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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 28 JANVIER

CE KRASUCKI : QUEL AMI !

Staliniens et trotskistes ont mis les piolets au vestiaire

La classe politique française a cru devoir rendre hommage à l’ancien secrétaire général de la CGT, Henri Krasucki, mort dans son lit ce 25 janvier à l’âge de 78 ans.

Tous ont salué son engagement militant sans faille alors qu’il fut jusqu’à son dernier souffle un bureaucrate stalinien impénitent et cynique.

Le président de la république a salué "une grande figure du syndicalisme, interlocuteur engagé et de conviction". M. Chirac a rendu hommage "au fils d’immigrés polonais dont la jeunesse a été très tôt marquée par le combat pour la liberté et pour la France et qui a connu le drame de la déportation alors qu’il n’avait pas vingt ans".

Le Premier ministre l’excellent M. Jean-Pierre Raffarin a parlé "d’une personnalité qui a donné sa vie au dialogue social et au combat syndical. Il a donné à beaucoup d’ouvriers de France de l’espoir, le sens du combat. C’est important dans une société, où finalement on ne peut pas se contenter d’être spectateur".

M. Alain Juppé, le président de l’UMP salue "l’homme de conviction qu’il a été tout au long de sa vie, au travers de ses engagements dans la résistance tout d’abord, puis dans l’action syndicale".

M. François Fillon, ministre des Affaires sociales, a rendu hommage une "figure du syndicalisme français" et à une "personnalité forte et chaleureuse de la CGT. Résistant, ancien déporté, Henri Krasucki aura été l’un des acteurs engagés et écoutés du mouvement syndical français".

La CGT, dont il a été le secrétaire général pendant 10 ans, a salué un "dirigeant historique" qui "a consacré son intelligence et son énergie au combat pour la dignité et l’avenir de l’Homme. La CGT, ses organisations, ses militantes, ses militants garderont le souvenir d’un homme cultivé, rigoureux, épris de liberté et de justice, toujours disponible pour les accompagner et les soutenir dans leurs luttes émancipatrices".

La secrétaire nationale du parti communiste Marie-Georges Buffet a salué "avec émotion et beaucoup de respect" la mémoire du "camarade Henri Krasucki". "Premier dirigeant de la CGT, résistant, déporté, son passé est connu : c’est le passé d’un homme d’honneur, d’un homme engagé, d’un militant syndicaliste et communiste", a-t-elle ajouté.

Pour Robert Hue, président du parti communiste, "toute sa vie Henri aura été d’une fidélité absolue à la cause des humbles, des exploités, des opprimés, en France et dans le monde. Il était des leurs, lui qui, tout enfant, dut avec les siens quitter la Pologne et les persécutions infligées aux juifs".

Le parti socialiste a évoqué "un homme de grande valeur, dont la pertinence et la générosité dans l’engagement, tant syndical que politique, auront servi de modèle aux générations suivantes de responsables et de militants".

M. Marc Blondel, secrétaire général de FO, a rendu hommage à un militant "sincère" et "fidèle à la classe ouvrière", tout en soulignant que "la conception" du syndicalisme les opposait. "Krasucki a défendu la classe ouvrière avec âpreté", a souligné M. Blondel qui se souvient d’un "homme agréable et cultivé avec lequel le contact était relativement facile".

Pour M. Jacky Dintinger, secrétaire général de la CFTC, "c’était un militant de très grande valeur et d’une grande honnêteté, et qui a toujours privilégié la défense du monde des travailleurs".

"Nul n’oubliera le parcours d’Henri Krasucki, qui a consacré sa vie au combat pour le progrès, l’égalité et la justice sociale", a affirmé le maire socialiste de Paris M. Bertrand Delanoë. "Le gamin de Belleville a marqué de son empreinte, mais aussi de sa gouaille toute parisienne, l’histoire du syndicalisme français".

"Nous retiendrons de lui l’image d’un militant syndicaliste qui a su, sur la fin de sa vie, s’ouvrir aux autres composantes de la gauche non stalinienne", a déclaré le trotskiste Alain Krivine, chef inamovible de la Ligue communiste révolutionnaire.

Tout va pour le mieux en effet dans le meilleur des mondes depuis que staliniens et trotskistes sont réconciliés et qu’ils ont mis les piolets au vestiaire.

JG Malliarakis

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