratège que le monde ait connu depuis Alexandre le Grand, lancien Premier ministre Juppé, maire de Bordeaux par la grâce de Dieu.
Il faut espérer que le gouvernement Raffarin ne sera pas assez ingénu pour tombeau dans un tel panneau. Car, si lélection de M. Chirac le 5 mai est incontestable du point de vue légal et constitutionnel, sa base électorale du 21 avril se réduit à 5,7 millions de suffrages sur 41 millions dinscrits soit 14 % de lélectorat français.
6 Français sur 7 sont donc probablement sceptiques quant au programme Chirac-Juppé avancé par le président sortant et soutenu par les composantes de ce qui sappelle désormais lUnion pour la Majorité Présidentielle.
Mais, bien plus, encore les Français ont sanctionné laction gouvernement Jospin puisque le score du Premier ministre sortant na guère dépassé 12 % des inscrits.
Autrement dit, et à lévidence, la meilleure tactique pour préparer des réformes aussi indispensables quil sera urgent de les mettre en chantier cet été, ce serait dabord de balayer les indiscutables cochonneries de lhéritage socialo-communiste, par exemple en commençant par exemple par assouplir lapplication de la loi des 35 heures dans les PME et, au contraire, par montrer quil applique certaines lois que le pouvoir exécutif et lautorité judiciaire laissaient tomber en déshérence.
Il aurait alors pour lui 7 Français sur 8, et il disposerait aussi du soutien de ces gens ordinaires, de cette France que M. Raffarin appelle "France den bas", ce qui est un peu péjoratif car notre conviction est que la qualité des individus ny est pas moindre que dans la race des énarques.
Est-ce trop demander quun tel coup de balai ?
On le saura très vite
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