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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 31 JANVIER 2003

Grèves pour les retraites ? Qu’est-ce à dire ?

Puisque nous allons assister à une poussée de manifestations...

Ainsi donc, ce 1er février marque une grande mobilisation parisienne pour les retraites sous l’égide des bureaucraties syndicales. Le message peut paraître un peu trouble car il consiste à dire, unanimement de la CFTC à la CGT que la réforme ne doit pas se faire sans les centrales représentatives.

La tactique consiste donc, au service de cet objectif flou, à rassembler le plus de cars possibles, en comptant 55 manifestants par car et en multipliant les encombrements de la capitale pour démontrer la force du syndicalisme français et pour dissuader le gouvernement français de lui être agréable.

Certains pourraient philosopher quant à ce petit bras de fer. Ils ne manqueraient pas de nous dire que même 100 000 manifestants, soit 1 800 cars de tourisme, cela ne peut pas compter contre la volonté du peuple souverain. Mais un tel raisonnement ne tiendrait guère la route — à son tour — car le pouvoir d’État ne représente la masse des Français que par une manipulation tant soit peu artificielle.

Le 21 avril 2002, 6 électeurs inscrits sur 7, se sont désintéressés de l’idée de faire rempiler pour 5 ans le président sortant. Par élimination on est arrivé à la formation d’un gouvernement et pendant 6 ou 7 mois, celui-ci a bénéficié d’un crédit de courtoisie sinon de confiance mais, au 1er février 2003, les compteurs de l’état de grâce sont revenus à zéro.

Et, de toutes manières, les fonctions de M. Fillon au ministère des Affaires sociales n’ont pas été portées ni par 100 000 manifestants porteurs de pancartes "nous voulons Fillon, nous aurons Juppé", ni par 1 000 ni même par 100.

Le faux débat sur la représentativité syndicale, réputée irréfragable par la réglementation française depuis 1966, et, respectivement celle des partis politiques, découlant de la Constitution de 1958, ne doivent donc pas nous dissimuler le vrai problème et la vraie motivation des bureaucraties syndicales et des technocraties ministérielles.

La citadelle Bercy par exemple souhaite maintenir un maximum d’intervention sur l’épargne des Français.

Quand on y parle d’un Fonds de Garantie des Retraites, il s’agit à la fois

Quand, de leur côté, les syndicats interviennent, c’est beaucoup moins en considération des intérêts, mêmes supposés, des camarades syndiqués qu’en fonction des sièges d’administrateurs dans les trous de gruyère de la gestion paritaire. Il ne faut pas toucher à la sécurité sociale et à la retraite par répartition parce que c’est la vie matérielle des structures syndicales qui est en cause.

Le reste ne mérite le nom de littérature que pour mieux humilier le nom de Stendhal.

Sur ce complexe de motivations, polymorphes mais convergentes, se surimposent d’autres petites manoeuvres tactiques.

Par exemple, les employés de la RATP bénéficient d’un régime de retraites très privilégié : pour paralyser la volonté de réformes du gouvernement, on les verra surajouter une grève des transports publics, le samedi même où les camardes défilent dans les rues.

Et l’avenir des retraites, dans tout cela ?

Eh bien le drame c’est que depuis 20 ans tout le monde s’en moque alors que depuis 12 ans maintenant personne n’ignore que la répartition ne peut plus escompter les résultats brillants mais fictifs qu’assura pendant la période 1950-1990 la situation démographique de la France.

Individuellement les salariés du secteur privé savent très bien qu’ils cotisent plus ou moins à fonds perdus. Mais comme ce sont leurs employeurs qui sont redevables de ces versements tout le monde courbe l’échine.

Bien entendu, à terme, tout cela conduira à alimenter la comptabilité inexorable des mécontentements. Pour qu’il en sorte de vraies solutions encore faudrait-il que les partisans de la liberté sociale et de l’émancipation du travail aient le droit à la parole.

C’est pour tout cela qu’il faut développer résolument la lutte des citoyens libres et des cotisants enchaînés.

JG Malliarakis

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