Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent

COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

LUNDI 6 JANVIER 2003

AU MOMENT OU S’OUVRE LE PROCES DU LYONNAIS…

le mythe d’un État garantissant la sécurité des Français s'effondre

Depuis plusieurs semaines, on savait que les côtes françaises étaient menacées par la marée noire du Prestige. On l’a su dès la décision catastrophique des autorités côtières espagnoles d’éloigner au maximum le pétrolier poubelle Prestige en perdition.

Pas plus que les nuages de Tchernobyl n’ont été arrêtés à la frontière franco-allemande, le fioul du Prestige n’a pas été impressionné par la frontière terrestre des Pyrénées. C’est donc avec un mois de retard au moins que Madame Bachelot mobilisait les énergies administratives et que les médiats nous serinaient en vain ce qu’ils présentaient comme l’événement majeur.

Qu’il s’agisse du froid, du gel, du givre, des crues centenaires ou des réalités saisonnières, l’État demeure toujours relativement lent et lourd à les maîtriser, à peine à les prévoir, impuissant à les indemniser.

Or, tout le discours public demeure axé sur le mythe d’une intervention indispensable de cette structure sans doute nécessaire mais de moins en moins adaptée aux nécessités du monde actuel.

Ainsi, était-on amené à confronter les deux gros titres des Échos du 3 janvier, journal réputé sérieux et considéré comme ultralibéral par les ultramarxistes.

Premier gros titre, orné du portrait de Roselyne Bachelot : "Catastrophes : l’État organise la parade".

Deuxième gros titre : "Sécurité financière : le texte de la nouvelle loi".

S’agissant des catastrophes, on remarquera qu’il est question de réfléchir 15 mois après l’explosion d’AZF à Toulouse, ceci sans parler des deux grandes catastrophes que furent en 1999 la tempête et la marée noire de l’Erika.

Mais s’agissant de la sécurité financière, on remarquera surtout qu’il est question de mettre en place une structure nouvelle, l’AMF, Autorité des Marchés Financiers, pour la substituer à la COB, Commission des Opérations de Bourse, sans qu’on nous dise vraiment ce qu’il y aurait lieu de reprocher à la COB et en quoi l’autorité administrative nouvelle sera novatrice et plus sécurisante pour les épargnants.

On remarquera que cette réforme intervient alors que va s’ouvrir le procès du Lyonnais dans lequel sont impliqués tous les féodaux du Trésor, les Trichet, les Haberer, les Larosière, tous ceux qui continuent directement ou par féodalité technocratique interposée à contrôler et sans doute protéger la qualité des pratiques financières.

On ne cherche donc à réformer en France ni le droit des sociétés ni l’inspection des Finances. On donne aux mêmes structures qui se sont toujours trompées depuis 1920, qui ont toujours trompé les Français, la mission de les rassurer.

À force de faire du neuf avec du vieux, notre république déliquescente nous sert des ragotons. Il ne faut pas s’étonner si, un certain 21 avril 2002, la majorité absolue des électeurs inscrits a refusé de voter pour les candidats agréés par l’établissement. Ce n’est pas en anathématisant la marée qu’elle soit noire, verte ou bleue que les terriens l’arrêteront. C’est en empêchant les pollueurs de polluer et en ne confiant pas à des imbéciles le soin de nous garantir contre l’intelligence des méchants.

JG Malliarakis

Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis • en souscrivant un abonnement

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent