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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MARDI 29 AVRIL 2003
VRAIE OU FAUSSE GÉNÉROSITÉ EN FAVEUR DES FAMILLES ?
Les prélèvements obligatoires sont un obstacle à la natalité française
On ne saurait, sans doute, critiquer le gouvernement au simple motif quil communique à propos de la Famille et quil annonce un certain nombre de décisions en faveur de la petite enfance.
On doit cependant se garder de croire que la politique dite familiale de lÉtat est une politique "généreuse" dans la mesure où lenveloppe financière annoncée est de 1 milliard deuros. Cette somme peut paraître élevée dans le contexte actuel de délabrement des finances publiques. Mais cest beaucoup moins que lévaluation, à hauteur de 3 milliards deuros, (1) qui seraient nécessaires pour couvrir les besoins dune véritable ambition de redressement, après des années de déclin de leffort familial de la nation.
Remarquons aussi que la branche Famille de la sécurité sociale financera les décisions réputées généreuses de lÉtat. Or, la Caisse nationale dallocations familiales était excédentaire de 1,68 milliard en 2001. Et elle a fait lobjet de prévisions (2) à hauteur de 1,67 milliard dexcédent pour 2003.
Si on sen tient aux seuls chiffres, lÉtat nest donc absolument pas généreux avec les Familles. Tout dabord, largent de lÉtat vient bien des familles françaises. Dautre part, cette année encore, la branche Famille de la sécurité sociale sous tutelle du ministère des Finances contribuera plus à la compensation des régimes quelle ne recevra du gouvernement.
Mais, dira-t-on, les chiffres sont secondaires.
On doit saluer un progrès de la liberté et un recul de létatisme quand on apprend :
1° quune allocation nouvelle, la PAJE, prestation daccueil du jeune enfant permettra den supprimer 4 anciennes. On nous dit aussi que cette PAJE sera mieux distribuée aux familles.
2° que louverture à des initiatives privées et un encouragement fiscal à des pouponnières dentreprise accompagneront la création de 10 000 nouvelles places dans des crèches publiques.
Tout cela a pour but de redresser la natalité française (3).
Les Français ne renouvellent plus les générations : le taux de fécondité réel des Françaises dorigine est de lordre de 1,5 et il nest compensé que par lapport des immigrés de la seconde génération.
On devrait insister plus encore sur un concept probablement plus important que les politiques dÉtat : le désir denfant.
Or, sur la base des sondages les plus sérieux, il apparaît que le désir denfant des jeunes Français placerait tendanciellement le taux de fécondité à 2,6.
La vérité est donc que les politiques dÉtat, loin dencourager les jeunes à se marier et à fonder une famille sont probablement responsables de cet écart énorme entre le désir denfant (2,6) et le taux de fécondité (1,9 immigrés compris ; 1,5 pour les Français de naissance).
Est-il permis en effet de comparer ce que pour un jeune ménage lÉtat prélève en cotisations sociales surévaluées de toutes sortes et ce quil redistribue généreusement.
Pour certaines catégories de la population la redistribution est positive. Elle explique en particulier la natalité des cités de banlieues.
Pour la plupart des autres jeunes actifs, le simple prélèvement des caisses vieillesse, qui survient 10 ans ou 15 ans trop tôt du fait de la répartition et de la retraite trop rapide (4), constitue un frein considérable à la natalité.
Linstitution en 1996 par le gouvernement Juppé de la soi-disant Conférence de la Famille a permis à létatisme de doser soigneusement les participants.
Les mouvements familiaux proprement dits comme lUnaf, forte de 8 000 associations adhérentes représentant 900 000 familles, ou Familles de France, se trouvent ficelés à la fois par les représentants des administrations et ceux des appareils syndicaux.
Inutile dinsister également sur le fait que lidéologie dominante est très lourdement hostile aux symboles mêmes de la famille et que cette hostilité paralyse toute volonté de montrer aux mères de familles et aux pères de familles quils ne sont pas les obligés de lÉtat mais les garants de la nation et son avenir.
JG Malliarakis
(1) avancée en 2002 par les associations familiales.
(2) certainement optimistes mais pas plus optimistes que celles du budget de lÉtat.
(3) Le Figaro du 28 avril indique discrètement à ses lecteurs que les cocoricos statistiques sur la natalité française sont trompeurs. Mais il sabstient de leur révéler les vrais chiffres !
(4) un régime de capitalisation véritable, fondé sur lépargne patrimoniale et le libre choix permettrait de différer de quelques années le prélèvement vieillesse.
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