Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent

COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 10 JANVIER 2003

AU LENDEMAIN DU REJET DE LA REFORME DES RETRAITES

PAR LES AGENTS PRIVILEGIES D’EDF ET GDF

Le gros méchant démago Blondel peut légitimement se frotter les mains.

Il serait sans doute hypocrite de dire qu’une part de jubilation un peu perverse ne nous sollicite pas devant le refus des électriciens et gaziers (1) d’entériner la réforme de ce qu’on appelle le financement de leur régime de retraites.

Ah, comme tout aurait été facile si on avait pu convaincre, via les bureaucraties syndicales, leurs mandants théoriques d’accepter tranquillement de passer

Les braves titulaires de tels privilèges n’y ont pas consenti, malgré l’accord des 4 grandes confédérations, CGT en tête, et bien sûr la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Seule Force Ouvrière du gros méchant démago de service, l’infernal trotskiste populiste Blondel, avait dit non. Et Blondel peut légitimement se frotter les mains.

Comme les assemblées de notables qui ont précédé 1789 cette consultation des titulaires de privilège a été marquée par la victoire de l’immobilisme et par la défaite du camp des petites réformes.

Notre conviction est que les petites réformes en trompe-l’œil ne passeront pas et que le système social français a le choix entre une grande réforme libératrice certainement préférable à ce qu’on appelle une révolution violente mais que ni l’immobilisme à la Blondel ni les petites réformettes basées sur telle ou telle variable d’ajustement (2) ne servent à autre chose qu’à noyer le poisson et reculer les échéances comme on le fait depuis 10 ans.

N’en déplaise aux représentants du patronat sectoriel, ici M. Brun parlant au nom de l’Union française de l’électricité qui est visiblement navré, désolé.

N’en déplaise aussi aux technocrates du gouvernement pour qui l’évolution était un premier cas vers la privatisation. Eux aussi sont navrés, désolés, mais résolus à faire passer leur indispensable réforme en force.

MM. Le Duigou pour la CGT, et Nikonoff pour Attac, de leur point de vue (3) ont assez clairement posé le vrai dilemme qui se pose à propos des retraites et des fonds de pensions, le choix n’est pas entre tel ou tel régime spécial et le régime général de la répartition.

Le choix est fondamentalement entre une vision patrimoniale de la retraite et une vision collectiviste.

Eux, Le Duigou et Nikonoff, ont choisi cette vision collectiviste qu’ils appellent répartition.

Une vision patrimoniale c’est, au contraire, une vision responsable fondée sur les droits de propriétés, sur la famille et sur les contrats. C’est la vision que nous devons mettre en pratique non parce qu’elle serait la conséquence d’un modèle anglo-saxon mais parce qu’elle est la seule productive et surtout la seule juste. Ne nous enfermons même pas dans le concept technique d’efficacité. La répartition a sa forme d’efficacité dans la nuisance : elle est efficace pou détruire.

Du point de vue des contrats il est bien clair que les agents des industries électriques et gazières dont la principale structure est EDF-GDF ont eu raison de refuser une modification très substantielle et dommageable de leur contrat de travail. Du même point de vue, il n’est possible de croire que les fonctionnaires auraient raison d’accepter sans contrepartie d’être alignés sur la réforme unilatérale, imposée par Balladur en 1993 au secteur privé.

Bien entendu, des réformes, des réformes profondes, devront intervenir en Franc. Mais elles supposent, d’abord, que l’on cesse de croire que tout est possible par un oukase de la technocratie ou une magouille du paritarisme. N’en déplaise au chef de l’État et nonobstant les principes un peu creux qu’il énonce désormais ex cathedra. Comme si les 19 % de votants qui l’ont soutenu au premier tour de la présidentielle faisaient de lui l’interprète de la volonté de tous les Français et l’autorisaient à disposer de leurs conditions de vie et de travail, de leurs biens et de leur avenir.

JG Malliarakis

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent

(1) Au moins de 53 % d’entre eux selon la CGT, qui ment une fois de plus car le pourcentage de refus est de 60 %.

(2) Ici la variable d’ajustement est la durée des cotisations, ailleurs le taux des prélèvements, et dans le cas précis des électriciens, c’est la combinaison de deux variables.

(3) Le Duigou et Nikonoff sont les communistes new look qui travaillent sur le dossier des retraites.

Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis • en souscrivant un abonnement

Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent