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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MERCREDI 14 MAI 2003
AU LENDEMAIN DUNE MANIF
À Marseille le 13 mai 45000 manifestants : combien de fonctionnaires, combien fainéants, combien de communistes ?
Dans lattente de nouveaux prélèvements obligatoires quon nous donne au moins la démission de Fillon !
Ceux qui attendent de lÉtat des solutions ne devraient jamais perdre de vue que létatisme ne peut être la solution puisqu'il est le problème. Cela est particulièrement vrai dans la question des retraites puisque ce sont essentiellement les agents des services publics ou des secteurs contrôlés par lÉtat qui ont entrepris de bloquer une réforme densemble dont le secteur privé se trouve une fois de plus pris en otage.
Au soir des mobilisations syndicales du 13 mai on pouvait mesurer objectivement le mécanisme par lequel on conditionne lopinion sur elle-même.
En tout 115 manifestations avaient été organisées et les deux plus réussies ont été celle de Paris avec environ 75 000 personnes et celle de Marseille avec 45 000. En tout, plusieurs centaines de milliers de personnes étaient dans la rue soit environ 15 % des fonctionnaires, sans compter les intermittents du spectacle et les fainéants. Cest, paraît-il, beaucoup plus quen 1995, et il est vrai que le soi-disant "grand mouvement social " dalors navait jamais connu une manifestation de plus de 25 000 personnes.
Mais la mécanique de lintoxication est bien huilée.
Le soir, au journal télévisé de France 2 ce nest pas le ministre prévu, le piteux calamiteux M. Fillon, cest le vainqueur du jour le coco fringant et impénitent Thibault, secrétaire général de la CGT, que les Français ont vu sur leur écran.
La vraie question que devraient aujourdhui se poser les cotisants et futurs retraités ce nest donc pas de savoir si "la réforme" aura lieu, car la réforme de M. Fillon nest quune opération de sauvegarde dun édifice économiquement condamné.
En particulier, on retiendra que lEurope a adapté le 13 mai une Directive sur les fonds de pension, dont le travail préparatoire remonte à 1998 (1), et qui permettra à moyen terme de déduire fiscalement une épargne plus libre, plus responsable et plus performante que les systèmes de répartition.
La question est donc :
1° Quels désordres entraînera lattitude de blocage hypocrite du baron noir Fillon dont nous dénonçons la nuisance depuis le 5 septembre ?
2° Quel dommage cela produira en termes de nouveaux prélèvements obligatoires car, de plus en plus, les bureaucraties syndicales haussent le ton et croient pouvoir pousser à la hausse des cotisations ?
M. Fillon, énarque bien coiffé et bien habillé, viril admirateur de Philippe Séguin, croit pouvoir affirmer quil ny a pas dalternative à sa réforme et quil serait impensable daugmenter les prélèvements.
Il se trouve que parallèlement son collègue, M. Mattei estime à 15 milliards deuros fin 2003 la dette sociale cest-à-dire à la hauteur de ce qui amena la création de la CRDS.
Parallèlement M. de Kervasdoué, penseur attitré du système (2) exposait froidement dans Libération que le gouvernement devra augmenter la CSG en 2004.
Si cest pour en arriver là, pourquoi tant de blocages autoritaires ?
La masse des Français a compris quune fois de plus dans les limites territoriales de la république jacobine ce sont les fonctionnaires et les syndicats de cheminots qui décident. Depuis 10 ans, quiconque nest pas assuré de recevoir une pension de lÉtat sait bien quil doit surépargner pour ses vieux jours. Ceux qui le peuvent profiteront de ce que le CAC 40 est au-dessous de 3 000 points pour investir intelligemment en Bourse. Cest le moment. Limmense majorité des travailleurs indépendants et des salariés du privé nen bénéficiera pas.
Tout ce que les travailleurs indépendants et les salariés du privé peuvent attendre de lEurope cest quelle rogne un peu sur les prérogatives de nos beaux énarques et de nos bureaucraties syndicales marxistes.
Mais au moins quon nous fasse, pour sortir de la crise, cadeau du sous-Juppé, du roquet Fillon et quon obtienne sa démission.
JG Malliarakis
(1) À lépoque où Mario Monti était commissaire au Marché unique et plaidait par la grève générationnelle.
(2) Il fut directeur des Hôpitaux, complice du rapport Teulade sur la protection sociale en vue du 9e plan. Il enseigne aujourdhui lÉconomie de la Santé, etc.
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