COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
Le groupe de travail sur les retraites, promis par le ministre des Affaires sociales M. François Fillon, tarde comme on pouvait le prévoir à se mettre en place.
Les centrales syndicales simpatientent et CGT, la CFDT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, la FSU et lUnsa viennent dexiger que le pouvoir dÉtat mette leurs revendications à lordre du jour.
Le 19 février, les sept centrales syndicales, dans un texte commun, ont repris leur déclaration du 6 janvier. Renforcées par ce quelles considèrent comme le succès de leur mobilisation du 1er février,elles entendent dominer les discussions du groupe de travail annoncé.
Parmi les 7 points définis en janvier, les centrales syndicales réclament notamment "un haut niveau de retraite" et "le droit à la retraite à taux plein à 60 ans".
Cette réunion intersyndicale tirait les enseignements des rencontres bilatérales quavait eu séparément chaque organisation avec le ministre ces 15 derniers jours. Et Mme Solange Morgenstern, de la CGC, a ainsi déclaré : "On a tous eu la même sensation, quon nous a fait beaucoup parler mais quon ne nous a pas ouvert de portes".
Ceci entraîne au sein des bureaucraties une sorte dinquiétude quant au calendrier du gouvernement. Le camarade Jean-Christophe Le Duigou, expert cégétiste, juge de la sorte : "Plus on retarde, plus visiblement on aura du mal à terminer avant les vacances de lété, donc on a mis en garde le gouvernement contre le fait que la loi puisse être discutée pendant la période où les salariés seraient en vacances. Cela rappellerait un peu trop les ordonnances Balladur cela ferait mauvais effet". En août 1993 en effet le gouvernement Balladur réforma subrepticement les retraites du secteur privé, en omettant tout simplement la retraite des fonctionnaires.
"Si le gouvernement a du mal à définir son ordre du jour, nous lui en fournissons un", suggéraient unanimement Jacques Mairé (Unsa), Mme Morgenstern (CGC) et Jean-Christophe Le Duigou (CGT) à lissue de la réunion.
Car le ministre des Affaires sociales avait fixé le début des travaux du groupe confédéral "au 15 février au plus tard.
La FSU et lUNSA, dont la représentativité nationale nest pas reconnue par décret, mais qui sont associées la plate-forme commune, sinterrogent aussi sur la place qui leur sera accordée dans le groupe de travail. Elles ont été reçues lune et lautre par M. Fillon mais elles nont pas été conviées à participer au groupe confédéral. La FSU et lUNSA nont donc, pour le moment, aucune assurance quant à leur participation aux groupes de travail thématiques. Selon M. Mairé (Unsa), "le ministre commettrait un faux pas" si elles étaient totalement écartées.
Le contenu de ces groupes thématiques reste, dailleurs, lui aussi à éclaircir.
Selon Mme Morgenstern, ils "devraient découler du point 4" de la déclaration commune, cest-à-dire la prise en compte de la pénibilité au travail, des périodes dinactivité forcée, des avantages familiaux et le problème des pluri-pensionnés relevant de plusieurs régimes.
Dores et déjà, les 7 bureaucraties syndicales sont convenues de faire le point ensemble après la première réunion du groupe confédéral, sans écarter, à ce moment-là, la possibilité de nouvelles mobilisations. À cet égard, Bernard Devy (FO) trouvait que le texte nétait pas assez dur vis-à-vis du gouvernement. Bernard Devy estime que le ministre Fillon "gagne du temps".
En fait Fillon prend tout son temps et fait perdre le leur aux Français.
Révélons donc à ces gentilshommes que le gouvernement na aucun projet, ni aucune idée véritable sauf celle dimaginer différer encore denviron 20 ans linéluctable liquidation des régimes de répartition.
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