COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
VENDREDI 20 DECEMBRE 2002
ET CEST REPARTI POUR LES HAUSSES DE PRÉLÈVEMENTS !
Les bureaucraties syndicales et patronales recommencement à alourdir en France le multiplicateur de coût salarial.
Les bureaucraties syndicales et patronales françaises sont donc parvenues dans la nuit du 19 au 20 décembre à un accord destiné à à léquilibre des comptes de lUnedic à lhorizon 2005, notamment en prévoyant daugmenter les cotisations.
Le Medef, la CGPME et la fantomatique UPA (1) pour le patronat, ainsi que la CFDT et la CFE-CGC pour les syndicats ont signé un protocole vers 2 heures du matin le 20 décembre. Les négociateurs de la CFTC souhaitaient soumettre le texte, avec un avis favorable, à leur conseil confédéral le même jour. FO, dont lappréciation est "réservée", fera de même. Seule la CGT a refusé de signer.
Rappelons cependant quil suffisait de la signature dune seule organisation patronale et dune seule centrale syndicale pour que laccord soit validé.
Les bureaucraties syndicales ont écarté tout retour à la dégressivité des prestations et un abaissement du taux de revenu de remplacement du salaire antérieur, réclamés par le Medef.
En revanche, le nombre de filières dindemnisation sera réduit à 4, au lieu de 8 actuellement. Ceci conduira à un durcissement relatif des conditions dentrée et à un abaissement de la durée dindemnisation pour la quasi-totalité des catégories de chômeurs.
Le point le plus grave est évidemment que les cotisations sont portées à 6,4 %, contre 5,8 % actuellement. Théoriquement cette hausse se décompose de la manière suivante :
Rappelons quand même quen dehors dun calcul légèrement différent les 6,4 % ainsi prélevés se retranchent du salaire direct rémunérant le travail, et que ces charges sajoutent de toutes manières, par rapport au salaire net, au coût réel du travail. Du point de vue du multiplicateur de coût salarial que nous dénonçons depuis 1996, cotisations patronales et cotisations salariales jouent, bien évidemment, un rôle destructeur identique.
La part des cotisations pour les retraites complémentaires, qui sera laissée à la charge des chômeurs, passera de 1,2 % à 3 %. Les négociateurs vont demander à lÉtat de renoncer au versement dune dette de 1,2 milliard deuros incombant à lUnedic et ils se sont accordés sur le principe dun emprunt, sans en décider ni le montant ni la durée.
Ah nous avons affaire à dexcellents gestionnaires.
"Laccord du 20 décembre permet le redressement financier du régime dassurance chômage et garantit la pérennité de lessentiel de lindemnisation des chômeurs", sest félicité Denis Gautier-Sauvagnac, qui siégeait à la fois en qualité de vice-président de lUnedic et de représentant du Medef. "Les mesures courageuses qui ont été prises partagent leffort entre les cotisants, cest-à-dire les employeurs et les salariés, et les allocataires", a-t-il déclaré, chiffrant la participation des cotisants sur trois ans à 9 milliards deuros, soit "60 % de leffort".
"Cest lappel à la solidarité des salariés et des entreprises qui prévaut", a souligné le président de lUnedic et qui siégeait aussi en qualité de chef de file de la délégation de la CFDT, Michel Jalmain.
Jean-Claude Quentin au nom de Force Ouvrière a donné une "appréciation plus réservée et moins idyllique du texte. Quon le veuille ou non les allocations dassurance chômage vont baisser de 1,8 %", ... en raison de la hausse des cotisations des chômeurs à la retraite complémentaire.
La cégétiste Lazarre affirme non sans démagogie et contradictions (2) que les chômeurs à eux seuls devront supporter 7 milliards deuros déconomies. La CGT, dénonce, bien évidemment, un accord "ficelé à lavance"etc.
Pour notre part, ce qui nous semble le plus inquiétant cest de voir à nouveau une hausse de 0,6 points de prélèvements obligatoires imposé par les institutions vermoulues du paritarisme.
JG Malliarakis
(1) L'UPA est censée représenter les artisans !
(2) La CGT ne défend pas centralement les chômeurs mais, au contraire, les personnels à statut, auprès desquels elle joue sur la crainte dune égalisation des droits.
Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis en souscrivant un abonnement
Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent