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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

LUNDI 2 JUIN 2003

L’UTOPIE COLLECTIVISTE

FAUSSEMENT CHRETIENNE

Le Père Sirico répond sur la base de la doctrine sociale de l’Église romaine

Sur le thème de l’option préférentielle pour les pauvres, le Père Sirico, jésuite américain, a donné à Paris, le 12 mai, une conférence qui aurait dû faire réfléchir les meilleurs de nos compatriotes. Hélas, les difficultés de communication ont considérablement réduit à moins de 50 participants l’assistance en direct à ce petit événement. Souhaitons-lui, cependant, ainsi qu’aux quatre excellentes associations organisatrices, une meilleure audience en ligne. Merci Internet !

Car, peut-être pour la première fois depuis René de La Tour du Pin la question de l’ordre social chrétien est clairement posée dans notre pays par des représentants du catholicisme. À en juger par la quantité d’obscurcissements volontaires opérés par les esprits faux et hypocrites, des mensonges et de contresens, il était temps. Le Père Sirico y répond sur la base de toutes les grandes encycliques constitutives, depuis Rerum Novarum de Léon XIII en 1891 jusqu’à Jean-Paul II, de ce qu’on appelle la doctrine sociale de l’Église romaine.

Si ces textes laissent indifférents ou hostiles la majorité des Français qui, désormais, ne se reconnaissent dans aucune religion, on peut cependant objectivement souhaiter qu’ils mettent un terme à cette confusion insupportable entre "valeurs chrétiennes" et "programme socialiste", confusion qui alimente non seulement le socialisme chrétien, celui-ci n’intéressant plus directement grand monde, mais les diverses formes du socialisme laïc.

La question première est sans doute ici celle de la propriété, et de la prétendue condamnation radicale de la richesse que l’on trouverait dans l’Évangile au gré de citations éparses et séparées de leur contexte.

Reconnaissons à ce sujet qu’il faut vraiment avoir très peu lu les Quatre Évangiles pour donner dans une interprétation socialiste du christianisme : on trouvera certes, dans l’Ancien Testament comme dans certaines paraboles, une condamnation des mauvais riches et, bien entendu, de l’appétit des biens de ce monde.

Mais, au contraire de toute interprétation collectiviste, on remarquera aussi combien le capital comme instrument est mieux perçu dans l’Évangile que, par exemple, dans la pensée gréco-romaine contemporaine de Jésus de Nazareth. Pour ceux qui n’en connaissent que les mauvais sermons de Noël des curés progressistes, rappelons au besoin que s’il est né pauvre et nu comme la plupart des enfants des hommes, il était aussi d’ascendance royale, le charpentier Joseph ayant, par ailleurs, toutes les caractéristiques d’un entrepreneur individuel.

Aucun économiste sérieux, surtout pas Marx, ne peut remettre en cause la transformation matérielle et morale du monde par le capitalisme, c’est-à-dire par l’accumulation du capital.

Le pseudo christianisme, l’utopie franciscaine floue, la rêverie collectiviste remettent donc désormais seules en cause le rôle de la propriété individuelle puisque l’appropriation étatique, celle de Lénine, de Trotski et de Staline a démontré par l’effet de 30 faillites dans les 30 pays où elle a été expérimentée combien elle ne pouvait pas fonctionner.

Il est donc urgent, face à la remontée quotidienne de l’utopie pseudo chrétienne vague, remontée qui s’exprime aussi bien chez les dirigeants de la FSU majoritaire dans le corps enseignant, chez les apparatchiks de la CGT comme les divers gauchistes d’Attac, de Sud ou autres, de montrer clairement combien leur utopie trahit les pauvres car c’est elle qui les prive d’emploi en tarissant la source d’initiatives découlant du capital et de sa propriété privée.

Il est donc objectivement possible que les auditeurs du Père Sirico en France soient très peu nombreux ou que les marcheurs pour le Capitalisme ne représentent dans notre pays qu'une cohorte courageuse mais marginale et surtout que tous ces estimables petits publics soient divisés, dispersés et vilipendés.

Leur résistance idéologique est cependant indispensable et c’est d’elle que viendra l’espoir.

JG Malliarakis
©L'Insolent
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