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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MERCREDI 11 JUIN 2003

C'EST LA CGT QUI CONDUIT LE BAL !

Le patron de la CGT du réseau ferré est un stalinien pur et dur

Depuis le début des campagnes d’agitation et de contestation de la réforme des retraites, les commentaires de la pensée unique et de la presse bien pensante vivent dans le flou pour ne pas dire dans la désinformation.

Tous mettent en cause ce qu’ils appellent l’extrême gauche, c’est-à-dire la masse radicalisée des électeurs qui le 21 avril 2002 se sont portés sur les 3 candidats d’affiliation trotskiste : Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et Daniel Gluckstein. Ces derniers d’ailleurs ne démentent pas et si on se reporte à leurs publications et déclarations, ils soutiennent les grèves, ils sont au coeur des manifestations, la contestation c’est eux. Lutte Ouvrière, le 8 juin, frappé par l’esprit de Pentecôte, appelle à la grève le 10 juin. La LCR se veut l’avant-garde des enseignants etc. CQFD.

Quand MM. Alain Juppé et Alain Krivine sont d’accord sur une analyse, malgré leurs brillantes intelligences respectives, il faut avoir le courage de faire preuve de non-conformisme et de remettre en cause leurs convergences.

Car nous ne disposons pas des mêmes informations que MM. Juppé et Krivine.

Quels sont, en effet, les syndicats les plus actifs dans la contestation de la rÈforme des retraites ?

Ce ne sont pas des organisations trotskistes : ce sont des appareils contrôlés par le parti communiste. Thibault à la CGT, Aschiéri à la FSU, Nikonoff à Attac, c’est l’appareil communiste.

Mais, dira-t-on, ces syndicats "traditionnels", ont cessé de longue date d’être dangereux. Le responsable de la CGT sur le dossier des retraites, M. Le Duigou, est un homme de bonne compagnie. Et ce jeune chef Thibault n'est-il pas une figure plus rassurante que l’affreux Krasucki ou le lourd Viannet ?

D’autre part, constate-t-on, cocos ex-staliniens et trotskistes sont réconciliés. Ce n’est pas nécessairement la meilleure des nouvelles! Cela confirme que, si l’on parle d’extrême gauche, l’honnêteté commande désormais d’y inclure le parti communiste, disposant d’atouts syndicaux, médiatiques, de relais sociaux et municipaux très supérieurs à ceux des ex-groupuscules. En 2002, cette extrême gauche, lato sensu, a fait non pas 10 % mais 15 %. Et que dire de la frange majoritaire chez les militants Verts ?

Nous sommes surpris de voir combien la presse bourgeoise feint encore de l’ignorer. Seul "Le Parisien" le révélait à ses lecteurs le 7 juin dans l’éditorial de Jean-Marc Plantade : "quoiqu'on en dise, c'est bien la CGT qui conduit le bal ".

Précisons : le patron de la CGT à la RATP et dans le réseau ferré est un stalinien pur et dur, militant inconditionnel du parti communiste Olivier Villeret. Villeret a le contrôle absolu sur les piquets de grève (illégaux), les opérations dites "coup de poing" (réalisées avec les 300 gros bras du service d'ordre cégétiste qui n'appartiennent pas à l'entreprise) , sur les assemblées générales (où l’on dénonce nominalement les non-grévistes), etc…

À la SNCF, la CGT est parvenue à entraîner l’Intersyndicale dans un processus de grève destiné à bloquer toute évolution vers la prise en compte de la concurrence. Et, même s’il demeure abondé par l’État, c'est à dire subventionné par le contribuable, il est bien clair que le régime de retraites ferroviaire est un obstacle à toute privatisation.

Qu’importe d’ailleurs, aux yeux des militants communistes de toutes obédiences, les perspectives concrètes des régimes de retraite ?

Ce qui les motive c’est la lutte à outrance

De ce point de vue, si le monde qui les entoure a changé, les nostalgiques du communisme pensent que c’est le monde qui a tort.

Eux n’ont pas changé.

Jean-Gilles Malliarakis et Civis Romanus

(1) Faut-il rappeler que le 47e Congrès de la CGT s'est fixé pour objectif de re-dépasser le nombre d'adhérents revendiqués par la CFDT, en atteignant le "million" de cégétistes, la CGT de Bernard Thibault revendiquant tout juste 650 000 adhérents, dont une majorité composé d'agents des entreprises d'État et de retraités. Au sein même du parti communiste le principal syndicat n'est plus la CGT mais la FSU de l'Éducation nationale où seuls les personnels dits ATOSS sont ressortissants CGT.

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