COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MERCREDI 18 DECEMBRE 2002
OMBRES ET LUMIERES DE LACTUALITE SOCIALE FRANÇAISE
Elles reposent la question du politique dabord
Depuis plusieurs mois, il faudrait être aveugle, inconscient ou systématiquement grincheux, pour ignorer lexistence de bonnes nouvelles. Ainsi, lannonce ce 18 décembre de la décision du Conseil des Ministres denclencher le processus de privatisation dAir France est tout à fait positive. Si lon veut préparer lavenir dune compagnie qui transporte 43 millions de passagers, se situant encore au 3e rang mondial de ce point de vue mais seulement au 9e rang pour son chiffre daffaires, employant 70 000 personnes développant une alliance commerciale avec Delta Air Lines, Korea Air, Czech Airlines et Alitalia, il faut en finir avec les 54 % de participation étatique et adapter lentreprise au marché mondial. La chose était annoncée depuis juillet par M. Francis Mer et les tentatives de mobilisation des 7 syndicats, dont la CGT, a tourné court cet automne.
De même, le vote ce 17 décembre par lAssemblée Nationale en faveur de louverture de lindustrie gazière française est une bonne nouvelle. Le gouvernement socialo-communiste bloquait ce dossier depuis 1998 ce qui avait valu à la France dêtre condamnée par la Cour européenne car la Directive signée par lÉtat français aurait dû entrer en vigueur en août 2000. Quand une Commission mixte paritaire aura confirmé le vote du Sénat acquis le 17 octobre on naura jamais que 30 mois de retard. Et une fois de plus on a vu, au Palais Bourbon, socialistes et communistes sétrangler eux-mêmes au nom de leur vieille rengaine absurde " vous étranglez le service public ". En relisant cependant les interventions du socialiste Ducout et du communiste Daniel Paul, on pouvait penser sans conviction à cette affirmation du poète " les chants désespérés sont les chants les plus beaux et jen sais dimmortels qui sont de purs sanglots " sans conviction car le genre élégiaque ne convient pas aux marxistes.
Bonne nouvelle aussi, cet amendement de Patrick Ollier tendant à soumettre les projets déoliennes de plus de 12 mètres au permis de construire et à enquête dutilité publique.
Mais à côté de ces évolutions grandes et petites qui peuvent être considérées comme positives, on doit aussi remarquer combien la nuisance idéologique demeure forte.
Ceci renouvelle sans doute la formule du politique dabord. Elle fut développée en son temps par Charles Maurras à partir de 1899. Et si on relit ses textes on retrouve dailleurs un questionnement très actuel. Il ne prétend pas par exemple que les jeux politiciens soient plus importants ou plus intéressants que les nécessités économiques ou les forces sociales. Relativement à léconomie il va même, sans doute sous linfluence de conversations avec Bainville, jusquà poser léconomie comme une fin, au service de laquelle la politique nest quun moyen.
Ce qui nous semble tant soit peu dépassé aujourdhui dans le politique dabord maurrassien cest limportance quil accorde à la réforme institutionnelle (2).
Le véritable politique dabord de notre époque, celui qui conditionne le rétablissement de notre économie et de notre société relève moins des institutions que de la civilisation.
Gramsci, le premier, avait théorisé dans les années 1930, le concept de pouvoir culturel. Il nest pas certain quon puisse entièrement le suivre notamment dans sa définition de la culture. Si lon parle français, lenjeu nest pas la culture mais la civilisation et ses fondements juridiques et sociaux.
Ainsi, pouvons-nous observer que notre économie est obscurcie par un certain nombre dinstitutions sociales permanentes où prévalent les doctrines et des pratiques perverses, telles que le paritarisme. Et en face de certaines bonnes volontés plus ou moins libérales de privatisations, nous allons voir se développer ainsi un renouveau des hausses de prélèvements obligatoires, sous la pression du paritarisme.
La crise de lUNEDIC (3) comme les déclarations de M. Spaeth, président de la Caisse dAssurance Maladie, comme celles du ministre Mattei, le laissent pressentir. Ce désastre effacerait toutes les bonnes intentions du gouvernement.
JG Malliarakis
(1) Voilà dira-t-on un petit dossier. Et pourtant il faut tirer la sonnette dalarme quand on voit dans certains pays la laideur de ces immenses saletés politiquement correctes installées au nom de lécologie, on se dit quun terme doit être mis à toutes ces horreurs écologiques : je mempresse dajouter dailleurs que les éoliennes hideuses ont un précédent 100 fois répandu le long des routes de France, ce sont les poteaux et les lignes électriques que le monopole cégétiste se refuse à enterrer.
(2) La restauration monarchique lui paraissait la première urgence " de salut public " écrit-il dans lEnquête sur la Monarchie. Personne, même sympathisant monarchiste, ne peut sérieusement soutenir cet ordre durgence dans la France de 2002, sans compter que la personne du roi pose problème.
(3) cf. Notre courrier du 21.
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