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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 10 JUIN 2003

A L'HEURE OU LES MINORITES INCIVIQUES BLOQUENT LE PAYS…

Faut-il s'étonner que l'on parle si peu de la proposition 13, symbole de la lutte contre le fiscalisme ?

Au moment où tant de Français exaspérés par le blocage opéré par des minorités arriérées et inciviques aimeraient tant voir les réformes passer en force par une procédure référendaire, il était intéressant d'écouter (1) le président du Club de l’Horloge, Henry de Lesquen, invité à parler du populisme, sujet auquel il avait consacré son université annuelle de novembre 2002.

C’était en effet, ce jour-là, le 25 anniversaire d’un événement qu’il faut considérer comme une date historique : le vote par 2 électeurs sur 3, le 6 juin 1978, dans l’État de Californie de la Proposition 13.

Remarquons tout d’abord que cette proposition faisait l’objet d’une procédure de référendum d’initiative populaire. Celle-ci n’existe que dans un nombre très restreint de démocraties : en Suisse, dans quelques États américains et, notablement, en Italie. On suggère de l’instituer en France, mais il faut observer que les verrouillages de notre vie politique s’y opposent résolument et c’est précisément pour cela que les partisans de cette "démocratie directe" sont souvent qualifiés de "populistes".

Le cas de la proposition 13 en Californie est d’ailleurs parfaitement paradigmatique à cet égard.

La mesure qui fut ainsi adoptée semble a priori à la fois simple et raisonnable : il s’agissait alors de limiter à 1 % de la valeur des propriétés le taux de l’impôt foncier. Cette revendication était principalement défendue par la HJTA (2) soutenue par le mouvement de Paul Gann. L’une des raisons de cette révolte légale était la situation inflationniste américaine de l’époque des années 1970.

Il est cependant remarquable de voir rétrospectivement le délire de la grosse artillerie utilisée par l’établissement pour combattre la proposition 13. L’ancien gouverneur de l’État Edmund Pat Brown n’hésitera pas à écrire: "Si j’étais communiste, je voterais pour la proposition 13" (3). Le maire de Los Angeles, Thomas Bradley, déclarait que cette proposition, si elle était adoptée "frapperait notre ville comme une bombe à neutron, vidant virtuellement ses services publics et dévastant ses organisations sociales".

Le président de la Chambre de Commerce de Los Angeles, M. Howard Allen, proclamait pour sa part que cette proposition était une "atteinte grave portée aux contribuables et qu’elle engendrerait le chaos social, un chômage massif et l’effondrement de l’économie".

À l’appui de cette campagne d’intimidation, les charlatans keynésiens supposés enseigner l’économie à la célèbre UCLA (4) calculèrent que le taux de chômage serait aggravé en cas de succès de la proposition de 4,5 points au moins : prévu à hauteur de 6,7 pour l’année 1980, sans réduction de l’impôt foncier, il deviendrait 11,2 en cas de victoire populiste.

Ce fut évidemment le contraire qui se produisit. En 1978, le taux de chômage californien était de 7,1 nettement supérieur à une moyenne américaine de 6. Dès 1979, l’écart passé de 1,1 à 0,4. En 1980, le taux californien de chômage était tombé à 6,8 au-dessous d'une moyenne nationale de 7,1, cependant que l’impôt local avait diminué de 57 %…

Au-delà du simple aspect technique et économique, il s’ensuivit dans toute l’Amérique un immense courant de décrue fiscale réclamée par les politiques.

Bien entendu si, dès 1979, le New York Times dût reconnaître que les "Terribles Prédictions autour de la proposition 13 ne se sont pas réalisées" (5), les charlatans keynésiens de l’UCLA n’ont jamais présenté d’excuse.

Et le combat de la droite américaine contre le fiscalisme continue, car les démagogues du parti démocrate n’ont pas désarmé : aujourd’hui par exemple, la HJTA lutte en Californie contre la politique fiscale anti-automobile du gouverneur Davis…

Heureuse Californie, heureuse Suisse et heureuse Italie penseront nombre de Français désireux de voir adopter le principe du référendum d'initiative populaire. Heureux pays penserons-nous, qui ne laissent pas des minorités inconscientes paralyser le débat civique et social.

JG Malliarakis

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(1) le 6 juin sur Radio Courtoisie.

(2) Association de Contribuables fondée par Howard Jarvis.

(3) Washington Post du 17 avril 1978. 

(4) Université de Californie à Los Angeles.

(5) New York Times du 7 mars 1979.

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