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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

LUNDI 8 JUILLET 2002

VICTOIRE DU GOUVERNEMENT DE ROME

Le ministre italien du Travail M. Roberto Maroni fait face aux camarades Cofferati et Berlinguer

Sur le même sujet dans nos archives 29.3 Mort et résurrection des assassins rouges

28.3 L'Enjeu de la crise politique italienne et 21.3 La Liberté en Europe face à ses ennemis

Le ministre italien du Travail M. Roberto Maroni, puis toute la coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi auront donc mis près de 4 mois, après des négociations acharnées avec les syndicats, pour aboutir à la signature ce 5 juillet, du Pacte pour l'Italie, portant sur diverses réformes, que la gauche néo-marxiste et post-communiste veut à tout prix enrayer.

La partie n'est d'ailleurs pas encore complètement gagnée. Le secrétaire général de la CGIL (1) le camarade Sergio Cofferati a annoncé, refusant de signer l'accord, que sa centrale mobiliserait en septembre une grève générale, et chercherait à obtenir 5 millions de signature afin de faire échec à cette réforme par un référendum d'initiative populaire.

Cofferati lui-même quitte la direction de le CGIL. Il va se consacrer désormais à un combat explicitement et exclusivement politique. Il est cependant étrange de voir la presse française commenter cette évolution comme s'il s'agissait du simple fruit de la popularité d'un brave syndicaliste jusque-là apolitique.

En réalité, Cofferati, comme l'ensemble de la nébuleuse marxiste, a cherché à tout prix, à bloquer les conséquences réformatrices du vote des Italiens portant au pouvoir, en toute connaissance de cause, l'actuelle coalition nationale, libérale et fédéraliste. Le 19 mars 2002, cette opposition systématique a pris le caractère sanglant du lâche assassinat du professeur Biagi, juriste auprès du ministère du Travail, chargé du dossier de l'article 18 du Statut des travailleurs italiens. Cet article 18, dans sa rédaction actuelle, place tous les licenciements sous la coupe de la magistrature syndiquée, situation comparable à notre autorisation administrative de licenciement (2).

Le Pacte pour l'Italie aura vocation à supprimer cet article 18 parce qu'il constitue un obstacle majeur au développement d'une plus grande flexibilité du travail et à l'évolution vers le plein emploi.

Mais il va plus loin. Par exemple, au plan fiscal, il allégera de 5,5 milliards d'euros la charge fiscale imposée aux revenus du travail et aux entreprises. Cela se traduira par un gain évalué à 576 euros pour les plus bas salaires dont le revenu net est en Italie de 8 893 euros : cela représente un gain net de revenu de 6,5 %. Comme l'a dit humoristiquement un des chefs syndicaux signataires, la CGT italienne n'a pas signé l'accord parce qu'elle n'a, peut-être, pas su le lire.

D'autres dispositions compléteront cette avancée. Elles concernent l'indemnisation du chômage, qui sera liée à l'acceptation du retour à l'emploi, mais aussi les minimums sociaux, la politique des revenus, la formation permanente et le développement du Mezzogiorno.

Cet ensemble a été cosigné par les deux partenaires syndicaux réformateurs, les syndicats UIL et CISL, qui représentent en gros ce que la CFDT cherche à développer en France. Dans un premier temps, UIL et CISL faisaient bloc avec la CGIL de Cofferati.

La rupture du Front syndical italien a un précédent. En 1984, les deux familles syndicales s'étaient séparées à propos de la liquidation de l'échelle mobile des salaires, système que la France a subi tout au long de la IV république, aggravant à l'époque le contexte de forte inflation et de désordre financier.

La réforme italienne de 1984 avait marqué un tournant et elle fut aussi l'occasion d'une forte mobilisation référendaire.

Cette nouvelle crise italienne, qu'il y ait référendum ou pas, que M. Cofferati puisse ou non être considéré comme portant une part de la responsabilité morale de la mort du professeur Biagi (3), tout cela tourne autour de l'opposition sectaire et doctrinaire contre la libéralisation du marché du travail. Les néo-marxistes préfèrent un taux élevé de chômage, pourvu que la réglementation archaïque, la protection de certaines minorités et les systèmes de subventions entraînant de forts prélèvements soient maintenus, coûte que coûte, au profit de leurs clientèles politiques.

On doit donc aujourd'hui se féliciter de cette victoire obtenue le 5 juillet par le gouvernement Berlusconi. C'est aussi celle de son vice président Gianfranco Fini, c'est également une victoire du ministère du Travail de Roberto Maroni et une reconnaissance posthume du travail du professeur Biagi.

On doit souhaiter pour l'Europe que l'essai soit transformé, et que la France suive l'exemple de courage donné par le gouvernement de Rome entre mars et juillet, malgré le crime du 19 mars, en dépit la gigantesque manifestation d'intimidation montée alors par Cofferati le 23 mars, et face, pêle-mêle à tous les anciens staliniens camouflés, à tous les réseaux trotskistes réconciliés et à tous les groupes terroristes reconstitués.

JG Malliarakis

 

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(1) La CGT italienne.

(2) Que le gouvernement Jospin, appuyé ou dépassé par sa majorité parlementaire socialo-communiste entre 1997 à 2002, s'est employé à restaurer subrepticement.

(3) La polémique s'est aggravée à ce sujet le 29 juin, lors de la révélation par la presse des dernières lettres de la victime : "Je ne voudrais pas que les menaces de Cofferati à mon encontre soient instrumentalisées par un criminel"… (cf. Le Monde du 30 juin)

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