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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MERCREDI 9 OCTOBRE 2002

M. BUSH GAGNERAIT À SE PRÉOCCUPER DU MARXISME EN AMÉRIQUE LATINE

Plutôt que de s’acharner unilatéralement sur l’Irak…

(Ci-dessus : Le monument de Guevara à Santa-Clara de Cuba)

Le régime communiste cubain rendait hommage ce 8 octobre à la figure légendaire de sa révolution, le guérillero argentin Ernesto Che Guevara, tué il y a 35 ans jour pour jour dans le maquis bolivien.

Granma et Juventud Rebelde, les deux quotidiens officiels de La Havane, publiaient en première page plusieurs photos d’un "Che", éternellement jeune, tombé à 39 ans, sa néfaste carrière brisée dans un obscur hameau andin par l’armée bolivienne.

"Il y a 35 ans, sa vie fut fauchée à La Higuera par des mains assassines (sic), mais un symbole a vu le jour, à jamais. Ernesto Guevara de la Serna, le Che des Cubains et des combattants du monde continue à galoper aujourd’hui sur sa Rossinante, gagnant de nouvelles batailles" (1).

À la radio et la télévision cubaine, des chansons et des images d’archives ont également rendu hommage au "Guerrier héroïque", tandis qu’un documentaire consacré à la vie du "Che" était diffusé pour la première fois dans la soirée par la télévision cubaine.

Des fragments de discours de celui qui fut aussi ministre de l’Industrie du gouvernement révolutionnaire cubain sont également retransmis. On les entend, ponctués de commentaires délirants à la gloire des vertus du guérillero, en particulier à la gloire de son stoïcisme, à la gloire de sa fidélité aux idéaux socialistes et à la gloire de son sacrifice ultime.

Quelque 135 000 petits Cubains ont été solennellement proclamés "Pionniers" dans la journée. Et ils ont reçu leur foulard rouge ou bleu, intégrant ainsi l’organisation totalitaire de la jeunesse dans laquelle sont embrigadés la plupart des enfants cubains et dont la consigne est "Pionniers pour le communisme, nous serons comme le Che".

À 300 km à l’est de la capitale cubaine, à Santa-Clara, où sont enterrés (2) les restes du "commandant de la Révolution" et ceux de ses compagnons d’armes, plus de 30 000 personnes étaient attendues dans le mausolée qui lui est dédié.

Plus d’un million de visiteurs depuis 1997 auraient visité le monument de Che Guevara à Santa-Clara. Cette ville, – ou plutôt ses dirigeants castristes, – considère le personnage comme son fils adoptif depuis qu’il y remporta en décembre 1958 une victoire décisive contre les troupes de Fulgencio Batista.

Ernesto "Che" Guevara était né le 14 juin 1928 à Rosario, au sein d’une famille de la bourgeoisie argentine. Ancien étudiant en médecine, sympathisant (dit-on) du péronisme argentin à l’origine, il parcourut en moto l’Amérique latine où il se convertira à l’idée d’une révolution continentale marxiste. C’est d’ailleurs ce qui le séparera de Castro qui utilise son image aujourd’hui comme celle d’un martyr alors même que Che Guevara, après avoir été un piteux ministre de l’industrie à La Havane s’était plus ou moins discrètement séparé du stalinisme cubain. En 1955, il avait fait la rencontre de Fidel Castro alors en exil au Mexique et rejoindra alors les rangs des révolutionnaires cubains dans la guérilla contre Batista.

L’image et les portraits de Che Guevara sont aujourd’hui omniprésents à Cuba, et plus particulièrement le plus célèbre d’entre eux qui montre le jeune guérillero argentin, les yeux farouches, en béret, blouson et cheveux longs, œuvre du photographe cubain Korda.

Cette photo quasi religieuse de Che Guevara, cette icône satanique vous la voyez partout en Europe, elle orne les murs et on la vend dans le métro.

Elle a refait surface sur les objets les plus divers, sur les tee-shirts, sur les porte-clés, sur les skis, sur les paquets de café ou sur les marques de bière. Elle retrouve récemment une nouvelle mode dans les manifestations de ce qu’on appelle "l’anti-mondialisation" (3).

Au même moment, au Venezuela, un autre danger d’utilisation de l’arme pétrolière se précise autour du régime de Chavez. Également, en Colombie, les adeptes de Che Guevara mélangent guérilla et trafic de drogue. Au Brésil, 9 puissance économique mondiale les marxistes sont à la veille de prendre la présidence. Et, dans tout le continent, les mouvements gauchistes redressent la tête.

Oui vraiment plutôt que de s’acharner unilatéralement sur l’Irak M. Bush gagnerait peut-être à se préoccuper de "l’apocatastase" communiste en Amérique latine.

JG Malliarakis
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(1) Communiqué officiel des communistes cubains du 8 octobre 2002.

(2) Le corps du guérillero argentin, jeté dans une fosse, n’a été découvert et identifié qu’il y a 5 ans avant de retourner en grande pompe dans sa patrie d’adoption pour un hommage funèbre aussi national qu’impudique.

(3) On rappellera que le vrai point de départ de cette prétendue "anti-mondialisation" remonte aux émeutes fomentées en 1999 à Seattle inspirées par Fidel Castro qui craignait alors s’il participait à la conférence, de tomber sous un mandat judiciaire américain du fait des crimes que son régime a commis contre des citoyens des États-Unis. On rappellera que notre gloire nationale José Bové était alors l’invité de l’organisation agricole pro-castriste Via Campesina dont la Confédération paysanne est la correspondante en Europe.

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