Il serait plaisant que le camarade Bové serve de prétexte pour condamner la France au nom de lÉtat de Droit.
Le camarade Bové a encore obtenu ce 26 février une sorte détrange demi-sursis auprès de la cour dappel de Montpellier, quon a connu plus répressive notamment à lencontre des travailleurs indépendants.
Car le feuilleton de sa vraie fausse condamnation définitive continue.
En droit il est à nouveau "définitivement" contraint de purger 10 mois de prison pour les violences contre les propriétés commises au nom de la lutte contre les OGM.
Mais il pourrait encore bénéficier dune grâce du président de la république.
"Toute demande de grâce présidentielle de José Bové est prématurée", a-t-on réagi à lÉlysée. On souligne en haut lieu que la Chancellerie doit selon "la procédure normale, examiner le dossier et ensuite donner un avis".
Prématurée, dites-vous ?
Procédure normale, dites-vous ?
Voilà qui est un peu surprenant quand on observe lancienneté des jugements devenus définitifs.
Condamné par la cour dappel à 6 mois "ferme" en 2001 après le saccage de plants de riz transgénique dans lHérault, le syndicaliste paysan demandait à être dispensé de la révocation dun sursis de huit mois, prononcé en 1998 par le tribunal correctionnel dAgen pour des faits similaires.
Les magistrats montpelliérains ont décidé de ne faire tomber ce sursis quà moitié, le parquet général ayant réclamé une révocation totale, ce qui aurait alors contraint le camarade Bové à séjourner en théorie 14 mois derrière les barreaux.
Le porte-parole de la Confédération paysanne, dont un pourvoi en cassation a déjà été rejeté en novembre, ne devra donc finalement cumuler que des peines de 6 et 4 mois de prison.
Cette décision peut être présentée comme une sorte de demi-succès pour José Bové qui ne fondait guère despoir sur cet ultime recours, une requête technique basée sur le code de procédure pénale, à travers laquelle il entendait démontrer que la récidive nexiste pas en cas de lutte syndicale.
Depuis le Salon de lagriculture à Paris, où il parade en toute impunité en tant "quéleveur du Larzac" a dailleurs réaffirmé que sa condamnation "ne signifiait pas larrêt du combat contre les OGM". Il demande même lorganisation dun référendum.
Lors de laudience, tenue à huis clos le 29 janvier devant la cour dappel de Montpellier, José Bové, pressé par les magistrats de renoncer à ses coups de force, avait déjà solennellement refusé de renoncer "au combat syndical".
Selon son défenseur, Me François Roux, la cour dappel a rendu cette décision "mitigée" afin de permettre à son client dobtenir un aménagement auprès du juge dapplication des peines, incompétent pour les détentions supérieures à un an.
"Pour une action non-violente et symbolique, la justice a décidé dinfliger dix mois "ferme" à un responsable syndical", a dénoncé lavocat, en exhortant Jacques Chirac à se prononcer sur la demande de grâce présidentielle déposée par "quelque 600 000 partisans".
"Plus que jamais, il est temps que le président se prononce et dise sil est concevable denvoyer un syndicaliste en prison", a conclu Me Roux.
Seule une grâce présidentielle peut en effet épargner un nouveau séjour en cellule à José Bové, qui a déjà purgé 44 (quarante-quatre) jours de détention lété dernier à la maison darrêt de Villeneuve-lès-Maguelone pour les dégradations du McDonalds de Millau.
Le parquet général de Montpellier peut dailleurs faire procéder à tout moment à son incarcération, même si, selon son avocat, lusage commande dattendre la décision du chef de lÉtat.
Mais le parquet de Montpellier pouvait déjà faire procéder à cette incarcération en novembre, au lendemain de larrêt de la cour de Cassation, et il ne la pas fait.
Me François Roux a par ailleurs tranquillement annoncé quil saisirait incessamment sous peu, la Cour européenne des droits de lHomme, pour y plaider "létat de nécessité", une notion justifiant les "actions citoyennes" contre les OGM.
Il serait plaisant que lallié du chef de lÉtat quest sur la scène internationale le camarade Bové serve de prétexte à des instances européennes pour condamner la France au nom de lÉtat de Droit.
JG Malliarakis