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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

LUNDI 13 JANVIER 2003

LE GOUVERNEMENT RAFFARIN EST ACCULÉ À LA RIGUEUR

Il faudra bien se préoccuper un jour de mobiliser l’opinion

Au lendemain du refus logiquement compréhensible de salariés d’EDF-GDF de renoncer à leur régime de retraite privilégié et à la veille d’une décision cruciale pour l’avenir d’Air-Liberté, il est intéressant de mesurer la liberté de manœuvre dont dispose le gouvernement issu des élections du printemps 2002.

L’espace dont il dispose est très limité.

On le cache un peu trop à l’opinion. Et depuis 5 ans, nous avons maintes fois recalculé le déficit réel des comptes publics français. Quand par exemple en 1997 le gouvernement de M. Juppé prétendait encore faire la leçon aux Italiens, menaçant de leur barrer la route de l’Union monétaire, nous indiquions que la France en était pratiquement restée au niveau de déficit que MM. Balladur et Alphandéry avaient hérité de la désastreuse équipe Bérégovoy oscillant entre 3 et 3,5 % du produit intérieur brut. Pire encore, la droite consolida le déficit structurel français alors que tous les pays de l’Europe du sud aussi bien l’Espagne que l’Italie, et même la Grèce, parvenaient à en finir avec cette situation désastreuse de leurs comptes publics. (1)

Depuis lors, les 5 années de Jospin ont vu notre pays stagner.

Aujourd’hui, nous en sommes à l’heure de vérité. Paris ne peut plus différer plus longtemps certaines décisions.

C’est donc trop logiquement que M. Francis Mer, ministre des Finances, et de l’Économie, a indiqué malgré le vote des bénéficiaires du régime électricien-gazier que non seulement celui-ci serait réforme en juin mais qu’en septembre le statut d’EDF et de Gaz de France évoluerait comme le marché unique européen l’impose. L'accord rejeté par 53,4% des salariés d'EDF-GDF est, selon lui "un bon accord qui sera mis en œuvre par des décisions gouvernementales" (2).

Non moins logiquement, M. Raffarin avait réaffirmé quant à lui sa volonté de maintenir le cap des réformes. (3)

Et concernant Air-Lib, M. de Robien laisse entendre que la vache à lait subventionniste ne fonctionnerait plus, ce qui sans doute doit faire plaisir momentanément aux monopolistes d’Air France, mais qui, à terme, se retournera aussi à leur encontre.

On remarque bien évidemment que ce sont certains ministres qui montent au créneau sur ces registres de rigueur de bon sens économique. Cela veut dire que le rapport des forces internes au sein du gouvernement est lui aussi en cause. L’immobilisme technocratique, les convergences philosophiques avec la gauche, tout ce qu’incarnent les gens comme Juppé mais aussi Fillon, Bachelot, Aillagon et quelques autres, sera de plus en plus sur la sellette.

Il faudra bien aussi se préoccuper un jour de mobiliser l’opinion si l’on veut faire entrer la France de plain-pied dans l’Europe des Libertés. Et sur le terrain, il serait surprenant qu’un tel projet n’entre pas en contradiction avec les secteurs monopolistes de l’information du prétendu service public.

JG Malliarakis

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(1) C’était nécessaire pour entrer dans les critères de l’Union monétaire.

(2) Déclaration de M. Mer en date du 10 janvier.

(3) Cela fait le "Une" du Monde en date du 12 janvier titré sur 5 colonnes : "Retraite  : M.  Raffarin passe outre au refus des salariés d'EDF-GDF".

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