Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent

COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 3 JANVIER 2003

EN FINIRA-T-ON AVEC LE MYTHE DE L’EUROPE SOCIALE ?

Il représente un danger immédiat pour l’Europe des Libertés

Comme il y a 40 ans, où chaque Nouvel An apportait la ritournelle promesse de "l’année sociale" en France, chaque nouvelle présidence de l’Union européenne, ou presque, voit les augures frétiller à l’idée, qu’enfin, l’Europe prendrait le chemin d’une plus grande "cohésion sociale". Et cela n’a pas raté avec le passage du relais, dans la nuit du 31 décembre 2002 au 1er janvier 2003 de la présidence danoise à la présidence grecque.

Sans nous attarder sur la manière dont les pays de l’Europe du sud conçoivent, aujourd’hui, la politique sociale, on remarquera quand même que les choses ont passablement évolué depuis 10 ans. L’Espagne et la Grèce, par exemple, qui sont encore les 2 pays les plus frappés par le chômage avec respectivement 11,7 % et 9,9 % de la population active officiellement privées d’emploi, ont résolument changé de cap et, par exemple, la nouvelle présidence met en tête de ses 6 priorités destinées à relancer la croissance en 2003 l’aide aux PME et l’encouragement à l’idée d’entreprise.

Le débat le plus crucial n’est donc pas entre les pauvres et les riches au sein de l’Europe mais, en France même, entre deux conceptions radicalement antagonistes de la politique sociale.

Les uns constatent que le chômage est d’autant plus faible que la flexibilité du travail est organisée du haut en bas de l’échelle. En particulier, ils préconisent une décrue fiscale et sociale allégeant le coût du travail, etc.

Les autres préconisent au contraire ce qu’ils appellent "l’harmonisation sociale et fiscale" aboutissant à l’alignement des réglementations sur le tribut le plus élevé. Cette doctrine est naturellement plus répandue en France qu’ailleurs puisque les charges sociales françaises battent tous les records.

Cette deuxième doctrine prétend éliminer la concurrence sociale et fiscale intra-européenne en l’accusant d’être à l’origine des "pertes d’emplois" dans les pays les moins concurrentiels.

Et bien entendu, elle reconnaît implicitement, mais elle ne l’avoue jamais, que les rigidités du marché du travail ou la forte fiscalité sont une des causes du chômage dans un contexte de concurrence. En bonne logique une telle doctrine ne peut aboutir qu’à couper l’Europe de la concurrence du reste du monde, ou même à couper l’Union européenne d’autres pays même s’ils sont européens. S’agissant de la Suisse, elle pourrait imaginer de faire pression sur elle pour qu’elle s’aligne par exemple sur la fiscalité de l’épargne. Mais s’agissant de pays comme la Chine, l’Inde ou le Japon on est en présence d’une illusion totale. L’idée d’un protectionnisme européen est d’autant plus vouée à l’échec qu’au sein des 15 une majorité n’existe pas en faveur de la fermeture commerciale des frontières.

Si l’on prend l’exemple actuellement le plus critiqué dans les médiats bien informés, l’exemple allemand, paradigme du modèle social européen, terre d’élection au XIX siècle des théories protectionnistes, mouton noir de la conjoncture continentale, on remarquera que même le chancelier Schroeder a diffusé en décembre un Document de travail proposant de remédier, à l’actuelle "crise de confiance et de croissance" que connaît son pays, en mettant en place une "réforme fondamentale de l’État Providence".

Si on compare de telles propositions avec celles des dirigeants français on mesure combien nos énarques demeurent craintifs face aux menaces des bureaucraties syndicales et des corporations de fonctionnaires.

Comment ne pas comprendre alors que les discours creux sur l’Europe sociale, les professions de foi conventionnelles et gratuites du genre de celle publiée (1) par M. Bertrand de Kernel "cette Europe qui nous ferait rêver" sont destinées à sauver dans l’esprit des Français nos institutions sociales vermoulues, nos minimums sociaux qui ne servent qu’à marginaliser et à détruire humainement les plus pauvres de nos compatriotes et, par-dessus tout, nos pompes aspirantes de l’immigration. (2)

Voilà à quoi servent tous les discours franco-français sur l’Europe Sociale. Ils constituent ainsi une grande menace pour l’Europe des Libertés.

JG Malliarakis

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent

(1) Échos du 31.12

(2) Car, ne l’oublions pas dans l’esprit de la caste dirigeante, il faut à tout prix maintenir un courant d’immigration en provenance de nos anciennes colonies.

Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis • en souscrivant un abonnement

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent