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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MERCREDI 30 AVRIL 2003

POURQUOI LA POLITIQUE FAMILIALE D’ÉTAT NOUS INSPIRE UN CERTAIN MALAISE

Les ministres Jacob, Raffarin et Mattei à la Conférence de la familleBarrot, député héréditaire du Velay déclare son admiration pour le génie néo-maréchaliste du gouvernement Raffarin

Après la Conférence des Familles du 29 avril, Barrot, tel Mary Poppins, déclare : "Bien réussi patron!"

Dans un contexte général franchement défavorable on peut dire que la conférence de la Famille du 29 avril aura été pour le Premier ministre, pour le gouvernement et pour l’État l’occasion d’une belle opération de communication.

Rien n’a manqué. Aucune fée n’était absente autour du berceau virtuel de la famille abstraite telle qu’on l’aime dans les conseils généraux. Même l’AFP a donné le signal en mettant cette conférence de la Famille en principal dossier d’actualité, évacuant la guerre d’Irak pour la première fois depuis 3 mois. Les couleurs liturgiques du jour sont roses pour les petites filles et bleu ciel pour les petits garçons.

Même le suspense sur la générosité de "l’enveloppe" aura été ménagé jusqu’au bout. On attendait un total chiffré des 10 mesures aboutissant à 1 milliard d’euros (cf. notre Courrier du 29 avril). On est arrivé à 1,2 milliard : divine surprise.

Le président de l’UNAF, l’excellent M. Hubert Brin, porte-parole du plus important réseau d’associations familiales se félicite chaleureusement des avancées enregistrées : "les mesures marquent bien le respect de la parole donnée par le Premier ministre qui avait dit que la réforme des retraites devait s’accompagner d’un effort accru en direction des familles". Et de se féliciter aussi de "l’équilibre de la répartition entre les diverses couches de la population", etc. Comme on disait autrefois en Algérie : patin, couffin.

Le président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, M. Jacques Barrot, tel Mary Poppins, déclare "Bien réussi patron". Il le dit un peu différemment : il trouve ce plan famille "très bien ciblé".

Même les voix discordantes semblent là pour conforter le magnifique essor d’une nouvelle politique familiale d’État.

La Confédération syndicale des familles ronchonne : tant mieux pensera-t-on puisque cette sordide courroie de transmission n’est pas "proche de la gauche" comme feint de le croire l’AFP, mais bel et bien une émanation du parti communiste.

Plus sarcastique, et probablement plus pertinente, l’UFE rappelle que depuis la première Conférence des familles de 1996, il y a eu, entre les mêmes annoncées et les efforts réellement consentis "un taux de mensonge moyen de 63 %".

Certains remarqueront peut-être que dans les 10 mesures annoncées, aucune n’est favorable aux familles nombreuses. Mais qu’est-ce aujourd’hui qu’une famille nombreuse ? Combien d'enfants ? Combien de mamans ?

Même si les 1,2 milliard d’euros annoncés arrivaient dans la poche des familles françaises dans les 3 ans à venir, l’État, qui ne versera pas un sou de son budget, n’aura pas même compensé les transferts opérés dans les 3 années écoulées de la branche famille vers les branches déficitaires de la sécurité sociale.

Non seulement l’autonomie des branches, esquissée en juillet 1994, est totalement bafouée mais le concept même de politique familiale d’État annoncée dans une "Conférence" technocratique, agglomérant les sempiternels partenaires sociaux, foule au pied tout concept véritablement familial.

À entendre aussi bien les porte-parole de la droite étatiste que ceux des médiats, ce qui préoccupe l’État c’est la démographie, c’est la natalité quantitative, c’est l’équilibre à long terme des régimes de retraites.

Est-il une seule maman française, est-il un seul père de famille qui désire mettre au monde et élever des enfants pour combler le déficit des régimes monopolistes d’assurance vieillesse ?

Est-il une seule famille digne de ce nom où l’on pense que les enfants appartiennent à l’État ?

Voilà la question que nos dirigeants devraient se poser.

Nous en connaissons la réponse et nous disons clairement aux hommes de l’État : nos enfants ne vous appartiennent pas.

JG Malliarakis

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