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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
JEUDI 3 AVRIL 2003
IL FAUT DIRE ENFIN LA VÉRITÉ SUR LE DROIT À LÉPARGNE PATRIMONIALE
plutôt que de s'embourber dans le prétendu débat sur la fausse réforme des retraites
Ce 3 avril était programmé de longue date pour être un jour de grand désordre. Nous avons tellement lhabitude désormais que, comme tous les Français, nous haussons les épaules et courbons léchine. Chacun cherche alors à se débrouiller selon ses habitudes de travail ou ses prétextes de paresse, se faufilant entre grèves de la SNCF et de la RATP comme si les salariés de ces monopoles étaient là pour témoigner encore des idées que lon sest faites sur la condition ouvrière entre 1820 et 1980.
Il paraît donc que les appareils syndicaux prétendent faire la grève "pour les retraites". Et nous reposons encore simplement notre question : quest-ce à dire ?
Bien entendu, s'il sagit de protéger le statu quo des deux entreprises SNCF et RATP, où le billet est subventionné entre 50 et 70%, sil sagit de creuser le déficit dun État de plus en plus écartelé entre ses engagements européens et ses obligations contractuelles vis-à-vis des fonctionnaires, on pourrait se contenter de compter les points. Le problème pour les salariés du privé et les travailleurs indépendants cest quils sont
- contribuables rackettés pour renflouer financièrement le système
- comme le sont aussi tous les consommateurs subissant une TVA à 19,6%
- comme le sont aussi tous enfin les contributeurs de la CSG et du CRDS surtaxés pour combler ou rembourser les déficits sociaux.
Nous pourrions dire aux fonctionnaires : votre intérêt véritable nest pas de vous battre pour maintenir vos positions dans lassistanat de la pension versée directement par lÉtat. Car cette position, que vos bureaucraties syndicales souhaitent conserver, ne se conservera en létat que nominalement.
Elle ne sera plus dévaluée monétairement, puisque lÉtat français na même plus le loisir de recourir à cette escroquerie quil a commise imperturbablement au taux moyen de 11% lan entre 1914 et la naissance de leuro.
Mais comme tous les dispositifs dassistanat celui-ci se paupérisera, dune manière ou dune autre, et vous en serez les premières victimes.
Oui, vous les fonctionnaires, votre intérêt à vous aussi cest de militer pour la libération de votre épargne.
Car la vérité pure et simple cest que calculée sur 20 ou 40 ans, lépargne libre est TOUJOURS plus productive que la retraite contrainte que celle-ci soit gérée en fausse capitalisation par une caisse monopoliste ou, pire encore, en répartition.
Cessons de dire : la capitalisation privée, lépargne libre, cest pour les riches, pour les capitalistes.
Lépargne libre et concurrentielle étant plus productive pourquoi priver les pauvres de laccès à taux de rémunération plus élevé pour leur épargne ?
Largument de tous les Blondel, de tous les Thibault, de toutes les bureaucraties, cest de nous dire :
"nous sommes nuls nous les bureaucrates incapables de créer en France ce que les instituteurs de Californie ont créé, le fond de pension Calpers dans un contexte concurrentiel. Donnez-nous par conséquent, dites-vous, pour compenser notre propre nullité, le monopole de gestion et les avantages de conseils dadministration paritaires où nous répartirons, sottement mais rationnellement, les cotisations soutirées chaque année à ceux qui travaillent."
Rappelons aux Français que ce système très rustique remonte à 1941, année de guerre et doccupation, où fut instaurée la retraite des vieux travailleurs, promesse non tenue du Front Populaire.
Le seul commentaire qui semble convenable ici et maintenant est que nous ne sommes plus en 1941. La Charte du travail nexiste d'ailleurs plus, du moins sous la même forme.
Par conséquent, il faut rappeler au plan des principes que la liberté patrimoniale est une liberté humaine et familiale fondamentale. Le droit acquis par 10, 20 ou 37 années de travail et de cotisation doit devenir le patrimoine de chacun et doit pouvoir être géré librement, y compris si les adeptes de Force Ouvrière ou de la CGT le désirent individuellement vraiment par un fond mutuel que ne manqueront pas de créer et de gérer MM. Blondel et Thibault et quelques autres, à condition que tous ces honnêtes socialistes soient mis en concurrence.
JG Malliarakis
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