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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MERCREDI 4 SEPTEMBRE 2002

S'IL PLEUT EST-CE LA FAUTE AU CAPITALISME ET À L'ULTRA LIBÉRALISME ?

Pourquoi est-on allé donner du crédit à cette folie qui relaye toutes les forces opposées au gouvernement ?

N'étant pas spécialiste de l'écologie et du climat, on se gardera bien de développer des arguments techniques autour des débats du soi-disant sommet de la terre de Johannesburg.

Observant en revanche les délires médiatiques, les discours politiques et les prêches technocratiques depuis quelque 40 ans, on peut oser dire que bien peu de chose a changé depuis l'époque où le parti communiste faisait 25 % des voix, alors que depuis il n'en recueille plus que 3 %.

L'opinion profonde des peuples n'intéresse absolument pas les grands de ce monde et si on nous dit que le communisme n'existe plus, on se demande seulement ce que ce serait s'il existait encore.

Car, de Johannesburg à Paris, le seul effet de ces réunions de 109 chefs d'État en un lieu, ou, ailleurs, ces défilés de 3 000 immigrants illégaux (1) violant la loi chez nous, c'est partout et toujours la même chose. C'est d'abord un système rhétorique. Hier on parlait de dialectique, le but étant de désigner et mettre en accusation les gros méchants, les méchants du film.

La nuit dernière en Provence, des orages énormes ont lavé le ciel et déchargé agréablement l'électricité de l'atmosphère. De passage dans cette belle région où je me sens toujours à la fois familier des lieux et un peu à l'Étranger, je remarque que toute évolution climatique est interprétée comme une terrible catastrophe. Il faut trouver un motif d'inquiétude collective et désigner plus ou moins discrètement un coupable.

Et pour que la méchanceté de ces coupables n'échappe à la sagacité de personne, il faut un discours bien catastrophiste. Hier on parlait de refroidissement du globe terrestre. Aujourd'hui, on redoute le réchauffement de la Planète. Il y a 25 ans on tremblait en évoquant la sécheresse : aujourd'hui la pluie le monde.

Quelle est la fonction de ces discours catastrophistes ?

Voilà en effet, la première question que l'on doit se poser avant même d'écouter les prédictions lancinantes et contradictoires de nos fausses cassandres (2).

Si on regarde en arrière on remarque que, dès 1798, le père véritable du système, le pasteur puritain Malthus avait en vue une prédication moralisante : ne vous exposez pas à la surpopulation en évitant les circonstances dont le taux de natalité représente statistiquement les conséquences ordinaires.

Depuis, le discours puritain s'est affiné, mais il n'a pas varié : il est toujours effectivement malthusien. Du club de Rome réclamant, dans les années 1960, la fin de la croissance, à la formulation en 1987 de la thèse du prétendu développement durable, jusqu'à la revendication, à Johannesburg d'un programme mondial chiffré en faveur des énergies renouvelables en 2002, la route est facile à suivre.

On doit se féliciter pour les entreprises de l'Eau installées en Europe que de plus nombreux pays fassent demain appel à leur service. Mais faut-il, pour cela, emphatiser l'aspect écologique de ce besoin indiscutable, vieux comme le monde, mais pas toujours solvable.

Faut-il écouter les plaintes lancinantes de l'agriculture mondiale ?

Faut-il accepter que 350 milliards de dollars soient investis par l'occident dans le productivisme de nos agricultures excédentaires ?

La véritable révolution de notre époque en effet c'est tout simplement la marginalisation de cette activité apparue il y a 10 000 ans en Mésopotamie. Dans une nation comme la France qui se targue d'être agricole on soulignera que sa population paysanne représente à peine plus de 4 % des actifs et moins de 3 % du produit social — malgré d'énormes subventions.

Depuis 1840, et quelques années même avant la publication du manifeste de Marx et Engels on a sous la main un responsable de toutes nos angoisses, un exécutoire de tous nos malheurs, c'est factuellement le capitalisme et c'est idéologiquement l'ultra libéralisme.

Si vous osez dire que le règne marxiste léniniste sur l'espace soviétique a provoqué pendant 70 ans le plus grand désastre écologique de tous les temps dans le monde, non seulement on ne vous écoutera pas mais on en tirera argument pour soupçonner que vous êtes un spéculateur responsable des mauvais cours de la Bourse, et pour prouver que vous êtes un idéologue ultra libéral politiquement incorrect. S'il pleut trop ou pas assez c'est de votre faute.

Allons, cessons donc d'enfoncer des portes ouvertes !

Contentons-nous de poser simplement la question : Pourquoi au nom de la France M. Chirac est-il allé à Johannesburg donner du crédit à cette folie qui relaye en France toutes les forces opposées au gouvernement qu'il a nommé et que M. Raffarin réunit toutes les semaines sous sa présidence ?

JG Malliarakis

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(1) Rappelons en effet que les sans-papiers ont des papiers étrangers.

(2) Nous les disons fausses, car contrairement à la fille de Priam, leur condition contemporaine est plus que confortablement subventionnée.

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