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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

JEUDI 5 JUIN 2003

DEUX CONCEPTIONS IRREDUCTIBLEMENT ANTAGONISTES DE L’EUROPE

coco ringard nostalgique

Non à l'Europe des bureaucrates ! Oui à l’Europe des Libertés !

Au-delà de l’écume des agitations et des manifestations qui cherchent à paralyser, en France, la réforme pourtant indispensable des régimes de retraites, certains seraient tentés de voir seulement une simple confrontation politique droite/gauche. Ils remarqueront par exemple que le parti socialiste, au mépris de ses liens historiques avec la CFDT, accueille à bras ouverts le chef de la CGT, le camarade Thibault. Sans nier cet aspect du débat en cours, nous ne devons cependant pas le privilégier. De même est-il un angle de vision un peu trop simpliste que de croire qu’est en cause la souveraineté de la France à laquelle les méchants eurocrates de Bruxelles, ou dans une autre version tout aussi naïve, les excellents responsables de la Commission européenne, chercheraient à imposer la liquidation de ses déficits, la privatisation de ses grands services publics comme EDF-GDF et, bien entendu, les fonds de pensions.

Il y a certes de tout cela dans la situation actuelle, en ce sens que les idéologues de gauche, les activistes d’extrême gauche, les gros bras de la CGT et les démagogues du protectionnisme cherchent à dresser des barrières et à développer des combats d’arrière-garde contre ce qu’ils appellent la mondialisation libérale. S’ils parviennent à gagner du temps, c’est-à-dire à faire perdre du temps aux réformes indispensables de la société française, leur suprême espoir réside dans la constitution d’un bloc européen fermé, économiquement réglementé et socialement verrouillé.

C’est ce qu’ils appellent l’harmonisation sociale et fiscale européenne. L’Europe, à défaut de devenir une puissance, s’enfermerait, s’ils l’emportent dans la prétention de représenter un modèle.

Que ce modèle soit minoritaire en Europe ne l’empêche pas d’être dangereux.

Le 4 juin, par exemple, les médiats cherchaient encore à démontrer que la lutte de la CGT pour empêcher toute réforme des régimes des retraites est un phénomène massif et continental.

Mouvement national, massif et majoritaire au 3 juin ?

On a d’abord cherché à tromper l’opinion quant au nombre des manifestants. L’exagération marseillaise était cependant trop grosse. Dans cette ville où une sardine a la réputation de pouvoir boucher l’accès au port, la CGT a cru pouvoir multiplier par 10 le nombre des manifestants du 3 juin. Cela n’a pas pris : non les Bouches du Rhône, malgré l’éventuelle pertinence de leur réputation n’alignent pas 450 000 feignants là où le reste de la France a dû compter depuis un mois sur tout le territoire entre 300 000 et 400 000 manifestants.

Mouvement continental au 3 juin ?

Alors on met en épingle le fait que le même jour l’Autriche et l’Italie connaissaient des manifestations analogues. En tout état de cause cela ne fait guère que 3 pays sur 15.

Cependant, le danger demeure réel.

Sur les 10 pays du monde où l’indice Forbes du fiscalisme est le plus élevé, on notera d'abord la France vient en tête avec quelque 180 points, suivie immédiatement de la Belgique avec 153 points.

Globalement, il se trouve que 8 sur 10 sont des États membres de l’Union européenne.

Ceci veut donc bien dire que l’harmonisation fiscale de l’Union, si elle se décidait à la majorité, risquerait fort de se faire dans le sens d’une fiscalité de plus en plus lourde.

Un simple coup d’œil comparatif sur les chiffres de cet indice Forbes (1), permet de comprendre combien cet alourdissement social est fiscal voulu par une certaine technocratie et par les idéologues de gauche se traduirait à la fois

- par un recul de la compétitivité économique et de la prospérité européennes,

- mais aussi par un renoncement de l'Europe à toute perspective de puissance.

On comprend donc, beaucoup mieux, pourquoi certains gouvernements comme ceux de Londres ou de Madrid se battent contre l’hypothèse de décisions fiscales majoritaires.

Les Anglais n’en veulent pas, ni les Irlandais d’ailleurs.

Sur ce point, on peut dire que de la sorte, ils sont meilleurs Européens que ne le sont les Continentaux car ils disent : Oui à l’Europe des Libertés.

JG Malliarakis

(1) Y compris ceux qui reflète la diversité interne entre les différents États américains, et aussi compte tenu de la tendance à la décrue fiscale américaine prévue entre 2003 et 2006…

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