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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
VENDREDI 2 MAI 2003
M. SARKOZY PERD DE VUE L'ASPECT ÉCONOMIQUE DE L'IMMIGRATION
Tant que la France paraîtra un paradis dassistanat ...
Depuis 2 ans, les organisations syndicales donnent aux journalistes limpression davoir rétabli leur domination militante sur la journée du 1er mai. Et, pour une période indéterminée, la rigidité des propositions technocratiques, avancées par MM. Fillon et Delevoye en matière de retraites, a même réussi à ressouder une sorte dunion des bureaucraties syndicales qui se mobiliseront jusquau 13 mai.
Ils étaient ainsi plus de 150 000 à défiler dans les rues de nos grandes villes.
Dès janvier (1), nous lavions annoncé : sous prétexte de "défendre les retraites"les gens de la CGT, de Force Ouvrière et des quelques syndicats qui leur emboîtent actuellement le pas vont continuer à enfoncer un peu plus dans la stagnation les millions de salariés du privé. Ceux-ci seront contraints de cotiser plus lourdement et pendant plus longtemps pour un système de répartition qui servira des pensions de plus en plus médiocres. Et ils ont même réussi le tour de force dassocier des jeunes et des étudiants à leur combat !
Mais en réalité les faux-semblants ne doivent pas faire perdre de vue que, dans lélectorat, le premier parti de la classe ouvrière française ce nest certes plus le parti communiste. Ce nest pas non plus le parti socialiste.
Depuis 25 ans, la question lancinante qui a complètement bouleversé la vie politique française cest évidemment celle de limmigration. Lattitude totalement irréaliste, totalement laxiste, totalement coupée du peuple de la classe politique française a produit le phénomène du 21 avril 2002. Ce phénomène pourrait bien nêtre sinon quun début du moins une simple étape si rien ne change. Et les sondages prouvent que 12 mois plus tard plus de 55 % des Français estiment que rien na changé.
Rien ? Certains diront encore que les nouvelles lois Sarkozy, celles qui ont été adoptées en tant que projet par le Conseil des Ministres du 30 avril, cela va tout changer.
Et, si on se passionne pour le détail des procédures dexpulsion théorique, certes les lois renforcent au moins en apparence larsenal répressif.
Mais depuis 40 ans la question nest pas celle des possibilités offertes par le Code Pénal.
La question dailleurs nest pas celle de limmigration étrangère "en général": la question est celle des pompes aspirantes de limmigration qui ne font même plus venir spécialement des travailleurs, mais des assistés dans une société dassistanat.
M. Sarkozy et le gouvernement se trompent sils simaginent arrêter les flux migratoires par de simples mesures répressives. Peut-être parviendront-ils à la réduire de 5 ou 10 %, à tromper une partie de lopinion, celle qui ne demande quà être trompé. Les concerts de protestation gauchiste aident dailleurs à ce jeu hypocrite.
Tant que la France paraîtra un paradis dassistanat, laimant de ce paradis attirera tous ceux que labsence de débouchés en Afrique francophone ou dans dautres pays du Tiers Monde pousse à émigrer.
Un premier volet consiste certes à redonner un espoir et un élan aux pays dorigines de ces flux migratoires.
Un volet beaucoup plus sûr, et beaucoup plus nécessaire, consiste en une liquidation systématique de lassistanat. Plutôt que de penser la politique d'immigration en terme de répression (2), on pourrait commencer par ne plus subventionner un flux dont le pays n'a aucun besoin. Alors certes nous verrons venir en France les immigrés dont nous avons effectivement besoin, par exemple dans linformatique. Ce ne seront pas les mêmes. Ils ne poseront aucun problème véritable, et la France pourra retrouver son vrai visage. Celui dune nation accueillante et libre, et non celui dune forteresse assiégée, aigrie et ruinée comme elle lest aujourdhui par des décennies d'étatisme.
JG Malliarakis
(1) 31.1 Manifestations et grèves pour les retraites ? Quest-ce à dire ?Les articles que nous avons publiés, sur le sujet des retraites depuis le début 2003, sont consultables dans le dossier spécial de nos archives.
Nous nous permettons de renvoyer également aux deux petits livres de JG Malliarakis sur les retraites
(2) Rappelons d'ailleurs que les mesures de police relatives à la politique des visas, du droit d'asile, etc. ont vocation à relever en théorie de l'Union européenne depuis le traité d'Amsterdam de 1997.
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