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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

JEUDI 12 JUIN 2003

L'ÉTAT CENTRAL FRANÇAIS EST BIEN LE CHAMPION MONDIAL DE L'ENFER FISCAL

Et son fiscalisme est le plus inventif : Numéro Un oblige !

Certains correspondants s’inquiètent de l’indice Forbes de fiscalisme (cf. notre Courrier du 5 juin). D’autres se préoccupent plus gravement encore de la place n°1 occupée par la France dans ce classement. Il est vrai que les indices comparatifs des enfers fiscaux sont multiples. Et enfin, certains bons esprits ricanent s’agissant de tels étalonnages dès lors que leur pays apparaît comme moins libre que telle Île-État des Caraïbes, etc…

La France après la Barbade du point de vue de lindice synthétique de liberté ? Vous n’y pensez pas !

L’indice synthétique de liberté calculé par les think-tanks conservateurs américains semble par définition irrecevable pour les grands penseurs de notre Inspection des Finances nationale.

Et pourtant ! Le Wall Street Journal prend cet indice très au sérieux. Et finalement nous connaissons plus de décideurs franco-français lecteurs du Wall Street Journal que nous ne supposons de lecteurs new-yorkais aux pages orange du Figaro ou aux notes bleues de Bercy. Quand le chef de l’État en appelle à la confiance, on peut se demander si les classements catastrophiques de la France dans de tels palmarès ne sont pas en eux-mêmes de nature à créer un effet objectif.

L’indice du fiscalisme de la revue Forbes (1) est calculé de façon rustique, mais somme toute assez parlante.

Cet indice est la simple addition arithmétique du taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés + taux marginal de l’impôt sur le revenu + prélèvements de l’assurance maladie + cotisations salariales et patronales à l’assurance vieillesse + taux de la TVA.

Certains contribuables français pourraient légitimement être tentés d’objecter que cette liste synthétique ne comprend pas certaines trouvailles du fiscalisme français.

Citons ainsi: l’impôt de solidarité sur la fortune, les diverses taxations des plus values, la part marginale des droits de succession, la CSG et le CRDS, sans parler du Versement Transport en Île de France. Faut-il même envisager la conséquence économique du droit confiscatoire de préemption des Musées nationaux diminuant, au profit de l’État, la valeur des oeuvres d’art ?

La France est matériellement le pays où la fiscalité est la plus élevée. On ne doit pas s’étonner d’y trouver un fiscalisme aussi inventif. Numéro 1 oblige.

Cela est si vrai que le courant de délocalisation personnelle pousse un nombre désormais non négligeable de Français à émigrer vers un pays qui pourtant occupe la seconde place dans l’échelle infernale, le royaume de Belgique, autrefois réputé libéral.

Certains inspecteurs de Finances ne manqueront pas d'observer que le fait de détenir, par addition arithmétique des taux, un index supérieur à 100 (180 pour la France, 153 pour la Belgique) ne signifie pas que 100% des revenus soient confisqués de la sorte. Excellente manifestation de science financière mathématique administrative ! Élève technocrate, vous aurez une bonne note !

Hélas, le classement demeure pertinent car, si, mathématiquement

De plus, la complexité des fiscalités nationales empêche de tenir pour totalement valable non plus le calcul du pourcentage "résiduel".

Au total, la France est donc bien, toutes catégories confondues, le pays du fiscalisme le plus infernal comme elle est aussi le pays où le multiplicateur social du coût du travail est le plus élevé.

Autre indice, qu’il serait intéressant de construire : l’indicateur de pensée unique.

Nous voulons dire par là non pas le mensonge propagandiste pur, qui peut parfois atteindre le sublime (2) mais au contraire la réaction tendant à dénigrer spontanément toute nouvelle désagréable. Et là, on doit le reconnaître, en France, on est devenu imbattable…

JG Malliarakis et Ariste Saramon

(1) Le terme utilisé par Forbes est celui d’index de paupérisation fiscale "The Misery Index"

(2) Et, vae victis, comment ne pas penser à l'inoubliable Mohammed al Sahhaf, ex-ministre irakien de l’Information ?

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